Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 14, No. 05

Sujet d'actualité

Garder la forme sur la longue routeprint this article

L’industrie du camionnage figure parmi les plus grands employeurs d’Amérique du Nord. Comme bon nombre de camionneurs, Benoît est conducteur de grand routier, ce qui signifie qu’il transporte des marchandises sur de longues distances et peut passer des jours, des semaines, voire des mois entiers sur la route. Pour lui, le camionnage sur long parcours est un mode de vie, car son camion est non seulement son lieu de travail, mais également sa maison. Comme plus de 300 000 autres camionneurs au Canada, Benoit souffre de certains problèmes de santé associés au fait de conduire pendant de longues journées et sur de longues distances pour respecter des délais de livraison. Muscles endoloris, choix de menus limités et longues périodes en position assise font partie de son quotidien. Heureusement, certaines mesures s’offrent aux employeurs et aux travailleurs pour minimiser les risques pour la santé et la sécurité associés au camionnage sur longue distance.

Les camionneurs travaillent dans des conditions uniques qui comportent des défis en matière de santé et de sécurité, tant pour eux que pour leurs employeurs. Les horaires irréguliers, les longues heures de travail, le manque d’activité physique, l’accès limité à des aliments sains sur la route et le stress font en sorte qu’il est difficile pour les conducteurs de grand routier d’adopter des comportements favorisant une vie saine. Les camionneurs sont plus susceptibles de développer plusieurs maladies chroniques et problèmes de santé, comme les maladies du cœur, le diabète, l’hypertension et l’obésité, que les autres travailleurs adultes. Ainsi, en 2012 aux États-Unis, les conducteurs de machinerie lourde et de tracteurs et remorques ont subi trois fois plus de blessures non mortelles et de troubles musculo-squelettiques (TMS) résultant de chutes, de glissades, de trébuchements, d’accidents causé par du surmenage ou du fait de soulever et de déposer des objets que les autres travailleurs adultes.

Une vie de travail sur la route apporte son lot de difficultés, mais en demeurant conscients des problèmes qu’ils doivent surmonter chaque jour, en apportant des changements à leur environnement physique et en prenant des mesures appropriées pour vivre sainement, les camionneurs peuvent rester en santé et poursuivre leur chemin.

Stress et Fatigue

Les conducteurs de camions commerciaux travaillent de très longues journées dans un environnement très stressant. Chaque jour, leur travail exige qu’ils respectent des délais très serrés et demeurent vigilants pendant de nombreuses heures.

Selon un sondage réalisé en 2010 par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) auprès de 1 265 conducteurs de grand routier dans 32 relais routiers, bon nombre de conducteurs doivent composer avec des délais irréalistes susceptibles de provoquer certains comportements risqués et d’accroître les risques de blessures. Près de 75 % des conducteurs interrogés estimaient que leurs horaires de livraison étaient trop serrés, ce qui, selon le NIOSH, peut les pousser à adopter des comportements dangereux. 

Les conducteurs sondés ont indiqué qu’ils adoptaient « parfois » ou « souvent » des comportements risqués, comme conduire malgré la fatigue, dans de mauvaises conditions météorologiques ou dans des conditions de circulation intense. Parmi les répondants, plus de 25 % ont indiqué qu’ils enfreignaient les règles sur les heures de service et roulaient à une vitesse excessive pour respecter les délais de livraison.

Afin de réduire le stress et la fatigue chez les conducteurs, le NIOSH recommande aux employeurs :

  • de s’assurer que les attentes quant au respect des délais de livraison ne favorisent pas les violations liées aux heures de travail;
  • de renseigner les conducteurs au sujet des comportements prudents à adopter;
  • de veiller à ce que les conducteurs débutants reçoivent une formation adéquate.

Afin de réduire la nécessité de faire de la vitesse ou de sauter les pauses, les employeurs peuvent établir des limites quant aux distances maximales à parcourir et permettre à leurs employés de faire des arrêts de nuit. Les horaires de livraison devraient prévoir suffisamment de temps pour permettre aux conducteurs d’agir en fonction des conditions météorologiques et de circulation prévisibles.

Alimentation

Lorsque vous consacrez la majeure partie de vos heures de travail sur la route et que vous travaillez sous la pression des délais, les stations-service et les relais routiers sont souvent les seuls choix qui s’offrent à vous pour trouver de quoi se nourrir, et il est souvent difficile d’y trouver des aliments nutritifs, frais et sains.

De nombreux conducteurs adoptent de mauvaises habitudes alimentaires, indiquant qu’ils mangent de la malbouffe, des aliments à teneur élevée en sodium et pratiquement aucun fruit ou légume.

Toujours selon le même sondage du NIOSH, sept conducteurs de grand routier sur dix sont obèses (ce qui représente le double du nombre moyen de travailleurs adultes aux États-Unis). L’obésité augmente la probabilité de certains problèmes de santé, notamment les risques de diabète de type 2, d’apnée du sommeil, de maladies du cœur, de cancer, de douleurs aux articulations et au dos et d’accident vasculaire cérébral.

Pour prévenir les problèmes de santé reliés à l’alimentation, il faut d’abord manger plus sainement et réduire les portions. Les camionneurs devraient être encouragés :

  • à emporter sur la route leurs propres options alimentaires saines, comme des fruits et des légumes;
  • à boire de l’eau au lieu de boissons sucrées comme des boissons gazeuses;
  • à prendre le temps de faire plus d’activité physique;
  • à essayer de maintenir un poids santé.

Ergonomie

Toute personne appelée à passer beaucoup de temps dans un véhicule est susceptible de ressentir des douleurs ou de l’inconfort dus au fait de demeurer assis pendant une période prolongée. Les camionneurs éprouvent souvent une telle douleur, car ils ne peuvent pas changer facilement de position pendant qu’ils conduisent.

Les conducteurs se plaignent souvent d’inconfort ou de douleurs dans le bas du dos. Au Royaume-Uni, on a même commencé à parler de « microtraumatismes répétés du conducteur » (MRC). Parmi les blessures signalées, mentionnons les crampes au pied, les douleurs dans le bas du dos, la raideur de la nuque et la fatigue dans les épaules, qui peuvent résulter d’une mauvaise posture, du stress, de la tension et de l’adoption forcée d’une posture pendant de lon

Nouvelles de nos partenariats

Un projet national sur la prudence au soleil en milieu de travailprint this article

Environ 1,5 million de travailleurs au Canada sont exposés au soleil dans le cadre de leur emploi. L’exposition au soleil est un risque professionnel grave, et en grande partie évitable. Les responsables d’un projet national sur la prudence au soleil en milieu de travail (Sun Safety at Work Canada), financé par le Partenariat canadien contre le cancer, sont à mettre au point un programme de sécurité au soleil pour les personnes qui travaillent à l’extérieur. Ce programme visera le cancer de la peau et la prévention du stress thermique et pourra être mis en œuvre dans chaque lieu de travail.

L’exposition au soleil est la principale cause de cancer de la peau, et elle peut causer d’autres problèmes de santé, notamment des coups de soleil, des lésions cutanées, des cataractes, des lésions oculaires et un stress thermique.

Selon la publication Statistiques canadiennes sur le cancer, le cancer de la peau est l’un des cancers les plus courants au pays. Environ 67 % des personnes qui travaillent à l’extérieur passent quotidiennement deux heures ou plus à travailler au soleil, alors il n’est pas surprenant que le risque de cancer de la peau soit de 2,5 à 3,5 fois plus élevé chez ces personnes que chez ceux qui travaillent à l’intérieur. Les secteurs qui comptent le plus grand nombre de travailleurs exposés au soleil sont notamment ceux de la construction, de l’agriculture et de l’entretien des bâtiments. En 2014, pas moins de 7 000 cas de cancer de la peau ont été attribués à une exposition au soleil dans un contexte professionnel.

Le risque de stress thermique chez les personnes travaillant à l’extérieur demeure très préoccupant, le coup de chaleur étant la forme la plus mortelle de ce type de stress. Le cancer de la peau et le stress thermique sont en grande partie évitables. Et bien qu’il ne soit pas possible d’éliminer ou de remplacer le soleil, il y a un certain nombre de stratégies auxquelles on peut recourir pour réduire le risque que les personnes qui travaillent à l’extérieur soient surexposées au soleil.

Mise à l’essai de programmes sur la prudence au soleil

Le projet Sun Safety at Work Canada consiste en la mise en œuvre d’interventions en matière de prudence au soleil dans 16 lieux de travail situés dans trois régions du pays. Dans ces lieux de travail, l’accent est mis sur l’élaboration et la mise en œuvre de programmes sur mesure ayant trait à la prudence au soleil, lesquels programmes comprennent des pratiques exemplaires et des ressources visant à protéger les personnes qui travaillent à l’extérieur contre le soleil. L’information recueillie et les leçons tirées pendant la phase pilote seront partagées et serviront à orienter les phases suivantes du projet.

Accompagnement des lieux de travail dans la mise en œuvre de programmes sur la prudence au soleil

Un site Web très complet sera conçu dans le cadre du projet et sera lancé à la fin de l’été 2016. On y trouvera une gamme de ressources pour les spécialistes de la santé et de la sécurité au travail, les superviseurs et les travailleurs. L’objectif est que ce site Web et ces ressources permettent la mise en œuvre de politiques et de pratiques efficaces, adaptées et durables sur la prudence au soleil dans tous les lieux de travail du Canada, pour aider à protéger les travailleurs contre le cancer de la peau et les autres problèmes de santé liés à l’exposition au soleil.

À propos du Partenariat canadien contre le cancer

Le Partenariat canadien contre le cancer est un organisme indépendant financé par le gouvernement fédéral et investi du mandat d’accélérer la lutte contre le cancer au bénéfice de tous les Canadiens et Canadiennes. Le Partenariat regroupe l’Université Ryerson, le Centre de recherche sur le cancer professionnel et CAREX Canada. Il collabore avec des spécialistes du cancer, des organismes caritatifs, les gouvernements, des organismes de lutte contre le cancer, des organismes de soins de santé nationaux, les patients, les survivants du cancer et d’autres intervenants pour mettre en œuvre la stratégie canadienne de lutte contre le cancer.

Ressources supplémentaires :

Balados

Balados: L'arthrite en milieu de travail et Parlons de la maladie de Lymeprint this article

Ce mois-ci, les balados de la série De la SST pour emporter! présentent les épisodes L’arthrite en milieu de travail et Parlons de la maladie de Lyme

Balado en vedette : L'arthrite en milieu de travail

L’arthrite est l’une des principales causes d’invalidité au Canada et se déclare habituellement au cours des meilleures années de travail, soit entre 35 et 50 ans. On prévoit que plus de sept (7) millions d’adultes canadiens obtiendront un diagnostic d’arthrite au cours des 20 prochaines années. Voyez ce que vous pouvez faire pour réduire les effets indésirables de l’arthrite en milieu de travail.

La durée du balado est de 7 min 7 s. 

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Reprise du balado:   Parlons de la maladie de Lyme

Au Canada, l’aire de répartition des tiques porteuses de la maladie de Lyme s’étend. Le CCHST explique pourquoi il est important de garder les tiques à l’œil et comment reconnaître les signes et les symptômes de la maladie.

La durée du balado est de 6 min 5 s.

Écoutez le balado maintenant.

 

Le CCHST produit chaque mois des balados gratuits conçus pour vous informer des derniers renseignements, conseils, études et avis d’experts diffusés en ce qui concerne la santé, la sécurité et le mieux-être des travailleurs canadiens. Cette collection de balados que vous pouvez télécharger et écouter au moment et à l’endroit de votre choix vous offre vraiment De la SST pour emporter!

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode.

Conseils et outils

10 Conseils pour votre sécurité dans une échelleprint this article

Comment utiliser votre échelle portative en toute sécurité

Avant de monter sur cette échelle portable, apprenez quelles précautions vous devez prendre pour l’immobiliser et éviter de faire grimper les statistiques sur les accidents. Les chutes en bas des échelles portatives constituent une cause courante de blessures professionnelles et sont souvent attribuables à une mauvaise utilisation de l’échelle.

Suivez ces 10 conseils sur la façon d’utiliser votre échelle et grimpez en toute sécurité.

  1. Appuyer le haut de l’échelle contre une surface assez solide pour résister à la charge.
  2. Si la surface d’appui n’est pas assez solide pour résister à la charge, fixer un étai au dos de l’échelle. Par exemple, fixer un étai assez long pour s’appuyer sur le mur ou le châssis de part et d’autre d’une fenêtre.
  3. Mettre une barrière autour du pied de l’échelle si des gens risquent de passer par là.
  4. Attacher fermement le haut de l’échelle pour l’empêcher de glisser de côté et pour empêcher le pied de s’écarter du plan d’appui.
  5. Lorsqu’il est impossible d’attacher le haut de l’échelle ou de bloquer les pieds, demander à un assistant d’immobiliser le bas de l’échelle. Cette technique est efficace uniquement si l’échelle mesure moins de 5 mètres (16 pieds) de long.
  6. S’assurer que la personne qui se tient au pied de l’échelle fait face à l’échelle, qu’elle retient un montant de l’échelle de chaque main et qu’elle a un pied posé sur le barreau inférieur.
  7. Fixer des crochets en haut des montants d’une échelle qui s’appuie toujours à la même hauteur.
  8. Ne pas utiliser un des barreaux de l’échelle comme point d’appui. Seuls les montants peuvent servir à cette fin.
  9. Bloquer les pieds de l’échelle pour les empêcher de se déplacer. Bloquer les pieds n’empêchera pas le haut de l’échelle de glisser de côté.
  10. Utiliser des échelles pourvues de patins antidérapants. Autrement, clouer un taquet au plancher ou ancrer le bas des montants de l’échelle.

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