Le rapport sur la santé et la sécuritéVol.20, No. 01

Sujet d'actualité

Lutter contre l’épuisement professionnel en période de criseprint this article

Sahra travaille dans une usine de transformation des aliments. Employée de longue date, elle aime habituellement passer du temps avec ses collègues et participer à la vie sociale de l’usine. Toutefois, au cours des derniers mois, elle était trop fatiguée pour participer. Elle semble toujours avoir un mal de tête sourd. Lorsqu’elle prend une minute pour discuter avec un collègue, elle doit souvent lui demander de répéter. Parfois, elle hoche simplement la tête, ayant perdu la capacité de se concentrer sur ce qu’on lui dit.

Maxine, une collègue de Sahra, a remarqué son changement de comportement et elle est inquiète. En attendant l’autobus après leur quart de travail, elle décide de prendre de ses nouvelles.

« Est-ce que tout va bien, Sahra? Tu sembles en avoir beaucoup sur les épaules ces temps-ci. »

Reconnaître les causes et les signes

L’épuisement professionnel survient souvent lorsqu’une personne vit un stress pendant une longue période. Il peut être causé par un stress lié au travail ou non, comme l’adaptation à des conditions et des règlements changeants pendant une pandémie. Les employés souffrant d’épuisement professionnel se sentent souvent dépassés, amorphes, incapables de s’adapter, épuisés sur le plan émotionnel, anxieux, fatigués ou indifférents. S’il n’est pas traité, l’épuisement professionnel peut mener à des maladies cardiaques, à l’hypertension artérielle, au diabète ou à la dépression. Il se résorbe rarement tout seul.

L’épuisement professionnel peut également prendre d’autres formes, comme des difficultés de concentration, une mauvaise hygiène personnelle ou la consommation de nourriture ou de substances pour se sentir mieux ou pour engourdir ses sentiments. Les personnes touchées peuvent sembler devenir cyniques ou adopter une attitude négative. D’autres personnes ont de la difficulté à se rendre au travail ou à être productives.

Il faut former les gestionnaires et les superviseurs sur la manière de remarquer ces changements en eux et chez les employés. Un travailleur qui se referme ou qui est déprimé, ou dont les problèmes de santé chroniques s’aggravent, peut souffrir d’épuisement professionnel.

Créer une culture de prévention

La création d’un milieu de travail psychologiquement sécuritaire consiste notamment à s’assurer que les employés savent toujours clairement ce que l’on attend d’eux, y compris à une époque où les directives de la santé publique et les procédures de sécurité au travail changent régulièrement. La charge de travail doit être équitable et répartie en parts égales, les délais doivent être raisonnables et il faut inciter les employés à s’exprimer s’ils ont du mal à atteindre les objectifs.

Il faut favoriser l’équilibre travail-vie personnelle en offrant à chacun, y compris aux gestionnaires, la possibilité de prendre ses pauses et son heure de dîner en dehors de l’environnement de travail. Il faut maintenir des horaires de travail raisonnables et encourager les employés à utiliser leurs jours de vacances pour que chacun ait la possibilité de décrocher du travail. Les vacances peuvent réduire le risque d’épuisement professionnel, surtout après une période particulièrement stressante.

Il faut encourager le dialogue sur le stress et l’épuisement professionnel et montrer que les personnes qui se manifestent seront accueillies avec empathie.

Soutenir le rétablissement

Bien que l’épuisement professionnel ne frappe pas seulement les employés lors d’une pandémie, la hausse du stress à long terme associé au désir de rester en sécurité et de protéger ses proches s’ajoute à leurs préoccupations. De plus en plus d’employés pourraient avoir besoin d’accéder à des programmes d’aide aux employés et à des services de soutien en santé mentale. Les employeurs doivent s’attendre à une demande accrue pour ces services.

Chaque employé devrait recevoir une formation sur la façon de reconnaître les signes d’épuisement professionnel, afin de pouvoir surveiller les personnes qui ont besoin d’aide avant que leur sécurité (ou, dans certains cas, celle de leurs collègues) ne soit compromise.

Il faut parfois des semaines, des mois ou des années pour se remettre d’un épuisement professionnel. Cela peut nécessiter du counselling, des médicaments (prescrits par un médecin ou un thérapeute) ou des changements de mode de vie qui comprennent le fait de prendre soin de soi. Il peut s’agir d’une alimentation saine, d’exercice, de visites régulières dans des espaces verts ou d’absences du travail pour récupérer.

Au travail, les gestionnaires peuvent travailler avec les employés pour établir l’ordre de priorité des tâches les plus importantes, adapter le rythme de travail et décomposer les tâches en éléments plus faciles à gérer. Ils devraient encourager les employés à pleinement lâcher prise pendant leurs congés personnels et leurs vacances.

En informant de manière proactive les employés sur les symptômes de l’épuisement professionnel et les moyens d’y remédier, on peut éviter que la situation ne devienne incontrôlable. Il faut instaurer une culture où les employés se sentent libres de faire part de leurs préoccupations à la direction, sans crainte de représailles. Il faut les encourager à se manifester dès les premiers signes d’épuisement professionnel.

De retour à l’arrêt d’autobus – Sahra se vide le cœur.

« Je sais que beaucoup de gens vivent la pandémie plus difficilement, Maxine. Mais je me sens tout le temps fatiguée. Mes enfants recommencent l’apprentissage à distance. Heureusement, ma belle-mère est à la maison avec eux pendant que mon partenaire et moi sommes au travail. Par contre, elle est cardiaque et mon plus jeune enfant est asthmatique. Je m’inquiète constamment de ce qui pourrait arriver s’ils attrapent le virus. Et si c’est moi qui leur rapporte le virus? »

Maxine opine de la tête. « Ce sont des inquiétudes légitimes! Elles peuvent vraiment avoir une incidence sur une personne au fil du temps. Il y a des ressources au travail qui peuvent aider, je les ai moi-même utilisées. L’autobus arrive. Si tu veux, je peux t’en parler pendant le trajet. »

Ressources gratuites du CCHST

Les normes internationales sont maintenant disponibles auprès du CCHSTprint this article

Le CCHST s’est associé au Conseil canadien des normes (CCN) pour faciliter l’accès aux normes de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de la Commission électrotechnique internationale (CEI). 

Ces normes peuvent vous aider à élaborer les exigences, les processus et les programmes de votre organisation en matière de santé et de sécurité. Choisissez parmi des centaines de normes internationales relatives à la gestion de la qualité, la gestion environnementale, la santé et la sécurité, la gestion de l’énergie, la salubrité des aliments et la sécurité des TI.

Nouvelles du CCHST

Réduire la stigmatisation en milieu de travailprint this article

La stigmatisation peut être un important obstacle sur le milieu de travail et peut nuire aux employés. Le CCHST a mis sur pied deux cours en ligne gratuits pour vous aider à soutenir les travailleurs qui consomment des substances ou qui ont des problèmes de santé mentale.

Consommation de substances en milieu de travail : Lutter contre la stigmatisation

La crise des opioïdes affecte les individus et leurs familles partout au Canada; elle peut aussi avoir des répercussions sur le milieu de travail. L’incidence de la stigmatisation à l’égard de la consommation de substances est un facteur déterminant à prendre en compte dans la façon dont nous parlons aux personnes, les politiques que nous élaborons et les stratégies que nous utilisons pour donner des soins.

Apprenez à décrire la stigmatisation et la discrimination, à expliquer comment la stigmatisation peut avoir une incidence sur les soins que reçoit une personne et à réagir aux préoccupations sans avoir recours à un langage ou à des comportements stigmatisants.

Inscrivez-vous ici.

Réduire la stigmatisation de la maladie mentale en milieu de travail

Lorsqu’il est question de santé mentale au travail, le langage utilisé importe. Est-ce que vous ou vos collègues contribuez à renforcer involontairement une stigmatisation nuisible affectant la santé mentale des autres? Le cours vous fournira des outils pour vous permettre de reconnaître quand cela peut se produire, en plus d’aider vos collègues qui pourraient être aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Apprenez la façon dont la stigmatisation est engendrée, les moyens pour éviter de la reproduire et la manière de soutenir vos collègues au moyen de l’écoute active et de l’offre de ressources.

Inscrivez-vous ici.

Législation

Demeurer au fait des changements législatifsprint this article

Les lois relatives à la santé et à la sécurité au travail sont en constante évolution. Les points saillants de ce mois-ci comprennent deux nouveaux règlements en Alberta, des modifications au Occupational Health and Safety Regulation de la Colombie-Britannique et une modification au Règlement sur la santé et la sécurité du travail dans les mines du Québec.

Alberta :

Un nouveau code et un nouveau règlement sur la santé et la sécurité au travail en Alberta : le Occupational Health and Safety Code (règl. de l’Alberta 191/2021) et le Occupational Health and Safety Regulation (règl. de l’Alberta 183/2021), sont entrés en vigueur le 1er décembre 2021. Leur entrée en vigueur s’accompagne de l’abrogation du Occupational Health and Safety Code (règl. de l’Alberta 87/2009) et du Occupational Health and Safety Regulation (règl. de l’Alberta 62/2003).

Colombie-Britannique :

Règlement sur la santé et sécurité au travail : deux modifications, le règl. de la Colombie-Britannique 207/2021 et le règl. de la Colombie-Britannique 222/2021, ont été apportées au Occupational Health and Safety Regulation (Workers’ Compensation Act) et sont entrées en vigueur le 1er décembre 2021. Des modifications considérables ont été apportées à diverses parties et articles, dont les parties suivantes : partie 5 – Chemical Agents and Biological Agents (agents chimiques et agents biologiques); partie 7 – Radiation (rayonnement); partie 14 – Cranes and Hoists (grues et treuils); partie 18 – Traffic Control (contrôle de la circulation); partie 21 – Blasting Operations (opérations de dynamitage); partie 24 – Diving, Fishing and Other Marine Operations (plongée, pêche et autres opérations maritimes) et partie 26 – Forestry Operations and Similar Activities (opérations forestières et activités similaires).

Québec :

Règlement sur la santé et la sécurité du travail dans les mines (Loi sur la santé et la sécurité au travail) : le décret 1431-2021 modifie le Règlement pour y ajouter des clarifications quant à l’utilisation des harnais de sécurité complets et des exigences relatives aux sorties de secours par échelle tubulaire. Il comprend également d’autres petits ajustements.

Pour obtenir plus de renseignements sur les changements récents à la réglementation, le CCHST offre un service d’abonnement payant, Législation enviroSST canadienne plus Standards, qui regroupe en un seul endroit tous les textes législatifs dont vous avez besoin en matière de santé, de sécurité et d’environnement.

 

Infographie

Plans de protection contre les chutes pour le travail en hauteurprint this article

Chuter d’un endroit élevé est une cause importante des blessures et des décès au travail. Il est essentiel de disposer d’un plan pour prévenir les chutes, notamment au moyen de la formation des travailleurs quant à l’utilisation d’un équipement de protection. S’il y a chute, les travailleurs doivent savoir comment donner l’alerte en vue d’un sauvetage et comment veiller à ce que les services d’urgence soient déployés en temps opportun.

Partagez la présente infographie sur les plans de protection contre les chutes pour le travail en hauteur, y compris les composantes du plan et les considérations importantes avant d’amorcer le travail.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le document présentant des conseils sur la planification de la protection contre les chutes

Bourses d'études

Il est encore temps de présenter une demande pour la bourse d’études Dick Martin.print this article

Il n’est pas trop tard. Si vous êtes un étudiant inscrit à un cours ou un programme d’études en santé et sécurité au travail dans une université ou un collège agréé canadien, vous avez encore le temps de présenter une demande pour la bourse d’études Dick Martin.

Deux bourses d’études d’une valeur de 3 000 $ chacune seront attribuées à un étudiant universitaire et à un étudiant collégial poursuivant leurs études dans un domaine lié à la santé et à la sécurité au travail. Le CCHST remettra également 500 $ à l’établissement d’enseignement de chacun des étudiants gagnants.

Pour postuler, les étudiants doivent remplir une demande en ligne, envoyer une lettre de motivation décrivant leurs aspirations à faire carrière dans le secteur de la santé et de la sécurité, et rédiger un essai de 1 000 à 1 200 mots sur l’un des deux sujets liés à la santé et à la sécurité au travail :

  • Composition sur la prévention : Choisissez un danger à haut risque en milieu de travail. Comment feriez-vous pour résoudre la situation et favoriser la sensibilisation envers ce problème?
  • Composition technique : Procédez à des recherches sur un danger ou un risque existant ou émergent (peut comprendre comment reconnaître, évaluer et maîtriser les risques).

Les demandes sont ouvertes jusqu’à 23 h 59 HNE, le 31 janvier 2022. Les règles, critères et autres directives concernant les bourses d’études sont disponibles sur le site Web du CCHST. Le nom des gagnants sera annoncé au début du printemps 2022.

 

Balados

« Silica Control in the Workplace »print this article

Le CCHST diffuse chaque mois de nouveaux balados pour vous permettre de rester informés et au fait des questions de santé, de sécurité et de mieux-être en milieu de travail au Canada.

Balado en vedette : « Silica Control in the Workplace »

Les travailleurs dans les secteurs des mines, de la construction, de la maçonnerie et de la production de verre et de céramique courent un risque accru d’exposition à la silice, qui peut causer le cancer du poumon. Nous discutons avec Kimberly O’Connell, du Centre de santé des travailleurs et travailleuses de l’Ontario, de la façon dont les employeurs peuvent réduire ces expositions, et notamment d’un programme pilote sur un nouvel outil de contrôle de la silice en Ontario.

La durée du balado est de 8 min 30 s. Écoutez le balado maintenant.

Reprise du Balado Prévenir les problèmes de pied liés au froid : la marche à suivre

À tellement marcher, être debout et travailler sur nos deux pieds, nous les exposons à des blessures potentielles. En hiver, l’exposition au froid peut avoir des conséquences douloureuses et parfois graves. Apprenez-en davantage sur les lésions aux pieds qui peuvent résulter du travail extérieur par temps froid.

La durée du balado est de 6 min 7 s. Écoutez le balado maintenant.

Consultez la liste complète des sujets de balados, ou mieux encore, abonnez-vous à la série sur iTunes ou Spotify afin de ne pas manquer un seul épisode.

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