Contrôle de la silice en milieu de travail

Ce balado vous est présenté par le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

Ashley :

La silice est le deuxième minéral que l’on retrouve le plus souvent dans la croûte terrestre ainsi qu’un élément important entrant dans la composition du sable, de la pierre et des minerais. La silice existe aussi bien sous forme cristalline que non cristalline. L’étude des effets sur la santé vise principalement la forme cristalline de la silice. Le fait d’inhaler de la poussière de silice cristalline pendant une période prolongée peut entraîner la silicose, une maladie causée par le dépôt de fines particules de silice entraînant la cicatrisation des tissus pulmonaires.

L’exposition à la silice cristalline est aussi liée au cancer du poumon. Les travailleurs dans les mines, les carrières, les fonderies et les chantiers de construction, les ateliers de maçonnerie ainsi que ceux qui fabriquent du verre, de la céramique et des poussières abrasives, sont particulièrement à risque. Un nouvel outil a été conçu par la BC Construction Safety Alliance en 2016, sous le nom de Silica Control Tool (outil de contrôle de la silice), qui est appuyé par les recherches d’une équipe de l’École de la santé de la population et de la santé publique, de la Faculté de médecine de l’UBC. Selon les données sur le type de travail réalisé, l’outil aide les utilisateurs à élaborer un plan de contrôle approprié de l’exposition afin d’atténuer l’exposition possible à des matières dangereuses.

Aujourd’hui, Kimberly O'Connell, directrice générale des régions de l’Est et du Nord des Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario, se joint à nous. Nous discuterons de l’outil, d’un programme pilote en cours en Ontario et des raisons pour lesquelles il est important.

Merci Kimberly de vous joindre à nous.

Kimberly O’Connell :

Merci de m’avoir invitée.

Ashely :

Pour commencer, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la conception de l’outil de contrôle de la silice en Colombie-Britannique et d’où en est venue l’idée?

Kimberley :

Bien sûr. Cela ressemble à votre introduction. Il s’agit essentiellement d’un outil d’évaluation des risques en ligne qui a été créé pour l’industrie de la construction en Colombie-Britannique en 2016 et c’est un partenariat avec Hugh Davies de l’École de la santé de la population et de la santé publique de l’UBC et la Dre Mélanie Gorman Ng, qui est professeure auxiliaire à l’UBC et travaille maintenant pour la BC Construction Safety Association et pour WorkSafe BC.

Le partenariat a créé cette ressource pour l’industrie de la construction et elle l’aide à avoir accès aux données actuelles sur l’exposition et à les utiliser pour sensibiliser toutes les parties au contrôle et à l’exposition à la silice cristalline inhalable.

Ashley :

Pouvez-vous nous expliquer comment cela fonctionne exactement?

Kimberly :

Oui, cela repose sur un modèle de régression linéaire. Celui-ci provient essentiellement de plus de 4 500 mesures d’exposition personnelle. Il permet aux gens d’utiliser les données que nous avons sur des groupes d’exposition semblables dans des scénarios d’exposition commune dans le secteur de la construction ou de l’hygiène industrielle et leur permet d’examiner les tâches qu’ils exécutent et de se servir de ces données pour savoir quelle serait leur exposition, tant contrôlée que non contrôlée.

Ashely :

D’accord. Au sujet des données, pouvez-vous nous indiquer les principaux points à retenir du déploiement de l’outil en Colombie-Britannique et nous dire s’il y a des différences entre le déploiement en Ontario et dans le cadre du programme pilote?

Kimberly :

En Colombie-Britannique, il a été lancé en 2017 après sa conception en 2016 et on compte maintenant plus de 3 000 utilisateurs inscrits, à l’été, en juillet 2021 et maintenant, ils acceptent ces évaluations des risques, à partir de cet outil, par voie de réglementation. WorkSafeBC les accepte comme des mesures de conformité à la réglementation et cela comprend maintenant un mécanisme qui permet aux utilisateurs de déclarer des activités professionnelles ou des contrôles qu’ils souhaitent ajouter.

Ce sont là certains des énormes avantages qui découlent de l’outil. On peut développer l’outil plus à fond et, c’est pourquoi, je devrais mentionner notre partenariat à mesure que nous intégrons la partie ontarienne, qu’il peut être calibré pour d’autres administrations, et c’est une occasion sur laquelle nous avons sauté à pieds joints. Il y a donc beaucoup de points importants à retenir en Colombie-Britannique et, en entrant en Ontario, notre partenariat, avec le CCHST, et avec tous les partenaires des systèmes de santé et sécurité ontariens, vous le savez, notre travail avec le PACMP, le plan d’action contre les maladies professionnelles du CSTO. Mélanie et Hugh Davies ont donné des conférences lors d’un de nos événements d’octobre, qui appuient le programme du PACMP au sujet de cet outil et, en particulier, le groupe de travail sur les dangers respiratoires, et ont réalisé ce que cet outil de pratique exemplaire pouvait faire en Ontario. Et vous le savez, nous savons qu’on peut prévenir le cancer. Plus de 3 000 cancers sont diagnostiqués chaque année en Ontario en raison des 16 carcinogènes courants. La silice est l’un d’eux et nous voulons faire quelque chose à ce sujet.

Nous voulions donc en faire profiter l’Ontario et nous l’utilisons ici.

Ashley :

On dirait qu’il a d’énorme répercussions.

Savez-vous quelles sont les prochaines administrations qui prévoient le mettre en place?

Kimberly :

Nous savions qu’effectivement, la BC Construction Safety Association cherchait à savoir où il pouvait y avoir une croissance. Mais, en ce qui concerne la croissance, nous voulions en faire profiter l’Ontario. Nous sommes encore à la recherche de demandeurs, pour le programme pilote, pour qu’il ait lieu ici et la rétroaction est vraiment bonne.

Évidemment, ils se tournent vers d’autres provinces. Le Manitoba et l’Alberta ont effectué des programmes pilotes. Et, qui plus est, ils élargissent le concept général, c’est un peu une sorte d’évaluation vivante des risques. Cela consiste donc à obtenir des mégadonnées et à s’en servir comme mesures de contrôle, qui peuvent aussi être utilisées pour d’autres expositions. Non seulement dans les administrations, mais aussi, nous espérons élargir le concept à d’autres risques. Comme l’amiante, le plomb, les fumées de soudage. Donc, comme vous pouvez le constater, les possibilités sont incroyables.

Ashley :

Excellent. Vous avez mentionné quelques répercussions importantes de l’outil sur l’industrie. Pouvez-vous nous faire part de certains commentaires que vous recevez des travailleurs?

Kimberley :

Oui, la rétroaction des utilisateurs de la Colombie-Britannique est très positive et elle aide encore à renforcer l’outil. Il fait tout ce qu’il doit faire. Il crée des partenariats. Il s’agit essentiellement de collaboration. Il accroît la recherche et les données. Il offre une formation et une sensibilisation, mais avec une solution concrète, pas vrai?

Ainsi, on réduit effectivement l’exposition grâce à cet outil et cela se traduit par un changement de la réglementation, qui pourrait être nécessaire puisque l’Ontario cherche à réduire ses limites d’exposition. Heureusement, cela est utile au processus en cours de route, et même aux communications avec les gens. Au lieu de nous en tenir à l’industrie, nous allons réduire la limite d’exposition. C’est un peu comme ça, c’est bien ainsi. Il faut réduire votre limite d’exposition parce que c’est ce que dit le règlement et que cela est dû au fait qu’il faut protéger les gens, mais, comme vous le savez, nous allons vous aider à le faire. Voici comment le faire : « Oh, je peux mettre ce contrôle en place. Je peux modifier ce travail. Je peux entamer le travail humidel. Je peux utiliser de la ventilation ou un appareil respiratoire. » Et il vous montre exactement comment le faire. Et c’est vraiment là le système de responsabilité interne à son meilleur.

Ashley :

C’est incroyable! Vous avez mentionné que vous cherchiez des organisations qui participeraient au programme pilote. Comment peuvent-elles y avoir accès et y prendre part?

Kimberley :

Effectivement. Et merci encore à vous, nos partenaires du CCHST. Je veux lancer un appel à l’Association de santé et sécurité dans les infrastructures et à la BC Construction Safety Association. Je veux dire que ces deux parties nous aident à faire en sorte que des gens présentent une demande. Le programme pilote ne peut accommoder qu’environ 60 utilisateurs ou permis. Et nous essayons de les répartir pour transmettre les meilleures données aux petites, moyennes et grandes entreprises, ou aux travailleurs de l’industrie. Vous pouvez vous rendre à la section «Prévenir les maladies professionnelles » du CCHST ou sur notre page d’accueil du CSTO à OHCOW.on.ca ou sur le site Web https://www.preventoccdisease.ca/fr. Ces deux sites Web vous amèneront à la demande à remplir pour vous inscrire. Et la demande n’existe que parce que nous voulons obtenir la meilleure cohorte ou la meilleure rétroaction qui soit. Nous voulons bien sûr que des entreprises de toutes tailles et des différentes régions de l’Ontario et de différents lieux de travail nous fassent des commentaires.

Ashley :

Y a-t-il autre chose que les employeurs et les travailleurs devraient savoir au sujet de l’outil de contrôle de la silice et de ce programme pilote?

Kimberly :

Bien, simplement pour nous aider à mettre en œuvre le plan d’action contre les maladies professionnelles et, je le répète, le Centre de recherche sur le cancer professionnel estime qu’on peut éviter chaque année 200 cancers du poumon en Ontario en réduisant cette limite d’exposition et en contrôlant l’exposition à la silice. Alors, voyons ce que ça donne.

Ashley :

Merci beaucoup de votre présence parmi nous aujourd’hui, Kimberly, et merci d’avoir partagé votre expertise.

Kimberley :

Merci. Passez une magnifique journée.

Ashley :

Si vous souhaitez participer au programme pilote de l’outil de contrôle de la silice, veuillez consulter le site sur la prévention des maladies chroniques. Pour obtenir plus de renseignement sur la silice en milieu de travail, vous pouvez consulter le site CCHST.ca et faire une recherche sous le mot Silice. Merci de votre attention.