Entretien périodique - le jeudi 12 juillet à 17 h HAE
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Par fluides pour le travail des métaux, on désigne une série d'huiles et d'autres liquides qui refroidissent et lubrifient des pièces à usiner en métal pendant leur façonnage, leur meulage, leur polissage, etc. Ces fluides réduisent la chaleur et la friction entre l'outil de coupe et la pièce usinée tout en prévenant le brûlage des surfaces et le dégagement de fumée. L'application de fluides pour le travail des métaux améliore également la qualité de la pièce usinée en débarrassant continuellement tant l'outil employé que la surface de la pièce des particules fines, des copeaux et des limailles métalliques qui s'y accumulent. (Les limailles sont les petits fragments de métal enlevés à la surface de la pièce usinée par l'outil de coupe.)
Oui. Les fluides pour le travail des métaux peuvent être composés d'un grand nombre de produits et d'additifs distincts; on les divise néanmoins en quatre grandes catégories.
Bien que la composition des fluides regroupés dans chacune de ces familles varie considérablement, tous ces produits peuvent contenir divers agents d'addition, notamment :
Oui.
Des nitrosamines peuvent se former dans les fluides destinés au travail des métaux lorsqu'ils sont stockés durant de longues périodes. Les nitrosamines se forment lentement dans ces fluides à base d'eau et peuvent être attribuées à l'action combinée des nitrites présents dans les fluides, du revêtement intérieur des contenants de stockage et des oxydes d'azote contenus dans l'air. Le recyclage des fluides pour le travail des métaux peut amplifier le problème si une quantité additionnelle de réactifs est ajoutée.
La formation de nitrosamines dans les fluides pour le travail des métaux constitue une préoccupation, puisque de nombreuses nitrosamines sont classées comme des cancérogènes.
La présence de contaminants favorisant la croissance microbienne (bactéries, champignons et moisissures) dans ces fluides à base d'eau demeure une importante préoccupation. Les bactéries peuvent causer une dégradation de l'émulsion et modifier les propriétés des fluides destinés au travail des métaux. Bien que des biocides soient additionnés à ces fluides pour limiter la croissance microbienne, les biocides eux-mêmes peuvent être nocifs.
Les autres sources de contamination englobent les huiles « résiduelles », c'est-à-dire les huiles utilisées pour la lubrification des machines, comme l'huile hydraulique, l'huile pour engrenage et autres lubrifiants. Les huiles résiduelles qui s'écoulent et se mélangent aux fluides pour le travail des métaux peuvent aussi contribuer à la prolifération microbienne de bien des façons, en fournissant, par exemple, des nutriments aux bactéries et en créant diverses conditions propices à la prolifération microbienne anaérobie.
Ces fluides peuvent également être contaminés par de petites particules des pièces ou d'alliage, les particules fines, les copeaux et les limailles par exemple, qui se détachent des pièces durant leur usinage. Les métaux couramment utilisés sont l'acier et les alliages de nickel, de cobalt et de chrome.
Un autre phénomène, dont on connaît mal l'importance, peut causer une surchauffe des fluides de coupe au cours de leur circulation (habituellement au point de rencontre de l'outil de coupe et de la pièce de métal usinée), et la température du fluide peut augmenter suffisamment pour entraîner la formation d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), parfois appelés hydrocarbures poly-aromatiques.
Les fluides pour le travail des métaux peuvent encore être contaminés par l'eau, les produits de nettoyage servant à l'entretien ménager et divers autres produits présents sur les lieux de travail. Un recyclage inadéquat de certains produits ou l'ajout intempestif de fluides tels que des huiles lubrifiantes souillées peut altérer la composition d'un fluide.
Les fluides pour le travail des métaux peuvent pénétrer dans le corps humain de diverses façons :
Les fluides servant au travail des métaux ont été associés avec de nombreux problèmes de santé. La dermatite de contact est le problème cutané le plus souvent signalé. Parmi les symptômes, on compte des brûlures, des démangeaisons et la formation de vésicules sur la peau. L'inhalation de brouillards peut être une cause d'asthme et d'irritation pulmonaire (pneumopathie d'hypersensibilité), de bronchite chronique et d'une réduction de la fonction pulmonaire.
On observe également que certains fluides pour le travail des métaux sont associés à un risque accru de certains cancers affectant, en outre, le larynx, le rectum, le pancréas, la peau, le scrotum et la vessie. Comme la période de temps écoulée entre l'exposition et l'apparition de la maladie dépasse souvent 20 ans, la plupart des cas de cancer associés aux fluides pour le travail des métaux sont dus à une exposition à des fluides pour le travail des métaux utilisés au milieu des années 1970 ou avant. La composition de ces fluides a été sensiblement modifiée et la quantité de contaminants entrant dans leur fabrication a été considérablement réduite au cours des dernières décennies. Par conséquent, le risque de cancer associé à des expositions plus récentes n'est pas clair.
De façon générale, le type et la gravité des problèmes de santé dépendent des facteurs suivants :
Les trois principaux sujets de préoccupation (affections cutanées, problèmes respiratoires et cancer) sont décrits plus en détail ci-dessous.
Tous les types de fluides pour le travail des métaux peuvent causer une irritation dermique. Si vous avez souffert d'eczéma grave en bas âge, vous êtes exposé à un risque élevé de dermatite au contact de ces fluides. Une personne peut être exposée en s'immergeant les mains dans le fluide ou en manipulant des pièces, des outils et du matériel recouvert de ce fluide. Elle peut aussi être éclaboussée de fluide si les gardes ou les protections des machines ont été retirés ou ne sont pas adéquats. Les vêtement souillés par les fluides, un mauvais entretien des lieux et une hygiène personnelle déficiente contribuent également aux expositions dermiques.
Les dermatites de contact irritant ou allergique ont été signalées à la suite d'une exposition aux fluides solubles, synthétiques et semi-synthétiques utilisés pour le travail des métaux. Ces dermatites peuvent être causées par ce qui suit :
Les affections cutanées associées aux fluides de coupe englobent :
L'affection cutanée peut entraîner une incapacité si elle n'est pas traitée ou encore si l'on continue de travailler sans autres précautions.
Une augmentation du nombre d'états asthmatiques liés au travail, de bronchites, d'irritations des voies respiratoires et de difficultés respiratoires est souvent constatée chez les personnes exposées aux fluides pour le travail des métaux. L'exposition aux brouillards, aux aérosols et aux vapeurs peut entraîner le développement de problèmes respiratoires ou peut aggraver les difficultés respiratoires existantes.
On ne peut établir clairement si ces problèmes respiratoires sont causés par des composants spécifiques de ces fluides, par des contaminants qu'ils contiennent, par les organismes issus de la croissance microbienne ou la dégradation qu'elle engendre, ou encore par une combinaison de ces différents facteurs. L'asthme attribuable aux fluides pour le travail des métaux, par exemple, est plus régulièrement signalé en présence de fluides synthétiques, bien que ce problème apparaisse également chez les travailleurs exposés aux huiles solubles et aux fluides de coupe.
L'importance de l'exposition dépend ainsi de la proximité des machines et des équipements, de la nature des travaux d'usinage exigeant ou non l'emploi d'outils à grande vitesse et l'exécution de coupes profondes, de la présence d'une enceinte isolant la machine de l'atmosphère extérieure et du rendement des appareils de ventilation. Une pression élevée ou l'application d'une quantité excessive de fluide, la contamination du fluide (par les huiles résiduelles), le choix d'un fluide ne convenant pas et un entretien déficient sont également la cause d'expositions plus importantes.
La contamination bactérienne peut entraîner une irritation des voies respiratoires ou des états pseudogrippaux; elle peut aussi aggraver une condition asthmatique et irriter les yeux, le nez et la gorge (causant des maux de gorge; l'échauffement, le larmoiement et la rougeur des yeux; un fort écoulement nasal et des saignements de nez; de la toux et une respiration sifflante; et enfin un essoufflement). Par exemple, la pneumopathie d'hypersensibilité est une réaction pulmonaire de type allergique pouvant être causée par une exposition à des organismes microbiens. Cette pneumopathie se caractérise par des frissons, de la fièvre, une difficulté à respirer et une toux creuse semblables aux symptômes d'un rhume dont on ne parvient pas à se défaire. Si elle n'est pas traitée, la pneumopathie d'hypersensibilité peut causer des lésions irréversibles aux poumons.
Les cancers souvent associés à une exposition aux fluides pour le travail des métaux touchent le rectum, le pancréas, le larynx, la peau, le scrotum, l'oesophage et la vessie. Le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) des États-Unis indique que les études menées antérieurement n'établissent pas de liens clairs entre les types précis de cancers imputables aux fluides pour le travail des métaux. Ce manque d'uniformité provient probablement du grand nombre de fluides utilisés pour les travaux métallurgiques et de contaminants entrant dans leur fabrication d'une part, et, d'autre part, de l'absence de renseignements détaillés concernant l'exposition des travailleurs à ces divers fluides.
Comme la période de latence (temps écoulé entre la première exposition et les manifestations de la maladie) pour le cancer est souvent de 20 ans ou plus, les problèmes de santé visés par les études récentes sont probablement associés aux premières formules régissant la composition des fluides pour le travail des métaux (utilisées au milieu des années 1970 ou avant). Les fluides employés avant 1985 pouvaient, par exemple, contenir des nitrites, des huiles peu raffinées à base d'hydrocarbures et d'autres produits chimiques rayés de ces formules par la suite à cause de leurs effets nocifs sur la santé. Les risques de cancer ont probablement diminué, mais les données recueillies ne nous permettent pas encore d'étayer cette affirmation.
Le risque de cancer est généralement pris en compte en présence de ce qui suit :
Le fournisseur ou le fabricant d'un fluide servant au travail des métaux peut vous transmettre la fiche de données de sécurité (FDS) qui vous fournira tous les renseignements concernant les ingrédients entrant dans la composition du produit ainsi que les risques relatifs à la santé et à la sécurité des personnes et de leur environnement.
Il importe donc de surveiller la contamination causée par les fluides pour le travail des métaux et d'adopter de saines méthodes de travail qui contribueront à réduire le plus possible la contamination de ces fluides.
Dans l'ensemble, une grande variété de matières dangereuses combinées selon des concentrations diverses entrent dans la composition des fluides pour le travail des métaux. Le risque d'exposition à ces produits chimiques varie en fonction du procédé de fabrication retenu ainsi que des éventuelles modifications qu'ils subiront à la suite d'un raffinage, d'un recyclage, d'une dégradation, d'un traitement de récupération ou de réactions potentielles entre les différents composants combinés.
Étant donné cette grande variété des fluides pour le travail des métaux, il est préférable de prendre les précautions nécessaires pour travailler avec ces produits de façon sécuritaire et pour minimiser toute exposition, quel que soit le type de fluides utilisés. Les mesures de précautions recommandées sont les suivantes :
Des brouillards fins sont créés lorsque le flux de fluides pour le travail des métaux se rompt en cours d'utilisation et est ainsi mis en suspension dans l'air, particulièrement lorsque le fluide est diffusé à grande vitesse ou à grand débit. Les gouttelettes composant le brouillard sont facilement mises en suspension, mais il est plus difficile de les contenir ou de les recueillir. Pour réduire la quantité de brouillard généré, il est important de choisir des systèmes de distribution des fluides qui libèrent un minimum de brouillard.
Les façons de réduire la quantité de brouillard générée sont les suivantes :
Parmi les bonnes méthodes de travail, on compte les suivantes :
Les mesures d'ingénierie doivent toujours avoir préséance sur les équipements de protection individuelle, mais, dans certaines conditions, ces derniers demeurent néanmoins nécessaires. La formation donnée aux employés doit leur enseigner dans quelles circonstances ils doivent avoir recours à des équipements de protection individuelle, quelles pièces d'équipement leur assureront la protection requise, la manière de les endosser et de les retirer, les limites de la protection ainsi obtenue ainsi que les soins et l'entretien appropriés de ces équipements.
Les équipements de protection individuelle recommandés en présence de fluides pour le travail des métaux et de procédés métallurgiques doivent être sélectionnés en fonction de ce qui suit :
Ainsi, certains travailleurs peuvent avoir besoin de gants, de manchettes protectrices, d'un tablier, d'une protection oculaire (lunettes et/ou écran facial), de vêtements résistant aux produits chimiques et de casques de sécurité. Cependant, il se peut que des gants ne soient pas appropriés dans certaines situations, car ils pourraient se coincer entre des pièces mobiles ou les pièces à usiner. Une analyse des risques liés à la tâche à effectuer doit être minutieusement exécutée au préalable.
Les appareils de protection respiratoire répertoriés dans la classe « Résistant aux produits pétroliers » (classe R) ou « À l'épreuve des produits pétroliers » (classe P) doivent être sélectionnés selon les besoins. Le niveau de contaminants en suspension dans l'air doit déterminer s'il faut porter un appareil respiratoire à adduction d'air filtré et à demi-masque, muni d'un filtre HEPA, y compris les filtres des séries R ou P (dans le cas de brouillards d'huile de moins de 50 mg/m³), ou tout appareil respiratoire à adduction d'air filtré alimenté par pile équipé d'un masque ou d'une cagoule et d'un filtre HEPA (dans le cas de brouillards d'huile de moins de 125 mg/m³).
Il faut garder en tête que des risques d'un tout autre ordre peuvent aussi être associés aux fluides pour le travail des métaux : citons, en guise d'exemple, la protection contre les incendies nécessaire dans les installations faisant appel aux fluides de coupe. Les fiches de données de sécurité et les documents techniques doivent être lus avec soin afin de bien comprendre les risques que posent les produits présents sur les lieux, de savoir comment les utiliser au travail de façon sécuritaire et ce qu'il faut faire lors d'un déversement accidentel ou d'une situation d'urgence.