Le rapport sur la santé et la sécuritéVol. 3, No. 5 mai 2005

Dans les nouvelles

SILENCE! Les milieux de travail bruyants présentent un risque pour la santéprint this article

Si vous et vos compagnons de travail devez élever la voix afin de vous faire entendre, votre milieu de travail est probablement trop bruyant. Voici un autre signe que vous êtes exposé à un niveau de bruit excessif : après une journée de travail, vous entendez un tintement dans vos oreilles et vous devez monter le volume de la radio dans l'auto.

Le bruit est un des risques les plus communs pour la santé au travail, et il touche les travailleurs de l'industrie lourde, des manufactures, des cafétérias, des centres d'appel et d'une panoplie d'autres secteurs de travail. Bien que le bruit ne cause pas de coupure, de brûlure, d'ecchymose ou de foulure comme peuvent le faire d'autres dangers, il peut être à la source d'autres types de lésions corporelles, comme la perte auditive qui peut devenir permanente si elle n'est pas traitée.

La gravité des lésions dépend de l'intensité du bruit, de la durée d'exposition du travailleur au bruit, de la fréquence des sons et du type de bruit. En plus de présenter un risque de perte auditive, le bruit (même à faibles fréquences) peut nous irriter et nuire à notre capacité de parler, d'écouter et d'avertir les autres d'un risque d'accident. Il peut aussi affecter l'appareil cardiovasculaire, provoquant la libération d'adrénaline associée au stress et à l'augmentation de la pression artérielle. Le bruit excessif peut être dangereux pour les femmes enceintes, et il peut même interagir avec des produits chimiques dangereux pour l'oreille, augmentant leur effet nocif sur la santé.

Comment mettre fin au vacarme

Dans une entreprise de transformation des aliments en France, le bruit des bocaux s'entrechoquant durant leur transport sur un convoyeur était insupportable pour les travailleurs. L'employeur a réglé le problème en entourant le convoyeur d'une enceinte et en ajustant la vitesse du convoyeur. Après cela, les travailleurs n'avaient même plus besoin de porter des protecteurs d'oreilles!

La meilleure façon de réduire l'exposition est de diminuer l'intensité du bruit en apportant des modifications techniques à la source même du bruit ou au milieu de travail. Lorsque de telles modifications ne suffisent pas à régler adéquatement le problème, on peut avoir recours à des dispositifs de protection auditive, comme des serre-tête antibruit ou des bouchons d'oreille, mais seulement comme mesure provisoire jusqu'à ce que d'autres mesures de réduction du bruit aient été étudiées et soient mises en œuvre.

Le bruit excessif est une source d'inquiétude grandissante. L'Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail a récemment lancé la campagne " Halte au bruit! ", la plus importante campagne de sensibilisation au bruit en Europe à ce jour. Cette campagne de six mois et s'adresse aux milieux de travail, aux organisations chargées de la santé et de la sécurité au travail, aux syndicats, aux associations, aux entreprises, aux directeurs et aux travailleurs des États membres, qui sont tous invités à organiser leurs propres activités et à prendre part au concours de bonnes pratiques en milieu de travail.

Le Guide santé sécurité de l'entretien des terrains et le Guide santé sécurité du travail au froid, publiés par le CCHST, donnent plus détails sur le travail de manutention manuelle des matériaux.

Vous trouverez également des renseignements à ce sujet dans la Réponse SST du CCHST :
http://www.cchst.ca/reponsessst/ergonomics/inj_prev.html


Réponses SST

Attention à votre dosprint this article

Les travailleurs qui doivent exécuter des tâches manuelles dans des postures inconfortables nécessitant des mouvements répétitifs et exigeants sont surtout exposés à des blessures au bas du dos. Environ trois Canadiens sur quatre dont le travail comprend des tâches de manutention manuelle souffrent de douleurs en raison de blessures au dos à un certain moment dans leur vie. Les blessures au dos sont la cause d'environ le tiers des absences au travail et de 40 % de l'ensemble des coûts d'indemnisation. Chaque année, environ 8000 Canadiens sont handicapés de façon permanente par des blessures au dos.

La méthode la plus efficace pour prévenir les blessures au dos imputables à la manutention manuelle de matériaux consiste à organiser le déroulement des tâches en conséquence, à concevoir/modifier les tâches, à suivre certaines procédures de sélection avant l'embauche (au besoin) et à former les employés.

Déroulement des tâches : Souvent, une mauvaise planification du déroulement des tâches donne lieu à la manutention inutile ou répétée d'un même objet. Il arrive que les articles soient temporairement entreposés dans un endroit, déplacés vers un autre, entreposés à nouveau et déplacés encore une fois : dans ces situations, une meilleure planification du déroulement des tâches permettrait d'éliminer de nombreux mouvements potentiellement dangereux.

Conception/modification des tâches : Trouver des moyens d'éliminer les activités de manutention exigeantes, de réduire l'intensité des activités de manutention et d'améliorer les conditions du milieu de travail sont des étapes importantes dans la prévention des blessures au dos. Les systèmes de manutention motorisés ou mécaniques, comme les tables élévatrices ou les convoyeurs, peuvent effectuer les tâches de manutention les plus exigeantes. Même sans ces équipements, il est possible de réduire l'intensité des tâches manuelles en diminuant le poids des objets manutentionnés, en fractionnant les charges pour qu'elles soient plus petites, en modifiant l'aménagement des lieux de travail et en alternant les tâches lourdes avec des tâches légères.

Formation : Les travailleurs bien formés sont beaucoup plus à même d'éviter les blessures. Ils apprennent à réchauffer leurs muscles avant de soulever un objet; à bien se tenir et à avoir une bonne prise sur l'objet à soulever; à utiliser leur propre poids et leurs muscles pour soulever les objets et à le faire sans saccades ni torsion; et à soulever des charges seulement s'ils sont certains de pouvoir le faire de façon sécuritaire. Les travailleurs doivent aussi apprendre à tirer avantage des périodes de repos et à corriger les problèmes avant qu'ils ne causent des blessures permanentes.

Plus d'information sur la façon de limiter le bruit en milieu de travail.

Nouvelles de nos partenariats

Les organisations concernées par la sécurité chimique lancent un site Webprint this article

La chimie, ou la réactivité presque magique des produits chimiques, est ce qui rend l'industrie des produits chimiques si cruciale pour le monde moderne. Toutefois, cette même réactivité est aussi ce qui rend les produits chimiques si instables et si dangereux pour les travailleurs qui n'ont pas les connaissances nécessaires pour manipuler ces produits de façon sécuritaire.

Les plus importants protagonistes de la sécurité chimique aux États-Unis ont uni leurs forces pour élaborer des codes de bonnes pratiques et les partager avec les milieux de travail utilisant des produits chimiques hautement réactifs. Depuis décembre 2004, quiconque travaille dans un domaine où on fabrique, distribue, utilise ou entrepose des produits chimiques peut obtenir de l'information très utile sur ce nouveau site Web dédié à l'utilisation sécuritaire des produits chimiques. Mis sur pied par l'Occupational Safety and Health Administration (OSHA) et ses partenaires Dow Chemical Company et Reactives Alliance (composée de la Environmental Protection Agency (EPA) et de six organisations oeuvrant dans l'industrie chimique), le site Web s'inscrit dans le mandat de l'OSHA, qui est de préserver la santé et d'assurer la sécurité des travailleurs américains.

Le site Web traite des normes spécifiques qui s'appliquent à l'industrie, y compris les normes de l'OSHA, de l'EPA, du US Department of Transportation (DOT) et d'autres normes. Des sections traitant de thèmes spéciaux décrivent la façon de reconnaître les risques, de signaler les incidents et de faire enquête, d'évaluer les risques de réactivité et de les maîtriser, de prévenir les incidents dangereux et de former les travailleurs. Des références à d'autres sources d'information sont accessibles d'un simple clic de souris. La page «Web Chemical Reactivity Hazards» comporte aussi un lien direct au document Essential Practices for Managing Chemical Reactivity Hazards publié par le Center for Chemical Process Safety de l'American Institute of Chemical Engineers.

" Ce nouveau site Web s'inscrit dans la foulée des nombreuses ressources et initiatives nouvelles que nous sommes en train d'explorer pour faire face aux risques associés aux produits réactifs […] ", a déclaré l'administrateur de l'OSHA, M. John Henshaw, lors du lancement du site en décembre dernier, " Dow Chemical et les organisations composant la Reactives Alliance nous aident à mettre au point des codes de bonnes pratiques et à les diffuser de façon efficace afin que les incidents associés à la réactivité de produits chimiques ne se produisent plus ".

Site Web «Web Chemical Reactivity Hazards» de l'OSHA

Le CCHST donne de l'information détaillée sur les risques de réactivité et les mesures de contrôle appropriées pour des produits chimiques précis dans sa Base de données CHEMINFO

Alertes au danger

De récents accidents de travail mortels auraient pu être évitésprint this article

Après quatre éboulements de talus dans une tranchée, un homme qui y travaillait a été enterré vivant après un cinquième éboulement qui s'est avéré mortel. Le travailleur était en train d'installer un tuyau de drainage au fond de la tranchée qui faisait 1,8 mètre de profondeur et 2 mètres de largeur. La tranchée avait été creusée dans un sol composé de terre végétale, de limon gris et de terre importée.

Le jour de l'accident, il y a eu trois éboulements de talus sur le chantier; aucun n'avait causé de blessure. Chaque fois, le propriétaire de l'entreprise a utilisé une excavatrice pour creuser de nouveau la tranchée afin que les travaux puissent se poursuivre. Des témoins inquiets de la sécurité de l'employé ont dit à celui-ci de sortir de la tranchée parce qu'ils la trouvaient dangereuse.

Ce cinquième effondrement a ré enterré complètement l'employé et a enterré le propriétaire jusqu'aux épaules. Les secouristes ont réussi à dégager le propriétaire qui a été transporté à l'hôpital, mais l'employé, qui a été trouvé sous un demi-mètre de terre, a été déclaré mort après son arrivée à l'hôpital. Le rapport de l'autopsie a révélé que la victime est décédée des suites de graves lésions par écrasement au thorax, causées par le quatrième effondrement.

La Commission de la santé, de la sécurité et des indemnisations des accidents au travail du Nouveau-Brunswick a émis une alerte recommandant les mesures de prévention suivantes aux travailleurs :


  • N'ENTREZ jamais dans une tranchée à moins que la pente donnée à ses parois la rende sécuritaire, que la tranchée soit étayée ou que vous soyez protégé par un caisson de tranchée;
  • Placez les déblais à au moins 1,2 mètre de distance du bord d'une excavation ou d'une tranchée;
  • Retirez tous les matériaux meubles qui pourraient tomber dans l'excavation ou la tranchée.


Se reporter aux articles 180 à 188 du Règlement du Nouveau-Brunswick 91-191, établi en vertu de la Loi sur l'hygiène et la sécurité au travail, pour plus d'information sur les excavations et tranchées.

Le Programme de santé et de sécurité dans l'industrie du Ministère du Travail de l'Ontario a émis une alerte au danger intitulé Coupleurs hydrauliques à raccord rapide munis de clapets d'arrêt.

Un travailleur a été blessé mortellement lorsque le bout femelle d'un coupleur hydraulique à raccord rapide l'a frappé à la gorge alors qu'il était en train de le dévisser de l'orifice d'un cylindre hydraulique. À l'insu du travailleur, le clapet de non-retour, qui était logé dans le coupleur, retenait une pression hydraulique de l'ordre de 10 000 lb/po2. Lorsque le travailleur a commencé à dévisser le coupleur, les filets de celui-ci n'ont pas pu résister à la force exercée par le fluide hydraulique sous pression, et cette dernière a fait du coupleur un projectile à grande vitesse.

Ce danger est présent dans les secteurs de la construction, de l'exploitation minière et industriels et partout où des appareils hydrauliques sont utilisés. Si le contact entre la pièce raccordée et le coupleur à raccord rapide n'est pas parfait, un des clapets de non-retour risque de piéger une certaine pression hydraulique en amont. L'absence d'une fuite d'huile autour du raccord n'est pas une indication que l'accouplement est parfait.

Avant d'utiliser un coupleur à raccord rapide, le travailleur doit :

  • S'assurer que les deux sections sont en bon état, que le filetage du manchon de fixation est propre et que rien n'empêche de visser complètement le manchon sur la section mâle du coupleur. Le contact entre la pièce accouplée et le raccord rapide doit être parfait.
  • Toujours présumer qu'un raccord pourrait retenir une certaine pression en aval.
  • Éviter autant que possible d'utiliser des raccords munis de clapets de non-retour. Il ne faut surtout pas utiliser ce genre de raccords pour allonger les tirants d'une presse à poinçonner.
  • Ne pas se tenir dans la trajectoire d'un projectile potentiel. Il ne faut jamais se pencher au-dessus ou se mettre devant un raccord que l'on retire d'un appareil.
  • Avant d'enlever un raccord, il faut confirmer, à l'aide d'un moyen sûr (manomètres ou purgeurs), que toute la pression a été libérée. Cette mesure est prescrite conformément à l'article 78 du Règlement de l'Ontario 851, Regulations for Industrial Establishments.
  • L'article 48 du Règlement de l'Ontario 213/91, Regulations for Construction Projects, prescrit les règles à observer pour la réparation et ou la modification des barils, réservoirs, canalisations ou autres récipients. L'article 56 du Règlement de l'Ontario 854/90, Regulations for Mines and Mining Plants, prescrit les règles relatives aux systèmes sous pression.


Lire l'alerte de la CSSIAT du Nouveau-Brunswick.

Vous pouvez aussi lire l'alerte du Ministère du Travail


La Occupational Safety and Health Administration (OSHA) a aussi publié de l'information sur les tranchées et les excavations en construction.

Nouvelles du CCHST

Un cours en ligne sur les douleurs et la fatigue causés par le travail de bureau print this article

Le milieu de travail abonde en tâches répétitives qui peuvent à long terme causer des blessures au niveau du système musculosquelettique des travailleurs. Le degré de gravité de ces blessures, aussi appelées troubles musculosquelettiques liés au travail (TMSLT), peut varier et les blessures, de bénignes et temporaires, peuvent devenir débilitantes et chroniques.

Certains facteurs, comme le rythme de travail, les mouvements répétitifs et exigeants, les vibrations, une posture inconfortable et des écarts extrêmes de température, peuvent causer une tension sur les articulations et les muscles d'un travailleur. Un commis au classement peut souffrir d'épicondylite latérale, une inflammation d'un tendon, parce qu'il passe de longues journées à saisir et à retirer de petits dossiers entassés et même compactés dans une étagère. Un commis à la saisie de données peut graduellement développer le syndrome du tunnel carpien, un problème concentré dans les mains et les poignets, en raison de l'utilisation répétée d'un clavier d'ordinateur. À cause des éblouissements sur son écran d'ordinateur, une PDG peut devoir pencher le cou pour mieux voir, ce qui peut occasionner, à son insu, des douleurs chroniques dans les muscles du cou.

La solution à ces problèmes réside dans une saine ergonomie, la science appliquée qui consiste à adapter le travail au travailleur. Bon nombre des troubles musculosquelettiques liés au travail peuvent être évités grâce à des méthodes de travail améliorées, à de meilleurs outils et équipements, et à des postes de travail adéquatement conçus.

«Office Ergonomics» un nouveau cours en ligne offert par le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHST), traite de l'ergonomie en mettant l'accent sur les blessures liées à l'utilisation des ordinateurs et d'autres équipements de bureau. Ce cours offert sur Internet constitue une introduction concrète à l'ergonomie du travail dans un bureau. Il décrit ce que sont les TMSLT et leurs différents stades, et traite des risques ergonomiques en milieu de travail, des composantes d'un bureau, de l'adaptation du poste de travail au travailleur et des exercices physiques qui peuvent protéger les travailleurs contre les blessures.

Les participants apprendront à reconnaître les signes précurseurs de malaises et à identifier les facteurs qui en sont la cause. Le programme explique aussi la façon d'évaluer, de minimiser et de prévenir les blessures liées à une mauvaise ergonomie, et de signaler les problèmes afin qu'ils puissent être corrigés.

Le cours est d'une durée moyenne de 40 à 60 minutes. Les participants peuvent évaluer leurs connaissances grâce à des quiz et à un examen à la fin du cours.

Actuellement disponible en anglais. Bientôt en français!

Vous pouvez vous inscrire à ce cours à l'adresse http://www.cchst.ca/products/courses/hscourse/register_online.html, en envoyant un courriel à serviceclientele@cchst.ca ou en téléphonant au 1 800 668-4284.



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