Balado du CCHST : « A Safe and Welcoming Workplace for Newcomers »
Ashley : Bonjour et bienvenue au balado De la SST pour emporter! du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail. Les immigrants contribuent à dynamiser tous les secteurs de l’économie canadienne. Pourtant, lorsqu’ils entrent sur le marché du travail, ils sont confrontés à un certain nombre de défis particuliers. Aujourd’hui, Bill Chen, professionnel de la santé et de la sécurité au travail chez Workplace Safety and Protection Services, nous explique comment des environnements de travail plus sûrs et plus accueillants pour les nouveaux arrivants. Bill comprend très bien les défis et les vulnérabilités auxquels de nombreuses personnes sont confrontées lorsqu’elles entrent pour la première fois sur le marché du travail canadien. Il a grandement collaboré avec des organismes d’aide à l’établissement et des groupes communautaires locaux. Il a dirigé des programmes innovants de « formation des formateurs » qui permettent au personnel de dispenser des formations accessibles et multilingues en matière de santé et de sécurité. Grâce à son expertise, des centaines de nouveaux Canadiens ont pu comprendre leurs droits en tant que travailleurs, reconnaître les dangers sur le lieu de travail et acquérir la confiance nécessaire pour participer à la création d’environnements plus sûrs et plus inclusifs. Bill, merci d’être là.
Bill : C’est un plaisir d’être ici.
Ashley : Parlez-nous un peu de votre travail aux Workplace Safety and Prevention Services.
Bill : WSPS est un organisme sans but lucratif qui offre une expertise et des ressources en matière de santé et de sécurité pour protéger les travailleurs et les entreprises de l’Ontario. Nous appuyons les secteurs de l’agriculture, de la fabrication et des services, qui emploient plus de 4,2 millions de personnes dans toute la province. Mon travail consiste à offrir des ressources gratuites aux petites entreprises, aux groupes d’affaires, aux organismes d’aide à l’établissement et aux organismes de services sociaux. Je dirige également notre programme de formation des formateurs des organismes d’établissement. Ce programme nous permet de travailler avec les organismes d’établissement de l’ensemble de l’Ontario et d’offrir une formation gratuite en santé et sécurité à leurs clients nouveaux arrivants. Nous donnons aux nouveaux arrivants des informations et des connaissances de base en matière de santé et de sécurité. Ils comprennent leurs devoirs et leurs droits en tant que travailleurs et savent comment se protéger et protéger leurs collègues sur le lieu de travail. À la fin de la formation, ils reçoivent un certificat, ce qui peut les aider à trouver un emploi. Du côté des futurs employeurs, notre programme permet d’économiser temps, argent et main-d’œuvre pour cette formation obligatoire. Du côté des partenaires, cette formation s’inscrit parfaitement dans les programmes d’emploi, de langue et d’établissement. C’est aussi pour eux une excellente occasion d’améliorer leur gestion interne de la santé et de la sécurité.
Ashley : C’est fantastique, Bill. Tous les intervenants semblent y trouver leur compte.
Bill : Absolument. Comme vous le savez, de nombreux nouveaux arrivants sont confrontés à des barrières linguistiques. C’est pourquoi nous travaillons avec des organismes d’aide à l’établissement dont le personnel peut parler différentes langues pour servir leurs clients nouveaux arrivants. Pour appuyer la formation offerte par ces employés, nous offrons des présentations PowerPoint en 11 langues, soit l’anglais, le français, l’espagnol, l’ukrainien, le chinois, le pendjabi, le dari, l’arabe, le thaï, le tagalog et le vietnamien.
Ashley : C’est formidable que vous puissiez accompagner les nouveaux arrivants dans leur cheminement et les préparer à entrer sur le marché du travail. Nous avons parlé un peu des obstacles linguistiques. Quels sont les autres défis auxquels font face les travailleurs nouvellement arrivés au Canada?
Bill : Beaucoup de travailleurs nouvellement arrivés ont du mal à s’intégrer dans un nouveau lieu de travail. Ils trouvent notre culture de la santé et de la sécurité très différente de celle de leur pays d’origine. Par exemple, en Ontario, l’employeur et le superviseur doivent prendre toutes les précautions raisonnables pour protéger les travailleurs, et les travailleurs ont le droit d’être informés des dangers en milieu de travail, le droit de participer à la gestion de la santé et de la sécurité et le droit de refuser un travail dangereux. Dans de nombreux pays, les travailleurs n’ont pas le droit de refuser d’exécuter un travail dangereux. En tant que travailleurs, ils ont également des devoirs et des responsabilités en matière de santé et de sécurité, comme travailler en toute sécurité et signaler tout danger ou risque.
Ashley : Absolument. C’est tellement important que les travailleurs de partout au Canada connaissent leurs trois droits fondamentaux.
Bill : Je tiens aussi à parler des différences culturelles et de leur impact sur la santé et la sécurité. Les différences culturelles, ce sont tous les traits culturels qui diffèrent d’une culture à l’autre. Elles comprennent les langues, les religions, les codes, les coutumes, les mœurs culturelles, etc. Au travail, le contact visuel, l’espace physique ou la façon de saluer sont autant d’exemples de différences culturelles. Par exemple, dans certaines cultures, les travailleurs n’embrassent pas leurs collègues et ne leur font pas de câlins. Dans d’autres cultures, les travailleurs doivent rester debout lorsqu’ils parlent à leurs supérieurs. De nombreux nouveaux arrivants subissent des pressions économiques. Ils doivent subvenir aux besoins de leur famille ici ou dans leur pays d’origine. Pour conserver leur emploi, ils peuvent accepter un travail moins sécuritaire ou vouloir faire leurs preuves et ne pas demander d’aide.
Ashley : C’est logique. Comment les employeurs et les superviseurs peuvent-ils rendre les lieux de travail plus sécuritaires et plus accueillants pour les nouveaux Canadiens?
Bill : Pour commencer, l’employeur et le superviseur doivent garder à l’esprit leurs devoirs et responsabilités en matière de santé et sécurité, par exemple, l’obligation de responsabilité générale. La formation est très importante! Selon la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail de l’Ontario, les nouveaux travailleurs et les jeunes travailleurs sont trois fois plus susceptibles d’être blessés au cours du premier mois. L’une des principales raisons de ce phénomène est que l’employeur et le superviseur ne dispensent pas une formation appropriée.
Ashley : C’est vrai. Une formation complète est très importante, en particulier pour les nouveaux travailleurs.
Bill : Nos clients ont mis en place de nombreuses pratiques innovantes et efficaces pour que les travailleurs nouvellement arrivés se sentent en sécurité et bien accueillis, et je suis heureux de vous en présenter quelques-unes. Essayez d’abord de briser la glace : parlez aux travailleurs nouvellement arrivés, comprenez leurs besoins, établissez des liens personnels avec eux et apprenez à connaître leur pays et leur culture. De cette manière, vous pourrez définir les attentes en matière de communication dès les premiers jours de travail et établir un climat de confiance entre l’employeur, les superviseurs et les travailleurs.
Ashley : J’aime beaucoup. Témoigner de la reconnaissance et du respect fait beaucoup de bien, quelle que soit la culture.
Bill : Il faut ensuite essayer de créer un lieu de travail accueillant pour les nouveaux arrivants : c’est essentiel pour favoriser la satisfaction et la productivité des travailleurs et le maintien des effectifs. Les employeurs doivent créer un environnement de travail positif et inclusif où chaque travailleur se sent à l’aise, valorisé et respecté. Il faut expliquer aux travailleurs que la diversité est une force pour notre pays et notre lieu de travail, et que les nouveaux arrivants sont des atouts plutôt que des handicaps. En fait, beaucoup d’entre eux sont des professionnels très instruits ou expérimentés dans leur pays d’origine. Si possible, soulignez certaines fêtes culturelles étrangères ou partagez les bénédictions des fêtes sur votre lieu de travail.
Ashley : Et je parie que cela a pour effet d’améliorer l’engagement et le moral des travailleurs, même les plus anciens.
Bill : Tout à fait. Les employeurs devraient encourager les nouveaux arrivants à s’exprimer librement. Ceux qui viennent d’une culture où la hiérarchie est stricte peuvent penser que « s’exprimer » est synonyme de « faire des vagues » et que la conséquence peut être une sanction ou même un licenciement. Parfois, ils ont peur de poser des « questions stupides ». Les employeurs doivent dire aux nouveaux arrivants qu’ils peuvent s’exprimer, qu’ils peuvent poser des questions et qu’il n’y a pas de « questions stupides » sur le lieu de travail. De temps en temps, les employeurs doivent demander aux nouveaux arrivants s’ils vont bien ou s’ils ont des problèmes, en particulier au cours des premiers mois. Il est important de rassurer les travailleurs nouvellement arrivés. Dites-leur comment les droits des travailleurs, les politiques en matière de violence et de harcèlement ainsi que les lois sur les représailles sont conçus pour les protéger. Assurez-vous de répéter ce message souvent dans les réunions, les formations, les exposés sur la sécurité ou les discussions individuelles.
Ashley : C’est logique. Même les travailleurs et les superviseurs les plus expérimentés commettent de temps à autre des erreurs ou oublient des détails importants.
Bill : Exactement. Les employeurs peuvent aussi essayer d’offrir une formation dans la langue des nouveaux arrivants, car il n’est pas facile pour ces derniers de comprendre la formation en santé et sécurité si elle ne se donne pas dans leur langue maternelle. Donc, la meilleure solution serait d’offrir une formation directement dans leur langue maternelle. Si votre budget vous le permet, essayez de faire traduire le matériel de formation par un professionnel. Sinon, vous pouvez demander à un superviseur ou à des travailleurs expérimentés maîtrisant une langue étrangère de dispenser la formation dans cette langue. Assurez-vous que vos communications en matière de santé et de sécurité sont en langage clair et simple. N’utilisez pas de jargon, d’expressions familières ou d’expressions idiomatiques. Évitez aussi d’utiliser des acronymes. Je sais que, dans le domaine de la santé et de la sécurité, nous en avons beaucoup, comme le SIMDUT ou le SRI. Mais les nouveaux travailleurs peuvent ne pas les connaître. Utilisez des phrases courtes et la voix active. Parlez lentement, doucement et clairement. Souriez et assurez-vous d’avoir un langage corporel détendu. Répétez et résumez les points clés et vérifiez que tout le monde les comprend bien. La boîte à outils en langage clair du CCHST est également très utile.
Ashley : Merci de ces conseils! Ici, au CCHST (je réalise que c’est aussi un acronyme!), nous parlons beaucoup de l’importance d’utiliser un langage clair et simple, et ça, c’en est un exemple parfait.
Bill : Tout à fait. C’est aussi une bonne idée d’utiliser des éléments visuels. On dit toujours qu’une image vaut mille mots. Les infographies, les photos, les vidéos et les diagrammes peuvent faciliter la communication et la rendre plus attrayante. Ils peuvent vous aider à attirer l’attention, à simplifier des informations complexes, à illustrer des relations et à susciter des émotions. Les aides visuelles peuvent aussi soutenir votre communication verbale en renforçant, clarifiant ou soulignant des points clés.
Ashley : Ce sont toutes de bonnes idées, Bill. Parlons maintenant des travailleurs. Que peuvent-ils faire pour que leurs collègues nouvellement arrivés au Canada se sentent les bienvenus?
Bill : Faites en sorte qu’ils se sentent à l’aise et intégrés : brisez la glace et engagez des conversations amicales en vous présentant et en les présentant aux collègues. Faites-leur visiter le lieu de travail. Dites-leur où se trouvent la salle à manger, les toilettes, la trousse de premiers soins, la douche oculaire et les sorties d’urgence. Demandez-leur s’ils ont besoin d’aide. Félicitez-les lorsqu’ils font quelque chose de bien. Parlez de leur réussite aux superviseurs et aux collègues. Célébrez ensemble les progrès accomplis. Soyez un modèle en matière de santé et de sécurité : montrez-leur comment travailler en toute sécurité en adoptant des pratiques sûres. Informez-les des dangers les plus courants sur le lieu de travail. Expliquez-leur comment utiliser l’EPI. Passez en revue la liste de contrôle en matière de santé et de sécurité avant le travail. Prenez régulièrement des nouvelles pour vous assurer qu’ils vont bien. Diffusez des vidéos et des infographies consacrées à la santé et à la sécurité. Respectez les différences culturelles : intéressez-vous à leur pays et à leur culture, essayez d’apprendre quelques expressions de base comme « bonjour », « au revoir », « bon travail » dans d’autres langues et transmettez vos vœux à l’occasion de leurs fêtes culturelles.
Ashley : J’adore vos suggestions. Y a-t-il autre chose que vous aimeriez dire à nos auditeurs?
Bill : Si vous voulez vous renseigner davantage, je vous invite à consulter nos ressources gratuites. Les Worker Safety and Protection Services offrent également un grand nombre de ressources gratuites en langues étrangères. Sur notre page d’accueil, nous proposons des ressources en six langues (anglais, français, tagalog, mandarin, espagnol et pendjabi) pour le secteur manufacturier et en quatre langues (anglais, espagnol, thaï et vietnamien) pour les secteurs agricoles. Nous travaillons actuellement à la traduction de la formation obligatoire pour les travailleurs et les superviseurs dans deux langues étrangères (espagnol et mandarin). Si vous êtes un employeur ou un superviseur, nous offrons aussi beaucoup de cours pour vous aider à comprendre vos tâches et responsabilités et à créer un milieu de travail plus sécuritaire. Nous constatons également que les nouveaux arrivants sont souvent employés par de petites entreprises, qui sont également confrontées à des problèmes de santé et de sécurité. Nous avons donc créé un centre de ressources appelé « Small Business Centre ». Il propose de nombreuses ressources gratuites que les petites entreprises peuvent utiliser pour se conformer aux lois.
Ashley : Merci beaucoup d’être venu nous faire profiter de votre expertise, Bill. Pour plus d’informations sur la santé et la sécurité au travail, visitez notre site Web, CCHST.ca. Merci d’avoir été des nôtres.