Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 18, No. 01

Sujet d'actualité

Cancer professionnel : mesures pour prévenir l’expositionprint this article

Chaque jour, des millions de Canadiens se rendent travailler, parfois sans vraiment savoir que leur travail ou leur milieu les expose à des substances cancérigènes. Il peut s’agir de virus, de produits chimiques, de minéraux d’origine naturelle ou de rayonnement solaire.

De récentes statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé montrent que, chaque année, le cancer cause le décès d’environ 9,6 millions de personnes dans le monde. De 3 à 6 % de ces cancers sont causés par une exposition à des agents cancérigènes en milieu de travail, d’après une recherche citée par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) des États Unis.

Toutefois, ces cancers associés au milieu de travail peuvent être évités, si l’exposition aux agents cancérigènes connus ou soupçonnés est réduite ou éliminée.

Dans le cas de certaines professions, il existe un lien entre le cancer et l’exposition à des substances particulières. Parmi les cancers associés au travail se trouvent le cancer du poumon (exposition à l’arsenic, à l’amiante, au benzo[a]pyrène et à plusieurs autres produits chimiques), le mésothéliome (exposition à l’amiante) et le cancer de la vessie (exposition aux amines aromatiques et à d’autres produits chimiques). La fiche d’information du CCHST donne une liste des différents sièges de cancer associés à une exposition en milieu de travail. 

Trois causes de cancer professionnel courantes

Amiante

Par le passé, l’amiante, qui fait partie d’un groupe de matériaux fibreux d’origine naturelle, a été utilisé dans les matériaux de construction parce qu’il résiste à la chaleur et à la traction et qu’il affiche des caractéristiques d’isolation. L’amiante est banni au Canada depuis 2018. Cependant, on peut encore entrer en contact avec celui-ci lors de projets de rénovation.

Au Canada, on compte chaque année environ 1 900 cas de cancer du poumon et 430 cas de mésothéliome attribuables à l’exposition à l’amiante en milieu de travail. Parce que les symptômes de mésothéliome apparaissent habituellement de 20 à 50 ans après l’exposition à l’amiante, de nouveaux cas continuent d’être diagnostiqués chaque année.

CAREX Canada a déterminé que la plupart des cancers attribuables à l’amiante sont diagnostiqués chez les travailleurs des secteurs de la fabrication et de la construction. Le fait d’enlever l’amiante se trouvant dans les immeubles et les milieux de travail avant qu’il se détériore (avant qu’il se disperse dans l’air) est la façon la plus courante de réduire l’exposition.

Gaz d’échappement des moteurs diesel

Selon CAREX Canada, environ 900 000 Canadiens sont exposés aux gaz d’échappement des moteurs diesel au travail. La combustion du carburant diesel dans les moteurs produit des fumées d’échappement, un mélange complexe constitué de gaz et de particules. Ce mélange peut comprendre des agents cancérogènes connus et soupçonnés, comme du benzène, des hydrocarbures et des métaux.

L’inhalation est la voie d’exposition la plus courante en ce qui concerne les gaz d’échappement des moteurs diesel. Chaque année au Canada, on compte 560 cancers du poumon et 200 cancers soupçonnés de la vessie qui sont associés à une telle exposition. Les secteurs de l’exploitation minière, de l’extraction du pétrole et du gaz et du transport et de l’entreposage sont les secteurs les plus touchés par les gaz d’échappement de moteurs diesel.

Parmi les stratégies visant à réduire l’exposition, il y a le remplacement des vieux moteurs diesel par des modèles à faibles émissions, le remplacement du diesel par d’autres carburants, l’entretien régulier des moteurs, la mise en place de systèmes de traitement des gaz d’échappement, et l’utilisation de systèmes d’extraction des gaz d’échappement dans les milieux de travail à l’intérieur.

Quart de travail de nuit

Par quart de travail de nuit, on entend le travail qui est réalisé constamment hors des heures de travail habituelles de jour. De manière générale, lorsque nous sommes éveillés entre minuit et 5 h, le travail de nuit perturbe le rythme circadien, ou l’horloge biologique interne qui assure le cycle sommeil-éveil chez l’homme. Ce travail de nuit supprime la production de mélatonine, et perturbe la structure du sommeil et la digestion des aliments. Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer, le travail de nuit est un agent cancérogène probable.

Environ 844 000 femmes travaillent régulièrement la nuit ou font un travail par quarts au Canada, selon des données sur le travail de 2006. Chaque année au Canada, on compte jusqu’à 1 200 nouveaux cas de cancer soupçonné du sein chez les femmes en raison du travail par quarts. Cette proportion représente de 2 à 5 % de tous les cancers du sein diagnostiqués chez les femmes chaque année. Selon CAREX Canada, le secteur des soins de santé et de l’aide sociale représente 43 % des nouveaux cas, tandis que celui de l’hébergement et des services alimentaires, 18 %.

Même si l’exécution du travail pendant les heures normales de bureau, pendant le jour, est le meilleur moyen de limiter la perturbation du rythme circadien, l’élimination des quarts de nuit n’est pas une option pratique. Le travail de nuit est essentiel pour assurer des services essentiels comme les soins de santé et les services policiers. Les changements au quart de travail devraient être apportés d’une manière permettant au travailleur de s’y adapter facilement. Pour faciliter l’adaptation, il est préférable d’établir des quarts selon la structure « matin – après-midi – nuit », plutôt que le contraire ou que d’offrir des quarts irréguliers.

Longue période de latence

La longue période de latence du cancer et les nombreux facteurs associés à son développement rendent difficiles la surveillance et l’étude du cancer industriel??occupational cancer. Le délai entre une première exposition à un agent cancérigène en milieu de travail et un diagnostic de cancer peut être difficile à définir. Par exemple, le mésothéliome apparaît rarement moins de 10 ans avant la première exposition, et peut n’apparaître que 40 ans après. Le risque de cancer est le plus é

Conseils et outils

Protection de la sécurité : la première ligne de défenseprint this article

L’utilisation de machines au travail pose des risques pour les travailleurs. La protection de la sécurité, en tant que première ligne de défense, joue un rôle essentiel dans la prévention des blessures potentiellement graves causées par des machines. Sachez comment les mesures de protection peuvent assurer votre sécurité et réduire le risque de blessure.

Dans les ateliers ou les usines, de nombreuses machines comportent des pièces mobiles qui peuvent effectuer un mouvement rotatif ou alternatif, perforer, couper ou broyer, qui génèrent une chaleur extrême, du bruit ou des vibrations, ou qui utilisent des produits chimiques toxiques ou corrosifs. Les protecteurs sont des dispositifs permanents installés sur les machines et l’équipement afin d’offrir une protection contre le contact direct avec des pièces mobiles, les défaillances mécaniques ou électriques et l’erreur humaine. L’absence de protecteurs ou leur utilisation incorrecte peut entraîner une multitude de blessures, que ce soit des coupures graves, l’écrasement des mains et des bras, l’amputation ou même la mort.

Les moyens de protection englobent les cages, les dispositifs de sécurité, les barrières indicatrices et les panneaux de mise en garde. On peut citer en exemple le grillage métallique entourant les ventilateurs, les protecteurs de lame installés sur les scies d’établi et les scies à ruban, ou encore les couvercles sur les courroies d’entraînement et les boîtiers d’interrupteur électrique. Ces méthodes peuvent être utilisées seules ou en combinaison pour protéger l’opérateur de la machine et les autres employés dans l’aire de travail. Certains équipements sont munis d’un interrupteur de verrouillage intégré qui empêche la machine de se mettre en marche si le protecteur associé n’est pas en place. On ne doit jamais désactiver cet interrupteur!

Hiérarchie des mesures de prévention

Pour choisir un ou plusieurs moyens de protection, débutez toujours au sommet de la hiérarchie de contrôle des dangers. Employez un moyen de protection de niveau inférieur uniquement lorsqu’aucune solution plus efficace n’est possible.

Les méthodes de contrôle sont ici classées de la plus efficace à la moins efficace

Élimination – éliminer le risque en milieu de travail

  • Conception, reprise de la conception ou modification de la procédure, y compris réaménagement, pour éliminer les dangers
  • Élimination ou réduction de l’interaction humaine dans la procédure
  • Automatisation des tâches, de la manipulation du matériel (ex. tables élévatrices, convoyeurs, balanciers) ou de la ventilation

Substitution – replacer les matières ou les machines dangereuses par d’autres moins dangereuses

  • Machines dotées de moyens de confinement de l’énergie
  • Machines libérant moins d’énergie (p. ex. vitesse, force, pression, température, ampérage, bruit ou volume plus faibles)

Mesures d’ingénierie

  • Installation de moyens de protection
  • Installation de mesures complémentaires comme des dispositifs d’arrêt d’urgence, des plateformes ou des garde-corps antichute

Systèmes qui augmentent la sensibilisation aux dangers potentiels

  • Feux, signaux lumineux, lumières stroboscopiques
  • Alarmes de secours, systèmes d’avertissement
  • Panneaux de mises en garde, placards, étiquettes

Contrôles administratifs – modifier l’exécution du travail

  • Formation
  • Tenue des locaux
  • Méthodes de travail sécuritaires, rotation de postes, changements d’horaires

Équipement de protection individuelle – porté par les travailleurs pour réduire leur exposition

  • Lunettes de protection et visières
  • Casques de protection
  • Protection de l’ouïe
  • Protection des mains
  • Chaussures de protection

N’utilisez jamais une machine en l’absence de protecteur. Si le protecteur est manquant, vos mains, vos vêtements ou vos outils peuvent entrer en contact avec des pièces mobiles, des pièces chaudes ou des conducteurs à haute tension. Si vous croyez qu’un protecteur n’est pas en place, n’utilisez pas l’outil. Signalez la situation à votre superviseur.

 

Ressources :

Nouvelles de nos partenariats

Obtenez des conseils gratuits pour devenir un lieu de travail appuyant les aidants naturels print this article

Ils amènent leurs êtres chers vieillissants, malades ou handicapés à leurs rendez-vous avec des spécialistes, préparent des repas, font la lessive et surveillent la prise de médicaments tout en occupant à temps plein ou à temps partiel un emploi. Appelés « employés-aidants », 6,1 millions de travailleurs canadiens aident un membre de leur famille ou un ami atteint d’une affection de longue durée tout en occupant un emploi rémunéré.

Sans soutien de leur lieu de travail, plusieurs de ces employés-aidants manqueront des jours de travail, verront leur productivité diminuer ou quitteront tout simplement le marché du travail. Pour aider ces travailleurs et s’assurer qu’ils sont en bonne santé et continuent à travailler, les employeurs peuvent consulter la norme CSA B701-17 – Organisations favorisant et appuyant les aidants naturels et son guide de mise en œuvre intitulé B701HB-18 – Soutien aux travailleurs-aidants au sein des organisations. Ces deux documents sont gratuits pour un temps limité.

« Plus notre population vieillit, plus les membres de la famille devront probablement assumer ce rôle supplémentaire et informel d’aidants naturels tout en continuant à travailler, parfois à temps plein », souligne la Dre Allison Williams, professeure à l’Université McMaster et titulaire d’une chaire de recherche sur les lieux de travail respectueux du genre, de la santé et des aidants naturels des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). « Cette tendance à d’importantes répercussions sur les employés et les lieux de travail. »

Ces lignes directrices recommandent différentes méthodes que les employeurs peuvent utiliser pour appuyer les employés-aidants, notamment en leur offrant des modalités de travail plus flexibles, comme le partage de l’emploi et le télétravail, en modifiant les plans d’aide aux employés et les programmes d’avantages sociaux et en offrant des services de consultation et des possibilités de congés payés et non payés.

Ce problème, selon Williams, ne fera que prendre de l’ampleur au fil du temps et les employés et les lieux de travail en ressentiront de plus en plus les effets. « Les employeurs ont un rôle à jouer, souligne‑t-elle. Les lieux de travail peuvent prendre plusieurs mesures pour soutenir les employés‑aidants, notamment en adoptant des politiques novatrices qui aident les travailleurs à gérer cet important problème lié à l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. »

Participez à un nouveau projet de recherche sur les employés-aidants

Êtes-vous prêt à devenir un lieu de travail appuyant les aidants? L’Université McMaster est à la recherche d’organisations souhaitant participer à une étude de recherche qui examinera le besoin pour les politiques d’assurer la gestion des effets de la population vieillissante sur la main‑d’œuvre canadienne. Ciblant tout particulièrement les employés‑aidants, cette étude collaborative consiste en la mise en œuvre d’une politique personnalisée visant ce qui suit : améliorer les résultats en matière de santé et de sécurité au travail, favoriser l’équilibre entre le travail et la vie personnelle et réduire le fardeau des aidants naturels.

Les lieux de travail participants recevront tous les rapports de données, les résultats et les évaluations les concernant. Si vous souhaitez participer à cette étude et en apprendre davantage, veuillez communiquer avec Regina Ding, candidate au doctorat, Genre, santé et travail, Université McMaster, à l’adresse suivante dingry@mcmaster.ca.

Téléchargez gratuitement la norme B-701-17 – Organisations favorisant et appuyant les aidants naturels

Téléchargez gratuitement le guide de mise en œuvre.

Balados

Nouveau Balado : Conseils pour accroître la sensibilisation lors de la Journée sur les LATR print this article

RSI Awareness

Le 29 février est la Journée internationale de sensibilisation aux lésions attribuables au travail répétitif (LATR). Seule journée qui ne se répète pas tous les ans, cette date est le moment idéal pour se consacrer à la sensibilisation aux lésions attribuables au travail répétitif. Découvrez comment identifier les facteurs de risques et éviter les tendances pouvant mener à ces blessures.

La durée du balado est de 4 min 55 s. Écoutez le balado maintenant.

 

Parcourez la  liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode. Écoutez sur Spotify.

Nouvelles du CCHST

Évaluez les conditions de santé et de sécurité grâce à la nouvelle application « HazardAssess » print this article

Réduisez ou éliminez les risques pour la santé et la sécurité au sein de votre lieu de travail grâce à la nouvelle application « HazardAssess », que vous pouvez télécharger gratuitement sur tous les appareils iOS et Android. Évaluez les conditions de santé et de sécurité, cernez les éléments préoccupants et déclarez-les aux fins d’intervention et de suivi.

L’application « HazardAssess » vous présente 12 sujets distincts sur la santé et la sécurité et vous invite à décrire le danger et à en identifier la source afin de vous suggérer des idées pour régler le problème. L’application vous permet également de prendre des photos et d’y ajouter des cercles et des flèches. Vous pourrez ensuite créer un rapport en format PDF, l’enregistrer et l’envoyer par courriel aux responsables de la santé et de la sécurité au travail de votre organisation aux fins de suivi.

Des liens vers des ressources de prévention sont fournis afin que vous puissiez en apprendre davantage sur les différents dangers et les risques qui y sont associés. Des idées pour améliorer les conditions au sein de votre environnement de travail vous sont également présentées.

L’application « HazardAssess » a été créée par les Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (CSTO) en collaboration avec le CCHST.  

L'application est offerte en anglais seulement.

Télécharger l’application

Version pour appareils iOS disponible dans l’App Store 

Version pour appareils Android disponible sur Google Play

 

 

 

Infographie

Infographie sur les méthodes de levage sécuritaires au travailprint this article

Infographie sur les méthodes de levage sécuritaires au travail

De nombreuses tâches au travail consistent à abaisser, à pousser, à tirer, à porter, à tenir ou à retenir des objets. Cette manutention manuelle des matériaux est la cause la plus fréquente de fatigue professionnelle, de lombalgies et de blessures lombaires. Il est toujours dangereux de lever une charge, mais le degré de risque dépend de ce que vous manipulez, de votre tâche et des conditions en milieu de travail.

Diffusez cette infographie qui explique la façon dont les employeurs peuvent réduire les efforts de levage, les étapes pour lever une charge en toute sécurité et certains conseils à l’intention des travailleurs.

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