Titre : Santé et sécurité pour emporter!

 

Nom de fichier de l’épisode no 104 : Wally Power : se rétablir d’un accident de travail

 

 

Introduction : Bienvenue à « De la SST pour emporter », une présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

Hôte : Merci de vous joindre à nous pour cet épisode de « De la SST pour emporter ». Notre invité d’aujourd’hui est Wally Power de l’organisme Fil de vie. Wally est bien au fait des tragédies en milieu de travail, ayant lui-même été gravement blessé lorsqu’il travaillait dans une usine de pâte à papier alors qu’il n’était qu’un jeune travailleur. À point nommé pour le Jour de deuil national, Wally est ici aujourd’hui pour nous faire part de son histoire, afin de sensibiliser les gens à l’importance de la sécurité en milieu de travail. Merci d’être avec nous aujourd’hui, Wally.

 

Wally : Merci de m’avoir invité.

 

Hôte : Wally, voudriez-vous faire part de votre expérience personnelle aux auditeurs?

 

Wally : Bien sûr. J’ai commencé à travailler dans une usine de pâte à papier alors que j’avais environ 21 ans. J’ai travaillé dans cette usine pendant environ un an et demi, au sein d’un service de préparation du bois où le bois à pâte écorcé est réduit en copeaux en vue du procédé de mise en pâte. Un soir, je travaillais sur une dérouleuse, la Camby OD Barker. Le système de commutation ne convenait pas à l’opération puisque deux commutateurs de machine étaient disposés l’un à côté de l’autre, sur la passerelle située au-dessus des machines. La mienne a accidentellement été mise en marche par un collègue, et j’ai été amputé du bras droit au niveau du coude.

 

Hôte : Wally, quelle incidence votre blessure a-t-elle eue sur vous et votre famille à la suite de l’accident?

 

Wally : Eh bien, tout d’un coup, du jour au lendemain, vous perdez votre bras droit, et alors que vous étiez droitier, vous devez rapidement vous habituer à n’utiliser que votre main gauche. Pour avoir une idée de ce que j’ai dû traverser, essayez de garder votre main droite dans votre poche pendant environ une heure. Vous comprendrez très vite ce à quoi j’ai été confronté.

 

Il y a un bon côté à cette histoire. J’ai rencontré celle qui devait être ma femme à l’hôpital au cours de mon séjour d’une durée de 18 jours. Ça a été un autre changement majeur dans ma vie, mais un bon changement.

 

Hôte : Parmi les leçons que vous avez retenues de cette expérience, lesquelles aimeriez-vous transmettre aux plus jeunes générations?

 

Wally : Si vous êtes victime d’un accident dans le genre du mien, dites-vous que vous ne pouvez vraiment rien y faire. Autrement dit, vous ne pouvez pas remettre le bras à sa place. J’ai remarqué qu’il était mieux de garder une attitude positive et de continuer à mener sa vie. Par contre, ne vous méprenez pas : j’ai connu beaucoup de journées de frustration à l’époque. Mais les choses finissent par s’améliorer.

 

Hôte : Si vous pouviez donner un seul conseil à propos de la sécurité en milieu de travail aux nouveaux et aux jeunes travailleurs, lequel serait-ce?

 

Wally : Eh bien, je leur dirais de rester concentrés sur ce qu’ils font en tout temps. Je pense aussi que nous devrions tous être responsables de la sécurité de chacun sur le lieu de travail. Un accident peut se produire très rapidement.

 

Hôte : Wally, avant de conclure, aimeriez-vous nous faire part de certaines réflexions?

 

Wally : À la suite de l’accident, je me suis engagé à fond dans le domaine de la sécurité et dans le mouvement syndical pendant plus de 30 ans à titre de président du comité d’indemnisation d’un syndicat. J’ai siégé six ans et demi au conseil d’administration de la Commission d’indemnisation des accidents du travail (CIAT) de la Nouvelle‑Écosse. J’ai présidé le comité de la CIAT à la Fédération du travail de la Nouvelle‑Écosse et j’agis maintenant à titre de directeur pour Fil de vie au Canada, alors que je devrais être à la retraite. On continue d’avancer, j’imagine.

 

Hôte : Merci encore une fois de nous avoir raconté votre histoire aujourd’hui. Wally Power agit à titre de directeur et de porte-parole de Fil de Vie, un organisme qui aide les familles touchées par une tragédie en milieu de travail tout au long de leur cheminement vers la guérison, grâce à des programmes et à des services de soutien familial uniques.

 

Chaque année, des milliers de personnes partout au Canada participent à la marche « Un pas pour la vie », une collecte de fonds qui suit le Jour de deuil national et qui donne le coup d’envoi à la Semaine de la santé et de la sécurité au travail en Amérique du Nord. Pour en savoir plus, consultez les sites www.stepsforlife.ca et www.cchst.ca. Merci à tous d’avoir été à l’écoute.