Titre : Santé et sécurité pour emporter!

Nom de fichier de l’épisode n^o 110 : Glenn French : La violence en milieu de travail

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Introduction : Bienvenue à « De la SST pour emporter », une présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

Hôte : Merci de vous joindre à nous pour cet épisode de « De la SST pour emporter ». Nous accueillons aujourd’hui Glenn French, président et directeur général de l’organisation Canadian Initiative on Workplace Violence (initiative canadienne sur la violence au travail). Glenn est ici aujourd’hui pour nous parler de la violence en milieu de travail et de l’importance de la prévention. Merci d’être avec nous aujourd’hui, Glenn.

Glenn : Merci de m’avoir invité, Jennifer.

Hôte : Glenn, quels éléments font partie du concept de violence en milieu de travail?

Glenn : Eh bien, la plupart des gens pensent que la violence en milieu de travail concerne les actes physiques, tels que les coups, les gifles ou les coups de poing. Au cours des dernières années, cependant, le concept de violence en milieu de travail a évolué. Il va maintenant au-delà des actes physiques, et les gens ont peut-être constaté que les lois commencent à changer dans l’ensemble du Canada.

Au début, nous mettions l’accent sur les actes physiques perpétrés à l’intérieur et à l’extérieur du lieu de travail. Puis, à la suite d’événements très médiatisés, nous nous sommes intéressés, depuis maintenant quelques années, aux questions entourant ce que j’appellerais le harcèlement psychologique. Le terme « intimidation » peut également être utilisé pour désigner ce concept. Et maintenant les gens sont préoccupés par la question de la civilité en milieu de travail. Je préférerais restreindre la violence à son caractère physique. Cependant, l’agressivité peut également prendre de nombreuses formes indirectes. Nous nous penchons donc, à l’heure actuelle, sur l’ensemble de ces éléments.

Hôte : Y a-t-il des secteurs ou des types de milieux de travail qui sont plus vulnérables aux incidents liés à la violence?

Glenn : Oui, tout à fait. Pensez tout d’abord aux personnes qui travaillent avec le public, surtout celles qui occupent des postes dans le cadre desquels elles doivent maîtriser des gens, leur donner des ordres ou encore délivrer des permis. Ces personnes sont beaucoup plus vulnérables aux agressions physiques.

Nous avons constaté que les personnes qui ne travaillent pas avec le public se plaignent plus souvent de harcèlement en milieu de travail que d’agression physique. Il semble donc que les personnes qui travaillent dans le domaine public soient plus vulnérables. Pensez maintenant aux postes qui pourraient être inclus dans cette catégorie. Il peut s’agir de postes dans le secteur des soins de santé, dans le secteur des soins de longue durée et dans les services de police. On peut même penser aux personnes qui travaillent dans une station-service où elles manipulent de l’argent ou sont en présence de personnes pouvant être instables ou intoxiquées. Toutes les personnes occupant ces types de poste s’exposent à des risques particuliers, différents de ceux auxquels s’exposent les personnes qui travaillent, disons, pour une compagnie d’assurance, où elles traitent de l’information et font partie d’un groupe au sein duquel elles pourraient davantage subir du harcèlement.

C’est vraiment la meilleure façon de voir la chose : le fait de travailler avec le public semble être le facteur le plus dangereux pour de nombreuses personnes.

Hôte : Glenn, nous entendons souvent parler de la prévention de la violence. Est-il vraiment possible de prévenir de nombreux cas?

Glenn : Oui. Tout d’abord, soyons réalistes : la prévention ne peut être garantie dans tous les cas. Certains incidents peuvent survenir sur le lieu de travail alors qu’il était impossible de les anticiper. Cependant, tous les employeurs, tous les superviseurs et tous les employés devraient être au courant des moyens dont ils disposent pour prévenir les abus susceptibles de survenir en milieu de travail. Comme pour tout autre enjeu en matière de santé et de sécurité au travail, nous pouvons mettre en œuvre des programmes et de la formation afin de sensibiliser davantage les gens et de les inciter à signaler les incidents autant que possible. C’est donc très important. Et oui, nous prévenons autant que nous le pouvons. Nous pouvons prévenir ce type d’incident.

Hôte : D’accord, très bien. Merci. J’ai une dernière question : quelles mesures de prévention les organisations peuvent-elles mettre en place avant que des incidents en milieu de travail ne surviennent?

Glenn : Eh bien, je pense que chaque organisation, peu importe le gouvernement dont elle relève, devrait mettre en place un certain nombre d’éléments. Tout d’abord, je pense que chaque personne qui écoute ce balado devrait pouvoir compter sur des politiques et des procédures visant à lutter contre des types particuliers de violence dans son milieu de travail.

Je suppose également que les employeurs ont déjà procédé à une forme d’évaluation des risques ou des dangers au sein de leur milieu de travail afin de déterminer où se situent les vulnérabilités. Je m’attendrais à ce que les employeurs aient mis en place une forme de protocole, un protocole clair, de signalement des incidents ou des préoccupations, et à ce que ce protocole garantisse qu’une enquête adéquate sera menée en cas de signalement.

Des plans d’intervention d’urgence doivent aussi être en place. Je ne parle pas de plans qui concernent l’organisation dans son ensemble – toutes les organisations disposent de ce genre de plan relatif aux incendies, aux alertes à la bombe et à ce genre de choses. Je pense qu’il serait également judicieux que soit en place un plan d’urgence pour les personnes qui se trouvent dans une situation particulièrement vulnérable : d’autres formes de prévention, de l’aide aux victimes. Il est très important que nous aidions les personnes ayant été victimes d’abus. Il ne faut pas les ignorer. Enfin, un protocole de suivi des incidents doit permettre de vérifier que nous avons fait du bon travail chaque fois que l’une de ces situations se produit.

Et bien sûr, une organisation doit former, informer et orienter tout le monde : non seulement ses employés, mais aussi les autres personnes qui travaillent sur son site. Parfois, toutes ces choses doivent être revues périodiquement.

Hôte : Merci encore de vous être joint à nous aujourd’hui, Glenn. Vous avez exprimé d’excellentes idées et donné un aperçu de ce en quoi consiste la prévention de la violence en milieu de travail. Pour plus d’information sur la violence en milieu de travail, veuillez visiter le site www.cchst.ca. Merci à tous d’avoir été à l’écoute.