Entretien périodique - le jeudi 12 juillet à 17 h HAE
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La majorité des « baby-boomers » nés après la Deuxième Guerre mondiale sont maintenant vieillissants. La génération du baby-boom a des répercussions à la fois sur la répartition selon l’âge de la main-d'œuvre et l'importance du groupe des retraités.
D'après Statistique Canada (2011) « Près de une personne active sur quatre aurait 55 ans ou plus. Le vieillissement des baby-boomers, qui est un important facteur du repli projeté du taux global d'activité, a eu un effet marqué sur le vieillissement de la population active. De 2001 à 2009, la proportion d'actifs de 55 et plus a augmenté, pour passer de 10 % à 17 %, en hausse de 7 points de pourcentage en neuf ans. Les premiers baby-boomers ont atteint l'âge de 55 ans en 2001. Cette augmentation devrait se poursuivre de 2010 à 2021, lorsque les cohortes suivantes de baby-boomers atteindront à leur tour l'âge de 55 ans. En 2021, selon trois des cinq scénarios, près de un actif sur quatre (environ 24 %) pourrait avoir 55 ans ou plus, soit la plus forte proportion jamais enregistrée. »
Source : La population active canadienne : tendances projetées à l'horizon 2031. Statistique Canada, 2011
En plus du nombre de personnes quittant la main-d'œuvre active, le nombre de personnes plus âgées qui travaillent à temps partiel ou ont adopté des horaires de travail souples est aussi à la hausse.
De nombreuses études se penchent sur les répercussions qu'entraînent le nombre de travailleurs âgés sur la main-d'œuvre. Elles examinent également les conséquences de différents types d'emplois sur l'organisme des travailleurs âgés, et la façon de s'assurer que ceux-ci travailleront en toute sécurité sans se blesser.
Il n'y a aucun âge précis, couramment reconnu, à partir duquel un employé devient un travailleur vieillissant. Certaines études ciblent surtout les 55 ans et plus, d'autres, la catégorie des 45 ans et plus.
Oui et non. Un milieu de travail bien conçu profite à tous. Les postes de travail et les diverses tâches harmonisés aux besoins de chaque employé constituent toujours la meilleure solution. Des conditions différentes pour des travailleurs différents peuvent être nécessaires pour répondre aux besoins de tout employé, et non pas seulement à ceux du travailleur plus âgé.
Cela étant dit, il se peut qu'il soit nécessaire de prendre certaines mesures pour assurer la sécurité et le confort au travail des travailleurs âgés.
Quelques-uns. La plupart des études traitant de cette question disent que les travailleurs âgés sont généralement moins sujets aux accidents, mais que, lorsqu'ils se blessent, leurs blessures sont souvent plus graves. Il se peut aussi que leur rétablissement soit plus long. En outre, la nature des blessures peut être différente. Les jeunes travailleurs subissent surtout des blessures aux yeux ou aux mains, tandis que les travailleurs âgés, qui ont de nombreuses années de service, signalent davantage de blessures au dos.
Un grand nombre de blessures professionnelles sont attribuables à la répétition continuelle des mêmes mouvements. Les lésions dues aux mouvements répétitifs, par exemple, surviennent avec le temps. Ainsi, un travailleur âgé est susceptible de signaler davantage de blessures musculo-squelettiques, puisque son état a pu évoluer pendant plus longtemps.
Il y a risque de blessures lorsqu'un travailleur, peu importe son âge, est incité à fournir un effort plus grand que celui qu'il peut faire en toute sécurité. Comme les travailleurs vieillissants ont tendance, lorsqu'ils se blessent, à s'infliger des blessures plus graves, il est important d'apporter des ajustements aux postes de travail ou aux horaires de travail pour rendre leurs conditions de travail les plus sécuritaires possible. Il faut aussi prendre soin de vérifier qu'une personne est en mesure d'exécuter une tâche particulière et qu'elle peut le faire sans danger.
En règle générale, les études révèlent que les travailleurs âgés sont moins enclins à changer d'emploi, font preuve d'un plus grand dévouement envers l'entreprise et attachent une plus grande valeur au travail. L'absentéisme est moins fréquent, bien que la durée des absences soit plus longue lorsque celles-ci sont attribuables à une blessure ou à une maladie chronique.
Les études n'ont pas montré une relation significative entre le vieillissement et le rendement au travail. Les principales raisons expliquant un mauvais rendement au travail englobent :
Il importe de se rappeler que ces situations, qui affectent le rendement au travail, peuvent survenir à tout âge.
Certaines études ont observé que les travailleurs âgés travaillent plus lentement et ne prennent pas facilement des décisions rapides. Toutefois, ces changements sont compensés par le fait que ces travailleurs sont souvent plus précis dans leur travail et qu'ils prennent davantage de bonnes décisions que leurs collègues plus jeunes et plus rapides.
En vieillissant, le corps change. Une personne atteint sa pleine maturité physique, ou son plein développement, vers l'âge de 25 ans. Puis, après une période de relative stabilité, l'organisme commence à montrer des signes de vieillissement. La plupart de ces changements sont observés pour la première fois à l'âge de 40 ou 50 ans, mais en fait, ils peuvent survenir (ou débuter) dès l'âge de 20 ou 25 ans. Ces changements affectent, entre autres :
Les capacités mentales subissent également des modifications au fur et à mesure qu'une personne vieillit. Les personnes plus âgées ne pensent pas aussi rapidement et aussi clairement qu'elles le faisaient auparavant. En outre, l'apprentissage de nouvelles aptitudes peut exiger plus de temps. La majorité des recherches portant sur le fonctionnement cognitif (la façon dont les gens pensent et la rapidité avec laquelle ils le font) ont été effectuées en laboratoire. On dispose donc de certains renseignements concernant les notes obtenues par les gens au cours de tests ou de tâches spécifiques. Toutefois, peu d'études ou de tests ont tenté de déterminer de quelle façon ces résultats s'appliquaient dans le « monde réel ». Au travail, de façon plus particulière, les gens adoptent naturellement différentes habitudes pour s'adapter ou s'ajuster à leur style d'apprentissage et de travail.
En général, l'intelligence fluide (p. ex. le raisonnement inductif, l'attention sélective, la capacité d'effectuer simultanément plus d'une tâche et le traitement de l'information) diminue avec l'âge, tandis que les fonctions verbales et le vocabulaire (parler et s'exprimer) demeurent constants ou s'améliorent. Les tâches qui font appel à la mémoire à court terme demandent habituellement plus de temps. Les travailleurs âgés sont enclins à tirer profit de leur expérience et de leur expertise dans le cadre de leur travail et peuvent éprouver davantage de difficulté à travailler en présence de stimuli complexes ou créant de la confusion. Autrement dit, il peut leur être difficile d'accomplir des tâches dans lesquelles ils doivent faire plusieurs choses différentes (ou penser à plusieurs choses différentes) rapidement ou simultanément. Ils peuvent aussi éprouver plus de difficulté à travailler dans un environnement très occupé où différentes activités progressent simultanément. Parfois, ils sont moins en mesure de concentrer leur attention uniquement sur les renseignements pertinents à la tâche en cours, spécialement face à de « nouvelles » situations. Cela signifie qu'il peut y avoir tant d'aspects évoluant simultanément ou tant de nouvelles situations qu'ils ne seront pas certains de savoir ce qui doit être traité en priorité, ce qui doit retenir l'attention et ce qu'ils doivent ignorer.
Les exigences en matière de formation peuvent être différentes dans le cas des travailleurs âgés. Puisque l'apprentissage repose sur l'expérience acquise, il peut être nécessaire d'axer davantage la formation sur les aspects « pratiques ». Les nouvelles aptitudes à acquérir doivent être exposées dans un cadre qui puisse être adapté à ce qu'ils connaissent déjà. La justification et la logique qui sous-tendent les renseignements transmis – pourquoi faites-vous ce que vous faites – revêtent davantage d'importance. Il faut parfois prévoir une période de formation plus longue que s'il s'agit de travailleurs plus jeunes. Il faut parfois prévoir davantage d'appui ou de pratique. Toutefois, de nombreuses études montrent que la capacité de travail n'est pas nécessairement différente, une fois la courbe d'apprentissage amorcée.
Nous apprenons et pensons tous différemment, peu importe notre âge. Ces fonctions cognitives – de quelle façon une personne apprend et réfléchit – varient beaucoup d'un individu à un autre, en fonction des expériences qu'ils ont vécues au cours de leur existence. Les personnes qui ont obtenu beaucoup de formation et effectué de longues études au cours de leur vie ou qui ont été appelées à exécuter une grande variété de tâches sont des apprenants expérimentés. De façon typique, elles sont en mesure de bien apprendre de nouvelles capacités et de parfaire celles qu'elles possèdent déjà. Les personnes qui peuvent opposer davantage de résistance à l'apprentissage en qualité d'adultes âgés englobent celles qui ont obtenu une formation formelle restreinte ou qui ont exécuté des tâches répétitives ou relativement simples durant de nombreuses années. Ces dernières sont habituées de faire la même chose de la même façon et peuvent éprouver de la difficulté à assimiler de nouveaux renseignements ou de nouvelles façons de procéder.
Les enjeux à long terme associés à la santé augmentent avec l'âge. En même temps, la santé mentale et la forme physique sont intimement liées. Les milieux de travail peuvent aider en offrant un milieu de travail sécuritaire qui réduit la probabilité de blessures ou de maladies professionnelles. Les mesures recommandées à ce sujet englobent, par exemple, la fourniture d'équipement en bon ordre de marche, la formation, les méthodes de travail sécuritaires, une faible exposition au danger et aux produits chimiques, des méthodes de gestion positives, des évaluations des risques qui tiennent compte du vieillissement, etc. Les milieux de travail peuvent également améliorer la situation en lançant des activités favorisant la santé au travail (vie active, alimentation saine, sensibilisation au stress, programme de prévention de la violence, etc.).
(Les renseignements fournis dans ce document sont tirés des sources suivantes (en anglais seulement) : « Elderly Workers ». A. Laville et al. Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, 4e édition, Bureau international du Travail, 1998, « Safe and Healthy : A guide to managing an aging workforce ». Human Resources and Employment, gouvernement de l'Alberta, 2006, et « Promotion du vieillissement actif sur le lieu de travail ». J. Ilmarinen, J., Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, 2012. )