Le rapport sur la santé et la sécuritéMars 2009 - Vol. 7, No. 3

Dans les nouvelles

De mauvaises vibrationsprint this article

Le corps humain a été conçu pour être mobile, certes, mais il n'est pas fait pour vibrer. Quant elles sont faibles, les vibrations ne sont pas dangereuses - pensez au fauteuil massant de votre centre commercial ou à votre brosse à dents électrique. Malheureusement, la mécanisation a introduit sur les lieux de travail des risques importants liés aux vibrations. Bien que les problèmes ou les maladies causées par les vibrations puissent être évités, les effets d'une exposition régulière ou fréquente à celles-ci peuvent être invalidants ou permanents.
Tant que le degré d'exposition est faible, le risque pour la santé l'est aussi. Les travailleurs commencent à observer des symptômes au fur et à mesure que le degré d'exposition augmente. Certaines personnes sont plus sensibles que d'autres aux effets des vibrations.

Exposition aux vibrations globales du corps

Les conducteurs de matériel mobile vibrant ou les personnes qui travaillent près de machines fixes qui vibrent risquent d'être exposés aux vibrations. Parmi les travailleurs touchés se trouvent les ouvriers de fonderie, les ouvriers de chantier naval et ceux qui travaillent assis ou debout sur un plancher ou un siège qui vibre. Les conducteurs de véhicules hors route peuvent subir des vibrations importantes, selon l'état de la suspension du véhicule, des amortisseurs, du siège et des pneus.

Les personnes dont tout le corps est exposé à des vibrations peuvent souffrir de fatigue, d'insomnie, de troubles gastriques, de céphalée et de " tremblements ". L'effet ressenti ressemble à celui du mal des transports, malaise général que ressentent certaines personnes après un long trajet dans une voiture ou à bord d'un navire. Certains conducteurs de camions souffrent de problèmes de santé, notamment de troubles du système circulatoire, de l'intestin, de l'appareil respiratoire, des muscles et du dos, pouvant être en partie associés à l'exposition aux vibrations globales du corps.

Afin de réduire le risque de blessures, il faut que le déplacement s'effectue en douceur. Les véhicules et le matériel mobile doivent être bien entretenus. En effet, les systèmes de suspension de la cabine, les pneus et le siège contribuent à absorber les vibrations lorsqu'ils sont bien entretenus. Les pneus pleins des chariots élévateurs, des balayeuses ou d'autre matériel mobile devraient être remplacés avant une usure excessive. Des sièges appropriés permettent également de réduire les vibrations (mais il convient de toujours s'informer auprès du fabricant ou d'un expert en vibrations avant de remplacer un siège).

Sur des véhicules hors route ou du matériel mobile, certaines caractéristiques intégrées peuvent se révéler utiles. Des sièges munis d'accoudoirs et d'un support lombaire, une suspension pneumatique, une cabine suspendue et des pneus convenablement gonflés contribuent à diminuer l'exposition de tout le corps à des vibrations dans les véhicules.

Les conducteurs de véhicules peuvent diminuer leur exposition aux vibrations en apprenant comment :


  • régler la position du siège et des commandes (lorsqu'ils sont ajustables) et, sur les sièges à suspension, changer les paramètres du poids du conducteur;

  • conduire, freiner, accélérer et changer de vitesse en douceur, et faire de même au moment d'utiliser le matériel remorqué, comme les godets d'excavatrices;

  • éviter les chaussées rocailleuses, raboteuses ou en mauvais état;

  • adapter la vitesse du véhicule aux conditions du terrain.


Les travailleurs devraient savoir si les véhicules ou les machines de leur aire de travail ont la puissance, la taille et la capacité requises pour effectuer le travail et s'adapter aux conditions du terrain.

Vibrations mains-bras

Certains outils électriques exposent les mains et les bras à une quantité excessive de vibrations. Ces vibrations peuvent provoquer toute une gamme de problèmes comme le syndrome du canal carpien, le doigt mort ainsi que le phénomène de Raynaud.

Le matériel ou les outils électriques portatifs peuvent affecter les mains et les bras à cause des vibrations qu'ils engendent. Certains outils, notamment les meuleuses, les ponceuses, les perceuses, les clés à chocs, les faucheuses électriques, les taille-haies électriques, les pistolets à aiguilles, les marteaux perforateurs, les riveteuses, les marteaux burineurs et les scies à chaîne, constituent des sources de vibrations courantes.

Les vibrations aux mains et aux bras endommagent les vaisseaux sanguins des mains et des doigts. Elles diminuent le débit sanguin, ce qui abîme la peau, les nerfs et les muscles. Le travailleur peut éprouver une sensation de picotement ou d'engourdissement dans les doigts, avoir de la difficulté à saisir des objets et ressentir une sensation de malaise généralisé dans les mains. Lorsque les doigts sont froids et mouillés, leur extrémité peut blanchir ou bleuir, puis rougir et devenir très sensible. Lorsque des outils vibrants sont utilisés de manière continue, ces symptômes s'aggraveront probablement pour engendrer un engourdissement permanent des mains, une incapacité de saisir des petits objets ou des épisodes de " doigt mort " plus fréquents. La fumée et l'exposition au froid peuvent augmenter ces risques puisqu'ils font diminuer la circulation sanguine dans les mains.

Les travailleurs exposés à des vibrations sur leur lieu de travail devraient se vêtir suffisamment pour se garder au sec et au chaud, ce qui favorisera la bonne circulation sanguine et permettra d'éviter qu'un problème de " doigt mort " dû aux vibrations ne survienne.

Comment prévenir les blessures
La meilleure façon d'éviter les blessures ainsi que les atteintes permanentes causées par les vibrations est de minimiser l'exposition à ces dernières. Le travail devrait être conçu de manière à ce que les travailleurs exposés à des vibrations aient de plus longues périodes de repos ou effectuent des tâches sans vibrations entre les expositions. Les femmes enceintes et les employés qui sont plus âgés ou qui ont des problèmes de dos devraient particulièrement éviter de s'exposer aux vibrations pendant de longues périodes.

Le plus souvent possible, les travailleurs devraient utiliser des outils non vibrants ou des outils qui possèdent des caractéristiques intégrées réduisant les vibrations. S'ils manipulent des outils portatifs vibrants, ils devraient limiter leur utilisation à seulement quelques heures par jour et quelques jours par semaine, et prendre des pauses d'au moins 10 minutes pour chaque période d'une heure. Il est également efficace d'alterner les travaux avec vibrations et les travaux sans vibrations, et de manier les outils portatifs en utilisant seulement la force de préhension nécessaire pour les tenir correctement afin de minimiser les vibrations transmises de l'outil à l'organisme.

Les expositions aux vibrations sur les lieux de travail devraient être les plus faibles possible. Pour savoir quel niveau de vibrations peut être dangereux, les employés peuvent se référer aux limites d'exposition ou aux valeurs limites d'exposition (VLE) recommandées par l'American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) ou présentées dans d'autres normes et règlements. (Pour de plus amples renseignements, consulter le lien ci-après du CCHST.) Très souvent, les tâches manuelles peuvent être mécanisées, éloignant ainsi les travailleurs des expositions aux vibrations nuisibles. Le comité Health and Safety Executive du Royaume-Uni cite plusieurs exemples de cette mécanisation.

Les employeurs devraient offrir la formation et l'éducation nécessaires aux employés afin de leurs apprendre quels sont les risques des vibrations pour la santé, comment détecter les signes et les symptômes précurseurs de blessures, comment choisir et utiliser les outils appropriés, de même que la façon de trouver des pr

Alertes au danger

Impacts causés par la chute d'un objet, le mouvement d'un véhicule print this article

Les alertes au danger de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse concernant des travailleurs qui ont été heurtés - l'un par le marteau d'un appareil de forage en chute libre et l'autre par un véhicule en mouvement - montrent l'importance de pratiques de travail sécuritaires pour assurer la sécurité des travailleurs.

Un marteau en chute libre

En Colombie-Britannique, deux travailleurs se sont glissés sous le marteau de tubage levé d'un appareil de forage pour attacher une pièce d'équipement afin de l'éloigner. L'appareil de forage avait été modifié sans les dispositifs de protection relatifs aux commandes de chute libre. Lorsque le foreur s'est éloigné du marteau levé, il a heurté le levier de commande de chute libre, laissant échapper le marteau de 900 kilogrammes (2 000 livres) qui s'est écrasé à 2,5 mètres (environ huit pieds) de la plate-forme de l'appareil de levage.

L'aide du foreur qui était demeuré sous le marteau a été heurté par le marteau en chute libre et a été grièvement blessé à une jambe. Il n'y avait aucun dispositif de retenue sur le marteau de tubage pour empêcher ce dernier de tomber en cas d'activation accidentelle de la commande du levier.

WorkSafe BC a suggéré les pratiques de travail suivantes :


  • Fournir des moyens de retenue efficaces pour immobiliser les objets qui pourraient tomber et blesser gravement un travailleur.

  • Établir des pratiques de travail sécuritaires et des procédures de cadenassage particulières en ce qui concerne l'utilisation d'un appareil de forage. Ne jamais travailler sous un marteau de tubage levé, à moins que les procédures de cadenassage permettent de le faire en toute sécurité.

  • S'assurer que seule une personne qualifiée modifie un équipement et les commandes de ce dernier.

  • Fournir aux travailleurs les renseignements, la formation et la supervision nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu'ils utilisent les équipements.


Surpris par un véhicule en mouvement

En Nouvelle-Écosse, un véhicule de transfert de matériaux " Shuttle Buggy " faisait partie du matériel mobile utilisé sur un chantier de revêtement de chaussées. À la fin de la journée, le véhicule de transfert de matériaux a été retiré de la chaussée sans l'aide d'un signaleur. Le signaleur chargé de surveiller le chargement du matériau bitumineux et de communiquer avec le conducteur du véhicule de transfert de matériaux était absent. Un travailleur qui marchait sur l'accotement, dos au véhicule, était occupé à examiner des documents. Lorsque le conducteur a déplacé le véhicule de transfert de matériaux, il ignorait qu'un travailleur se trouvait encore sur l'accotement. Le travailleur a été heurté par le véhicule en mouvement et a été blessé. Lorsqu'on utilise un équipement mobile ou qu'on travaille près de ce dernier, on doit prendre des mesures préventives particulières afin de s'assurer que le conducteur d'un équipement mobile et les travailleurs savent où chacun se trouve, et d'éliminer les angles morts pour les conducteurs.

La Nouvelle-Écosse a proposé les mesures préventives suivantes :

  • S'assurer de la présence d'un signaleur lorsque le conducteur :

    • ne voit pas clairement la route ou le chemin qu'il doit emprunter;

    • ne peut pas voir clairement autour de l'équipement et ne peut savoir si une personne est exposée à un danger;

    • ne peut pas savoir si l'équipement se trouve près de fils électriques ou si l'équipement en mouvement présente un danger.

  • S'assurer qu'un signaleur surveille l'équipement tant que ce dernier n'est pas stationné et éteint.

  • S'assurer que les travailleurs demeurent alertes et savent où ils se situent par rapport à l'équipement en mouvement.

  • Vérifier les angles morts de l'équipement et éliminer les risques.

  • Envisager d'installer une caméra et un moniteur afin que le conducteur voit clairement les angles morts.


Consultez le texte intégral de l'alerte de WorkSafe BC. (en anglais)

Consultez le texte intégral de l'alerte du Labour and Workforce Development, Occupational Health and Safety de la Nouvelle-Écosse (en anglais)

Nouvelles de nos partenariats

Les cancérogènes en milieu de travail sous le microscope print this article

Un nouveau centre de recherche étudie le cancer d'origine professionnelle

Le premier centre de recherche canadien sur le cancer d'origine professionnelle est le nouveau champ de bataille dans la lutte pour éliminer les cancers liés au travail. Lancé au début du mois, à Toronto, en Ontario, le centre se consacre à l'identification, à la prévention et, finalement, à l'élimination des cancers liés au travail.

Un certain nombre de substances (p. ex. le radon, le benzène, le goudron de houille et l'amiante) et de procédés en milieu de travail sont connus pour causer le cancer. Cependant, certaines substances présumées cancérogènes n'ont jamais été évaluées correctement. Les types de cancers courants d'origine professionnelle sont le cancer du poumon, le cancer de la vessie et le mésothéliome (qui est presque toujours causé par l'exposition à l'amiante). Une étude montre que le nombre de cancers liés à une exposition professionnelle varie en fonction du type de cancer. On ne connaît pas avec certitude les substances auxquelles sont exposés les travailleurs, le niveau de concentration ou les types de cancérogènes présents sur les lieux de travail. De nombreuses questions restent sans réponse - pour le moment.

Le Centre de recherche sur le cancer d'origine professionnelle s'efforcera d'augmenter la base de connaissances sur les cancers en milieu de travail et présentera les résultats de recherche aux différents milieux de travail afin d'éduquer et de mettre en œuvre des initiatives visant à améliorer la santé des travailleurs.

Le centre est une initiative des organismes en santé et sécurité au travail, des entreprises et des regroupements de travailleurs qui ont uni leurs forces dans le but de réduire le cancer d'origine professionnelle. Financé par Action Cancer Ontario, la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) et la Division de l'Ontario de la Société canadienne du cancer, et mis sur pied en collaboration avec les Métallurgistes unis, le centre mène ses activités dans les locaux d'Action Cancer Ontario, à Toronto.

M. Aaron Blair, directeur intérimaire du centre et expert renommé en épidémiologie professionnelle et environnementale a déclaré : " La mise sur pied du Centre de recherche sur le cancer d'origine professionnelle est une étape importante pour identifier les cancérogènes en milieu de travail et prendre des mesures préventives. "

Nouvelles du CCHST

Travailler en toute sécurité à domicile print this article

Le télétravail, le travail à distance, le travail hors du lieu de travail usuel, le travail à domicile - quels que soient les termes utilisés, ils désignent tous le travail effectué par une personne hors de l'environnement de travail traditionnel. Les télétravailleurs utilisent les technologies comme le téléphone, le courrier électronique, Internet et/ou les réseaux privés pour effectuer leurs tâches et pour demeurer en contact avec leur lieu de travail.

La dernière publication du CCHST, Guide santé sécurité sur le télétravail et le bureau à domicile, s'adresse aux travailleurs de bureau à domicile et aux professionnels de domaines connexes, à titre d'employés ou de travailleurs autonomes. Ce guide vise deux objectifs : gérer le travail et mettre en place un bureau à domicile bien conçu et sécuritaire.

On peut utiliser ce guide pour mettre en place un bureau à domicile efficace. Ce guide traite de tous les aspects liés à l'ergonomie, à la sécurité et à l'organisation du travail propres à un environnement de travail à domicile.

Rempli de conseils, de listes de vérification et d'illustrations destinés aux télétravailleurs et aux travailleurs à domicile, ce guide fournit des renseignements pratiques qui permettent :


  • d'intégrer la santé et la sécurité dans toutes les activités quotidiennes dans le cadre d'une entente de télétravail

  • de respecter les exigences législatives en matière de santé, de sécurité et de diligence raisonnable

  • d'assumer les fonctions de télétravail de façon à satisfaire aux besoins de l'employé et de l'employeur

  • de comprendre l'importance de l'ergonomie (station de travail, bureau, chaise/fauteuil), de l'organisation du travail et des autres besoins en matière de sécurité.


Ce guide constitue pour les gestionnaires et les superviseurs, les professionnels de la santé et de la sécurité, et les professionnels des ressources humaines une référence utile pour élaborer des politiques et des pratiques de gestion.

Toutes les publications élaborées par le CCHST sont révisées par des représentants du gouvernement, des employeurs et des représentants syndicaux pour en vérifier l'exactitude technique et la lisibilité, et elles sont diffusées en anglais et en français.

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