Vol 17, No. 01

Au bureau, tout le monde suit le hockey sauf Samar. Ayant grandi en Inde, il est un fan fini de cricket. Pas de problème, non? Sauf que c’est la journée du chandail sportif la semaine prochaine, qu’une équipe de hockey informelle sera formée et que son gestionnaire a donné une promotion à l’employé qui est allé à la partie des Canucks avec lui. Dans un monde du travail de plus en plus diversifié, votre organisation est-elle à la hauteur du défi de l’inclusion pour assurer la santé et le bien-être psychologiques de tous vos employés?

Qu’est-ce que la diversité?
Le Canada est de plus en plus diversifié. Au cours des vingt dernières années, le pourcentage de personnes 60 ans et plus qui travaillent a presque doublé, pour atteindre 26 % en 2017. Les femmes de 15 ans et plus représentaient près de la moitié de la main-d’œuvre en 2016. Et près de 14 % des personnes de 15 ans et plus déclarent avoir une incapacité. Au Canada, un travailleur sur cinq fait partie d’une minorité visible. En 2018, pour la première fois, Statistique Canada offrait une troisième réponse à la question du genre, en plus de masculin et de féminin.

Ces facteurs contextuels peuvent avoir une influence sur la façon dont les gens travaillent. Un exemple, les travailleurs auront vraisemblablement, dépendamment du lieu où ils ont grandi, des perceptions différentes de ce qu’il faut faire pour réussir et s’accomplir, explique le Dr Lionel Laroche, expert interculturel et formateur en matière de diversité. Ce qu’une personne peut considérer comme de grandes qualités de leadership peut ne pas en inspirer une autre. M. Laroche fait aussi remarquer que, pour les travailleurs qui ont grandi dans des cultures hiérarchisées où les niveaux et les rangs sont clairs, ceux-ci peuvent percevoir une situation ou un problème plutôt différemment des travailleurs qui ont grandi dans des cultures moins structurées. Les organisations inclusives sont celles qui apprécient et valorisent les personnes pour ce que leurs différences peuvent apporter.

Les termes « diversité » et « inclusion » sont souvent utilisés de façon interchangeable mais ils sont distincts. Alors que la diversité définit les qualités et les caractéristiques individuelles des travailleurs, l’inclusion renvoie plutôt à une culture qui valorise et respecte ces différences et permet aux travailleurs de développer leurs aptitudes et leurs capacités. Ce qui, en retour, profite au milieu de travail de nombreuses façons.

Inclusion, santé et sécurité
Un milieu de travail sain et sûr sur le plan psychologique est un milieu qui favorise le mieux-être psychologique des travailleurs et qui prend des mesures pour prévenir tout préjudice résultant d’actions négligentes, insouciantes ou intentionnelles. Des chercheurs ont identifié quels facteurs psychosociaux, allant de la façon d’exécuter le travail au contexte de travail, pouvaient avoir une incidence sur les réponses psychologiques des travailleurs à leur travail. Lorsque les employés sont exposés de façon négative à ces facteurs, ils peuvent subir du stress, du découragement, des épisodes de déprime, de l’anxiété ou de l’épuisement professionnel.

Il n’existe pas de façon unique de créer d’un milieu de travail mentalement sain puisque chaque organisation est différente. Ce qui est essentiel dans tous les milieux de travail, par contre, c’est que tout le monde, à tous les niveaux organisationnels (cadres, gestionnaires, superviseurs, comité de santé et sécurité et employés), prenne part aux initiatives pour la santé mentale et les soutient. Les employeurs sont aussi assujettis aux exigences de la loi et sont tenus de protéger la santé physique et mentale de leurs employés.

Il ne suffit pas de rassembler un effectif diversifié. Les organisations peuvent bénéficier de la diversité de leur effectif lorsqu’elles tirent parti de l’éventail de talents et de perspectives de leur personnel. Résultat : des équipes plus performantes, une plus grande satisfaction des employés et des clients, une augmentation du moral et de la motivation, une amélioration de la courtoise, du respect et des relations de travail, ainsi qu’une diminution des congés de maladie et du roulement.

Les employeurs donnent le ton
Comment faire pour que les personnes de divers milieux, aux perspectives différentes, soient véritablement accueillies et respectées? Les employeurs peuvent, entre autres mesures particulières, offrir à tous une formation sur la sensibilisation à la diversité, en plus d’une formation sur le leadership en matière de diversité pour les gestionnaires et les superviseurs. Programmes d’encadrement et de mentorat, systèmes de jumelage, premiers soins en santé mentale par les pairs et culture de porte ouverte sont tous des moyens pouvant aider à améliorer la communication et le soutien. Examinez les communications comme vos courriels, les avis et les politiques, les installations et les avantages sociaux des employés. Sont-ils inclusifs?

Nous pouvons aussi prendre plusieurs mesures de moindre envergure pour favoriser une culture d’inclusion au travail.

Adressez-vous aux gens avec respect. Apprenez comment vos collègues de travail préfèrent se faire appeler. Évitez de donner des surnoms ou des sobriquets à une personne, puisque cela peut-être perçu comme désobligeant ou condescendant.

Évitez les acronymes et le jargon. C’est un langage d’initié qui pourrait exclure d’autres personnes. Les acronymes peuvent aussi modifier le sens des mots, en compliquant leur compréhension par tous.

Gardez l’esprit ouvert. Prenez une pause avant de faire une supposition. Trouvez d’abord la bonne réponse pour éviter tout malentendu potentiel.

Incluez les autres. Cherchez des occasions d’inclure d’autres personnes avec qui vous n’auriez habituellement pas de contacts sociaux, en soulignant leur anniversaire, en les invitant à diner et en leur demandant leur avis.

Exprimez-vous. Si vous remarquez un traitement injuste ou une iniquité, dénoncez la situation.

Faire de l’inclusion une priorité, dans l’ensemble de l’organisation – de l’élaboration de politiques et programmes aux petits gestes quotidiens – aide tout le monde à se sentir valorisé et apprécié pour soi-même et pour les talents et aptitudes uniques que chacun apporte au milieu de travail.

Lionel Laroche parlera de l’évolution de la main-d’œuvre et des façons d’intégrer la diversité culturelle au travail lors du Forum du CCHST qui aura lieu les 5 et 6 mars à Winnipeg (Manitoba).

Ressources

• Site Web Santé mentale au travail, CCHST
• Fiche d’information Santé mentale – Facteurs de risque psychosociaux au travail, CCHST
• Ensemble de cours en ligne sur la santé mentale, CCHST
• Site Web Guarding Minds at Work

Le 29 (ou 28) février est la Journée internationale de sensibilisation aux lésions attribuables au travail répétitif (LATR). Seule journée qui "ne se répète pas" tous les ans, cette date est le moment idéal pour se consacrer à la sensibilisation aux lésions attribuables au travail répétitif. Voici quelques conseils qui vous aideront à reconnaître et à éviter les mouvements répétitifs qui peuvent entraîner ces lésions.

Qu’est-ce qu’une lésion attribuable au travail répétitif (LATR)?

L’expression « lésions attribuables au travail répétitif » (LATR), ou « troubles musculosquelettiques » (TMS), sert à désigner une variété d’affections douloureuses touchant les tendons, les muscles, les nerfs et les articulations au niveau du cou, du dos, de la poitrine, des épaules, des bras et des mains. Les TMS sont la cause la plus fréquente d’absence au travail résultant d’une blessure, et ils sont responsables de la plus grande part des coûts liés au temps de travail perdu au Canada.

Facteurs de risque

La préhension, la torsion, la flexion, le fait de saisir à pleine main ou de serrer un objet et l’extension du bras : ces mouvements ordinaires que nous faisons naturellement tous les jours ne sont pas particulièrement dangereux dans le cadre de nos activités quotidiennes. Ce qui peut les rendre dangereux en milieu de travail, en fait, c’est leur répétition continuelle. D’autres facteurs liés au travail peuvent également contribuer aux lésions, notamment les postures contraignantes ou fixes, l’application d’une force excessive concentrée sur de petites parties du corps, comme la main ou le poignet, les vibrations, un rythme de travail rapide sans période de pause ou de récupération suffisante, de même que des facteurs psychosociaux tels que le stress.

En général, aucun de ces facteurs ne provoque à lui seul un TMS. Souvent, c’est plutôt la combinaison de divers facteurs et leur interaction qui engendrent les lésions. Au fil du temps, les mouvements courants peuvent avoir des effets sur les muscles, les tendons et les nerfs, et ainsi causer de la douleur, de la faiblesse, des picotements et des engourdissements.

Conseils à l’intention des employeurs

La solution la plus efficace consiste à éliminer les risques à la source. Ainsi, les employeurs doivent s’efforcer d’éviter les régimes de travail répétitifs en modifiant la conception des tâches. Pour ce faire, ils peuvent notamment :

• Automatiser les tâches par la technologie et la mécanisation;
• Assurer une rotation des postes de travail et des tâches;
• Répartir le travail également entre les membres de l’équipe;
• Accroître la diversité des tâches liées à un poste.

S’il est impossible d’éliminer les régimes de travail répétitifs, les employeurs peuvent avoir recours à différentes stratégies de prévention :

• Conception des lieux de travail : Adapter le poste de travail au travailleur;
• Dispositifs d’aide : Utiliser des chariots, des appareils de levage ou d’autres dispositifs de manutention mécaniques;
• Méthodes de travail : Offrir de la formation aux travailleurs, leur accorder des périodes de repos et leur permettre d’exercer un contrôle accru sur leur travail;
• Conception des outils et de l’équipement : Fournir des outils qui permettent de diminuer l’effort requis pour exécuter une tâche et d’éviter les positions inconfortables.

Connaître les symptômes

Comme les lésions attribuables au travail répétitif apparaissent après un certain temps, il est important d’en surveiller les symptômes. Douleur, raideur articulaire, tension musculaire, rougeur, enflure de la région atteinte, engourdissement, sensation de picotement et changement de couleur de la peau sont tous des symptômes possibles de lésion attribuable au travail répétitif. Étant donné que la plupart des activités liées au travail nécessitent l’utilisation des bras et des mains, dans bon nombre de cas, les TMS touchent les mains, les poignets, les coudes, le cou et les épaules. Néanmoins, le travail qui sollicite le bas du corps peut aussi provoquer des TMS aux jambes, aux hanches, aux chevilles et aux pieds, et des problèmes au dos peuvent survenir à la suite d’activités répétitives. La douleur occasionnée par les TMS peut se manifester au travail comme au repos.

Il est essentiel de connaître les causes des lésions attribuables au travail répétitif et d’élaborer un programme de prévention. Offrez de l’information et de la formation aux travailleurs, encouragez-les à signaler sans tarder les symptômes qu’ils présentent, déterminez les facteurs de risque liés au travail et maîtrisez ces facteurs.

Ressources du CCHST :

• La Journée internationale de sensibilisation aux LATR
• Troubles musculosquelettiques (TMS)
• Infographie sur les troubles musculo-squelettiques (JPG)
• Carte info éclair sur les troubles musculo-squelettiques
• Guide de prévention des troubles musculo-squelettiques
• L'ergonomie au bureau
• Troubles musculo-squelettiques liés au travail (TMSLT) fiche d’information
• Troubles musculo-squelettiques liés au travail - Facteurs de risque fiche d’information

Ressource « Snow Removal: Know the Hazards » (en anglais seulement)

Les opérations de déneigement peuvent constituer un travail dangereux susceptible d’entraîner des blessures graves ou mortelles. Lorsque les travailleurs sont appelés à enlever la neige et la glace accumulées sur un toit ou sur une autre structure de bâtiment, comme une terrasse, le risque est accru. Il est important de bien connaître les risques, tout comme il est important que votre employeur assure votre sécurité.

L’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) dispose d’une nouvelle ressource qui porte sur la sécurité des travailleurs affectés au déneigement. Le document énonce les principaux risques auxquels les travailleurs sont exposés, les responsabilités de l’employeur en matière de sécurité des travailleurs ainsi que les droits des travailleurs.

Parmi les directives que contient la ressource, il est notamment indiqué que, avant le début des travaux, l’employeur doit vérifier si le lieu de travail présente des risques, limiter l’accès au toit pour les opérations de déneigement, offrir aux travailleurs de la formation sur les signes de stress dû au froid et s’assurer que l’équipement motorisé est utilisé conformément aux instructions du fabricant.

Liens :

 << Snow Removal: Know the Hazards >>(en anglais seulement) (PDF), Occupational Safety and Health Administration (OSHA)

Le CCHST offre aussi des renseignements utiles :

• Pelletage – Neige Fiche d’information
• 10 conseils pour pelleter en toute sécurité Le rapport sur la santé et la sécurité
• Podcast Éviter Quelques conseils pour pelleter la neige en toute sécurité balado

Les balados présentés ce mois-ci 8 conseils pour rendre les réunions de votre comité de santé et de sécurité plus efficaces  et présente une reprise du balado Pleins feux sur les lésions attribuables au travail répétitif

Balado en vedette : 8 conseils pour rendre les réunions de votre comité de santé et de sécurité plus efficaces

La réussite d'un comité mixte de santé et de sécurité au travail dépend en partie de la façon dont les réunions sont organisées et structurées. CCHST vous fait découvrir 8 astuces pour améliorer l'efficacité des réunions de votre comité de santé et de sécurité.

La durée du balado est de 4 min 29 s. Écoutez le balado maintenant.

Reprise du balado : Pleins feux sur les lésions attribuables au travail répétitif

Le CCHST propose un examen des lésions attribuables au travail répétitif : ce qu'elles sont, leurs symptômes et leurs causes, et la façon de les prévenir.

La durée du balado est de 7 min 59 s. Écoutez le balado maintenant.

Le CCHST produit chaque mois des balados GRATUITS conçus pour vous informer des derniers renseignements, conseils, études et avis d’experts diffusés en ce qui concerne la santé, la sécurité et le mieux-être des travailleurs canadiens. Cette collection de balados que vous pouvez télécharger et écouter au moment et à l’endroit de votre choix vous offre vraiment De la SST pour emporter!

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode. Écoutez sur Spotify.

Laissez-vous inspirer par des récits authentiques à Forum 2019

Au cours de la dernière décennie, il y a eu des changements importants dans la nature du travail, la main-d’œuvre et le milieu de travail. À quoi ressemble l’avenir du travail et qu’est-ce que cela signifie pour notre santé, notre sécurité et notre bien-être? La diffusion en continu des 12 présentations et occasions de réseautage dans le cadre du Forum 2019 vous permettra d’en apprendre davantage sur divers sujets et d’établir des liens avec des agents de changement et des spécialistes du domaine venant de partout au Canada.

Joignez-vous à nous à Winnipeg en mars prochain afin de connaître les idées avant-gardistes de chefs de file représentant le gouvernement, les employeurs et les syndicats sur les questions liées au milieu de travail auxquelles nous devons nous préparer. Vous serez inspirés par des exemples de leadership, de courage, d’innovation et de confiance.

Tirez des leçons de l’expérience de Darby Allen, chef retraité du service d’incendie de Fort McMurray, qui a pris la tête des opérations d’urgence de cette ville lors de l’un des désastres les plus coûteux de l’histoire canadienne.

Joignez-vous à Audrey Gilbeau, qui nous montrera la voie de Nokiiwin vers « notre communauté respectueuse », fondée sur les sept enseignements ancestraux.

Découvrez comment Steve Tizzard a contribué à faire de la santé mentale une priorité sur la plate-forme d’Hibernia.

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