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La fiche de données de sécurité Guide sur les recommandations en matière de premiers soins est également offert en format papier pour 15 $, plus les frais de transport et de manutention.
Dernière mise à jour décembre 2012
Table des matières
- 1. Introduction
- 2. Approche de base sur les mesures de premiers soins d'une fiche de données de sécurité
- 3. Principe de base des recommandations
- 4. Un guide par étapes pour la formulation des recommandations
- 4.1 Information nécessaire à la formulation des recommandations
- 4.2 Arbres de décisions
- Feuille de travail relative aux arbres de décisions
- Arbre de décisions relatif à l'exposition par inhalation
- Arbre de décisions relatif à l'exposition de la peau (1)
- Arbre de décision relatif à l'exposition de la peau (2)
- Arbre de décisions relatif à l'exposition des yeux
- Arbre de décisions relatif à une exposition par ingestion
- 5. Conclusion
- Références
- Annexe 1 Exemples d'applications
- Annexe 2 Situations particulières
- Annexe 3 Explication des énoncés particuliers utilisés dans les recommandations de premiers soins
- Annexe 4 Note à l'intention des médecins/instructions particulières
1. Introduction
Par « premiers soins », on entend « les évaluations et les interventions qui peuvent être effectuées par un témoin (ou la victime) avec un équipement médical minimal ou sans équipement. » (Markenson et coll., 2010b) Les premiers soins ont pour but de réduire au minimum les blessures et les incapacités. Dans les cas graves, les premiers soins sont nécessaires à la survie. La section « Premiers soins » d'une fiche de données de sécurité présente des recommandations sur la façon de réduire au minimum les effets d'une exposition accidentelle à un produit chimique. Les recommandations décrivent les mesures que les secouristes formés peuvent appliquer de façon sécuritaire sur le lieu d'exposition à un produit chimique.
L'information relative aux premiers soins présentée sur une fiche de données de sécurité n'est qu'une composante dans le cadre de l'établissement d'un programme de premiers soins efficace en milieu de travail. Les responsables d'un tel programme doivent également s'assurer :
- que le matériel et les installations d'urgence sont offerts sur le lieu de travail;
- que tous les employés qui utilisent le produit dans le cadre de leur travail sont formés pour donner les premiers soins appropriés et disposent du matériel nécessaire pour le faire;
- qu'ils savent comment reconnaître les situations où de l'aide est nécessaire (p. ex. services d'intervention d'urgence sur les lieux, centre antipoison, soins médicaux) et comment l'obtenir.
Le présent guide propose un système servant à l'élaboration et à l'évaluation des recommandations relatives aux premiers soins en cas d'exposition professionnelle à des produits chimiques. Il n'a pas pour but d'offrir des conseils précis sur la façon d'atténuer les effets de produits chimiques particuliers, et ne se veut pas non plus un manuel de formation en matière de premiers soins. Le guide est plutôt destiné aux personnes qui ont une compréhension de base des produits chimiques et des risques qu'ils présentent, et qui rédigent ou évaluent les recommandations relatives aux premiers soins sur les fiches de données de sécurité.
Des efforts importants ont été faits pour établir le fondement scientifique des interventions en matière de premiers soins recommandées dans ce document. Il convient toutefois de reconnaître que bon nombre des mesures de premiers soins reposent sur des données scientifiques incertaines. La plupart des éléments d'information qui corroborent la valeur de l'évaluation et de la prise en charge dans le cadre des premiers soins sont fondés sur des extrapolations issues de la recherche et de l'expérience dans différentes installations médicales, études sur les animaux et séries de cas (Jones et coll. 2001, Markenson et coll., 2010a). Dans le cadre d'un examen fondé sur des données probantes, la valeur de ce type de données est considérée comme étant relativement faible, mais il s'agit néanmoins des meilleures données dont on dispose actuellement.
Ce guide décrit d'abord une approche de base servant à l'élaboration de la section d'une fiche de données de sécurité portant sur les premiers soins. Ensuite, la logique et les données scientifiques sur lesquelles reposent les recommandations sont abordées. Finalement, on présente un système étapes par étapes permettant de choisir les recommandations appropriées pour chacune des voies d'exposition.
2. Approche de base sur les mesures de premiers soins d'une fiche de données de sécurité
Cette section porte sur les suppositions qui peuvent être faites et sur les facteurs à prendre en considération au moment de rédiger les recommandations relatives aux premiers soins pour une fiche de données de sécurité. Les principes énoncés dans cette section servent à la formulation des recommandations spécifiques et du système par étapes présenté à la section 4.
Le rédacteur d'une fiche de données de sécurité peut supposer que la personne qui offre les premiers soins à la victime a reçu une formation de base à cet égard. Par conséquent, il n'est pas nécessaire que la fiche de données de sécurité recommande ou explique la façon d'exécuter les procédures à suivre pour chaque situation d'urgence. Par exemple, les personnes ayant suivi une formation en secourisme savent comment évaluer l'état initial d'une victime.
En général, le rédacteur de la fiche de données de sécurité peut supposer qu'une aide médicale sera obtenue dans un délai suffisamment court (60 minutes ou moins). Si une aide médicale n'est pas facilement accessible, un médecin qui connaît bien le produit et les installations offertes sur les lieux ou qui est spécialisé dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail devrait examiner les recommandations relatives aux premiers soins et apporter les changements appropriés au besoin.
La fiche de données de sécurité devrait fournir des directives indiquant au secouriste comment intervenir pour contrer les effets spécifiques du produit sur la santé. Les interventions recommandées dans la section sur les mesures relatives aux premiers soins doivent correspondre aux effets spécifiques sur la santé et aux voies d'expositions décrits dans les sections sur l'identification des risques ou les données toxicologiques de la fiche de données de sécurité. On ne doit pas introduire de nouveaux effets sur la santé dans la section relative aux premiers soins. La fiche de données de sécurité ne devrait pas inclure de mesures de premiers soins qui ne s'appliquent pas au produit.
La fiche de données de sécurité ne devrait pas décrire exclusivement les premiers soins recommandés pour le « pire cas » d'exposition imaginable. Les premiers soins sont généralement prodigués dans des cas d'exposition allant de légère à modérée. Si la fiche de données de sécurité accorde trop d'importance aux cas d'expositions extrêmes, lesquelles surviennent rarement, les mesures de premiers soins seront exagérées. Des premiers soins inadéquats peuvent aggraver l'état de la victime. La meilleure approche consiste à rédiger des mesures de premiers soins applicables aux situations les plus susceptibles de se produire à la lumière des connaissances dont on dispose sur l'usage et les propriétés du produit et des rapports de cas réels.
En général, les recommandations contenues dans la fiche de données de sécurité devraient demeurer simples et favoriser l'usage de matières facilement accessibles sur la plupart des lieux de travail. Par exemple, pour retirer un produit chimique ayant pénétré dans l'il de la victime, les secouristes doivent habituellement utiliser de l'eau potable parce que celle-ci est généralement facilement accessible.
La fiche de données de sécurité ne devrait pas recommander d'interventions susceptibles d'entraîner des dommages additionnels ou de compliquer les soins médicaux ultérieurs. Par exemple, l'usage de crèmes ou d'onguents spéciaux doit être considéré attentivement. En effet, un professionnel de la santé pourrait devoir retirer ces produits pour être en mesure d'évaluer la blessure et d'entreprendre le traitement, et cela risque d'aggraver la blessure. Quoi qu'il en soit, dans certains cas, les bienfaits l'emportent sur les risques. Par exemple, tout semble indiquer que certaines préparations topiques sont très bénéfiques dans le cadre des traitements de premiers soins en cas de brûlure par l'acide fluorhydrique.
La section relative aux premiers soins ne devrait pas inclure d'interventions allant au-delà des simples premiers soins. En général, les premiers soins ne comprennent pas d'interventions comme l'administration de médicaments par voie orale. Dans certaines circonstances, toutefois, il peut être approprié de recommander des interventions plus poussées (p. ex. l'administration d'un antidote en cas d'intoxication au cyanure). Les protocoles à suivre pour l'exécution d'interventions spécialisées doivent être élaborés en consultation avec un médecin et doivent être revus régulièrement. Dans de telles situations, les secouristes doivent suivre une formation pointue et spécialisée.
Il existe deux critères qui justifient l'inclusion de ce genre d'interventions :
- Les bienfaits de l'intervention doivent surpasser les risques qui y sont associés, c'est-à-dire que l'intervention doit être essentielle à la survie de la victime ou à la prévention d'autres conséquences graves et elle ne doit pas entraîner de nouveaux risques importants.
- Il doit être acceptable pour le secouriste, d'un point de vue légal, de procéder à l'intervention. La légalité du geste peut être déterminée en communiquant avec les organismes locaux de formation en premiers soins (p. ex. la Croix-Rouge) ou avec l'autorité médicale dont vous relevez (p. ex., le Collège royal des médecins, le State Board of Medical Examiners ou la State Health Division).
Les sous-sections relatives aux premiers soins (p. ex. inhalation, contact avec la peau, ingestion) ne devraient pas contenir des renseignements destinés à des professionnels de la santé. Le fait d'inclure ce type d'information pourrait être une source de confusion pour le secouriste. Les commentaires de la fiche de données de sécurité destinés aux professionnels de la santé devraient être inclus dans la sous-entête « Note à l'intention des médecins » de la section 4 (fiche signalétique de l'American National Standards Institute (ANSI)) ou dans les instructions particulières (fiche de données de sécurité du système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH)). Pour de plus amples renseignements au sujet de la note à l'intention des médecins/instructions particulières, consulter l'annexe 4.
Les personnes qui rédigent ou révisent les recommandations relatives aux premiers soins trouveront sans doute les conseils qui suivent fort utiles. Une fiche de données de sécurité devrait :
- Fournir des recommandations pour chaque voie d'exposition professionnelle potentielle.
- Présenter les recommandations dans l'ordre dans lequel les mesures de premiers soins doivent être exécutées, en s'attardant d'abord aux problèmes les plus urgents, soit comme suit :
- Assurer la protection du secouriste. Indiquer au besoin si un équipement ou des vêtements de protection sont nécessaires ou si des procédures doivent être effectuées pour protéger le secouriste. Par exemple, si le produit est inflammable, toutes les sources d'inflammation doivent être éliminées si on peut le faire en toute sécurité. S'il y a un risque de toxicité, les secouristes ne doivent PAS pénétrer dans la zone comportant des risques ou tenter d'apporter des secours sans d'abord revêtir l'équipement de protection individuel approprié.
- Réduire ou éliminer la source d'exposition en éloignant la victime de la source ou en éloignant la source de la victime, si on peut le faire en toute sécurité.
- Recommander des mesures de premiers soins fondées sur des données probantes, sur le consensus ou des mesures bien établies.
- Recommander qu'on demande des conseils d'ordre médical ou qu'on obtienne des soins médicaux, ou qu'on communique avec un centre antipoison, selon le cas.
- Indiquer s'il est possible de décontaminer les vêtements, les accessoires de cuir ou les chaussures contaminées ou si ces derniers doivent être éliminés. Indiquer les procédures d'entreposage sécuritaire des vêtements contaminés, au besoin.
- S'il y a lieu, fournir des renseignements sur l'élimination sécuritaire des articles contaminés dans la section Données sur l'élimination du produit de la fiche de données de sécurité.
3. Principe de base des recommandations
Cette section porte sur les éléments qui influent sur le choix des recommandations de premiers soins appropriées à inclure sur une fiche de données de sécurité. Ces principes de base indiquent, par exemple, s'il faut ou non administrer de l'oxygène ou provoquer le vomissement à la suite de l'exposition à un produit chimique. L'annexe 3 explique pourquoi les recommandations sont formulées comme elles le sont, dans le cas où une formulation spécifique est d'une importance particulière et où des précisions s'imposent.
3.1 Administration d'oxygène d'urgence
Par le passé, l'administration d'oxygène d'urgence était en général recommandée comme mesure de premiers soins dans tous les cas d'exposition par inhalation. Cette pratique avait été adoptée parce que l'on croyait que l'oxygène était utile dans toutes les situations où la victime éprouvait des difficultés respiratoires ou était inconsciente. On pensait donner ainsi à la victime de l'« air frais » ou de l'« énergie » afin de l'aider à surmonter les effets de l'exposition.
On a craint par la suite que l'administration d'oxygène puisse en elle-même être dommageable si elle était effectuée de façon inadéquate ou dans des circonstances inappropriées. On craignait, notamment, que l'administration d'oxygène à des victimes atteintes de maladies pulmonaires obstructives chroniques, comme la bronchite chronique ou l'emphysème, provoque un arrêt respiratoire. Des études récentes ont conclu que, dans une situation d'urgence, le manque d'oxygène est le problème le plus critique et que l'aggravation de l'état des personnes atteintes de maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) ne devrait pas susciter trop de préoccupation. (British Thoracic Society, 2008, Murphy et coll., 2001a, Murphy et coll., 2001b, Nelson et coll., 2011)
La présence de bouteilles d'oxygène sur le lieu de travail peut introduire des risques additionnels. Par exemple, étant donné que l'oxygène entretient la combustion, la présence de bouteilles d'oxygène peut présenter un risque d'incendie sur le lieu de travail. De plus, comme l'oxygène est conservé sous haute pression, la bouteille peut se transformer en missile si elle est percée ou si la soupape se brise.
Par conséquent, il convient de bien évaluer les risques et les avantages de l'entreposage et du maintien d'un approvisionnement en oxygène d'urgence sur le lieu de travail.
Dans certaines situations, les avantages de maintenir et d'entreposer des bouteilles d'oxygène d'urgence sur le lieu de travail l'emportent sur les risques potentiels. L'oxygène d'urgence peut être bénéfique en cas d'exposition à des produits chimiques qui empêchent l'organisme d'obtenir la quantité d'oxygène dont il a besoin pour demeurer en vie et en santé. C'est le cas notamment des produits chimiques pouvant :
- déplacer l'oxygène présent dans l'air et ainsi réduire la quantité disponible pour la respiration (p. ex. hélium, argon, méthane, dioxyde de carbone, azote);
- réduire la capacité du sang de transporter l'oxygène (p. ex. monoxyde de carbone, nitrates/nitrites causant une méthémoglobinémie) ou entraver l'utilisation de l'oxygène par les cellules (p. ex. cyanures, sulfure d'hydrogène, azides);
- compromettre la capacité de l'oxygène à passer des poumons à la circulation sanguine, comme dans le cas d'un dème pulmonaire, accumulation parfois mortelle de liquide dans les poumons (p. ex. chlore, ammoniaque);
- provoquer une grave crise d'asthme (p. ex. toluène diisocyanate), nuisant ainsi à l'échange d'oxygène et de dioxyde de carbone. (British Thoracic Society, 2008, Nelson et coll., 2011, Stilp et coll., 1997)
Étant donné que les cours de base en premiers soins ne comprennent pas l'administration d'oxygène, une formation additionnelle est nécessaire. Les secouristes qui ont reçu une formation adéquate sur l'usage d'oxygène peuvent administrer de l'oxygène aux personnes gravement malades ou blessées. Les secouristes doivent bien connaître les lois régissant l'usage de l'équipement servant à administrer l'oxygène qui sont en vigueur dans leur province.
L'oxygène d'urgence peut être bénéfique lorsque l'exposition à un produit chimique compromet l'oxygénation. Une formation spéciale doit être offerte aux secouristes
3.2 Neutralisation à la suite d'un contact cutanée
Il semble logique à la suite de l'exposition à un acide de neutraliser celui-ci au moyen d'une base ou vice versa. Certains craignent toutefois que les tentatives en vue de neutraliser la contamination de la peau ou des yeux par des produits chimiques n'aggravent la blessure en causant :
- un retard dans l'exécution du rinçage parce que le secouriste est à la recherche de liquides de rinçage spéciaux; (Davidson, 1927, Stewart, 2003);
- des brûlures thermiques en raison de la chaleur produite par la réaction des deux produits chimiques; (Davidson, 1927, Stewart, 2003);
- des blessures additionnelles attribuables au contact avec l'agent de neutralisation.
Dans le cadre de recherches, on s'est penché sur le fondement scientifique de ces préoccupations.
Dans deux études (Yano et coll., 1993, Yano et coll., 1994), la peau de rats avait été lésée à la suite d'une exposition d'une minute à un alcali fort (hydroxyde de sodium 2N à 8 %). Le traitement consistait en un rinçage continu avec de l'eau ou un agent de neutralisation (solution de citrate de sodium 0,35 M à 9 %; pH de 5,90). Le rinçage a commencé 1, 10 ou 30 minutes après la blessure. La première étude a révélé que le rinçage à l'eau doit commencer le plus rapidement possible après la blessure (idéalement dans la minute qui suit) et se poursuivre jusqu'à ce que le pH revienne à la normale (60 minutes si le rinçage commence dans le délai d'une minute). Dans le cadre de l'expérience effectuée avec du citrate de sodium, les tissus ont été endommagés plus en profondeur que dans le cas du traitement à l'eau. Les auteurs sont d'avis qu'une brûlure thermique s'est produite lorsque la base concentrée a été neutralisée par le citrate de sodium légèrement acide.
Dans une autre étude (Andrews et coll., 2003), la peau de rats a été lésée à la suite d'une exposition d'une minute à un alcali fort (hydroxyde de sodium 2N à 8 %). Le rinçage avec de l'eau du robinet (pH de 7,8) ou avec de l'acide acétique à 5 % (pH d'environ 3) a commencé une minute après l'exposition et s'est poursuivi jusqu'à ce qu'un pH sous cutané près de la normale de 7,8 soit atteint. On n'a pas relevé de différences importantes entre la température cutanée maximale ou le pH maximal entre les deux groupes. Le rinçage au moyen de l'acide acétique à 5 % prenait moins de temps (15 contre 32 minutes), était associé à des lésions tissulaires moins graves au bout de 24 heures et améliorait légèrement la guérison de la plaie (mesurée en fonction d'un aspect) après 14 jours. Dans l'ensemble, les deux traitements menaient à une guérison complète après 14 jours.
Dans une étude récente, mais menée avec moins de rigueur, on a causé des brûlures par un alcali ou un acide chez des rats. Les animaux qui ont été rincés soigneusement avec de l'eau ont survécu plus longtemps et ont montré moins de signes de blessure que ceux traités avec des agents de neutralisation chimiques. (Davidson, 1927)
Manifestement, il est essentiel de commencer le rinçage d'une brûlure chimique le plus rapidement possible. L'eau est facilement accessible dans presque toutes les circonstances.
Il n'y a pas d'avantages évidents à utiliser des agents de neutralisation plutôt que de l'eau à la suite d'un contact cutané avec des produits chimiques basiques ou acides.
3.3 Durée de rinçage/lavage et rinçage/agent de lavage
La plupart des ressources courantes en matière de premiers soins recommandent un rinçage à l'eau de 15 à 20 minutes à la suite d'un contact cutané ou oculaire avec un produit chimique. Cette section expose les études sur lesquelles cette recommandation est fondée.
Contact cutané
Dans l'étude menée par Yano et coll., 1993, le pH sous cutané est revenu à la normale après un rinçage à l'eau de 60 minutes à la suite d'un contact d'une minute entre la peau et de l'hydroxyde de sodium à 8 %, même lorsque le rinçage commençait une minute après la blessure. Lorsque le rinçage était retardé de 10 minutes, le pH ne revenait pas à la normale, même au bout de 90 minutes de rinçage. Dans l'étude menée par Andrews et coll., 2003, le pH sous cutané est revenu à la normale après 32 minutes de rinçage à l'eau à la suite d'une exposition d'une minute à de l'hydroxyde de sodium à 8 %.
Dans une étude connexe (Yano et coll., 1995), la peau de rats a été lésée par l'application de 0,05 ml d'acide chlorhydrique 1 N à 3,65 %. Lorsque le rinçage commençait une minute après l'exposition, le pH revenait à la normale au bout de 10 minutes. Lorsque le rinçage n'était effectué qu'après 3 ou 10 minutes, le pH ne s'élevait pas au-dessus de 7,52 (retour à la normale), et ce, même au bout de 60 minutes de rinçage, mais une différence statistiquement significative dans le pH (comparativement au groupe témoin) a été observée entre 8 et 25 minutes.
Des études antérieures (Bromberg et coll., 1965, Gruber et coll., 1975) indiquent que la gravité des lésions cutanées augmente lorsque le délai entre l'exposition au produit chimique et le début du rinçage est plus long. Bromberg et coll. (1965) ont exposé des souris à de l'hydroxyde de sodium à 50 % ou à de l'acide chlorhydrique à 36 %. Le pH de la peau ne s'est approché des niveaux antérieurs aux brûlures que bien après une heure de rinçage continu. Gruber et coll. ont exposé des souris à de l'hydroxyde de sodium à 50 %. Le traitement à l'eau comprenait un lavage de 10 à 15 secondes, incluant un lavage additionnel de 8 heures pour certains sujets.
Le traitement a commencé une, deux, ou trois minutes après la brûlure. On a obtenu de meilleurs résultats auprès des souris ayant reçu le lavage de huit heures qu'auprès de celle n'ayant reçu que le lavage de courte durée. Les résultats étaient également meilleurs dans le cas des lavages rapides que dans celui des lavages retardés.
Un centre de brûlés régional a fait un suivi auprès de 35 cas de brûlures cutanées, dont la moitié était liée au travail. On a déterminé que des premiers soins adéquats consistaient à entreprendre le rinçage à l'eau dans les 10 minutes, en utilisant un important volume d'eau et en poursuivant le traitement pendant au moins 15 minutes. L'exécution des premiers soins adéquats a entraîné cinq fois moins de brûlures de troisième degré et des séjours à l'hôpital près de trois fois plus courts. (Leonard et coll., 1982) Un rapport fondé sur dix années d'expérience appliquée à 83 types de brûlures chimiques a démontré que des premiers soins efficaces (lavage abondant à l'eau dans les trois minutes suivant la blessure) réduisent statistiquement l'incidence des blessures du troisième degré, la durée du séjour à l'hôpital et les complications ultérieures. (Moran, 1987)
Contact oculaire
Un examen systématique récent a porté sur les méthodes de rinçage des yeux à la suite de brûlures chimiques. La recherche documentaire a recensé quatre études pertinentes menées auprès de 302 patients. Dans les études, on a examiné le début du rinçage des yeux, le type de liquide utilisé pour le rinçage et la durée du rinçage. Les études étaient entachées d'un certain nombre de lacunes méthodologiques qui a pu fausser les résultats. Cependant, les auteurs ont observé qu'il est important de commencer l'irrigation des yeux avec l'eau du robinet immédiatement après les brûlures, selon des données probantes indiquant de meilleurs résultats à la suite de brûlures par un alcali. Les auteurs ont conclu qu'il n'existe pas suffisamment de preuves en ce qui concerne les différents types de liquides utilisés pour le rinçage des yeux et les résultats obtenus. Les liquides servant au rinçage, notamment une solution saline physiologique, une solution de Ringer-lactate, une solution saline physiologique avec bicarbonate, les produits BSS Plus et Diphoterine® ont tous donné de bons résultats, ce qui laisse croire que leur utilisation peut être appropriée en milieu hospitalier. Le nombre insuffisant d'éléments de preuve ne permet pas de tirer des conclusions en ce qui concerne la durée de rinçage. (Chau et coll., 2011)
Kuckelkorn et coll. (1995) ont étudié les dossiers de 101 patients ayant subi des lésions oculaires graves à la suite de l'exposition à un produit chimique. Chez les patients ayant reçu un rinçage immédiat, moins d'interventions étaient requises, le séjour à l'hôpital était beaucoup plus court et les résultats pour ce qui est de la vue étaient de loin meilleurs. Toutefois, même les sujets ayant reçu des premiers soins immédiats présentaient des lésions oculaires graves. Kuckelhorn est d'avis que cela est peut-être attribuable à des premiers soins inadéquats, car bien que le rinçage initial ait été effectué, il ne s'est jamais poursuivi pendant au moins 30 minutes.
Résumé
Dans une étude des fondements scientifiques des mesures de premiers soins, l'American Heart Association et la Croix-Rouge américaine recommandent de suivre la procédure suivante dans le cas de brûlures chimiques cutanées :
En ce qui concerne les yeux :
Dans Goldfrank's Toxicologic Emergencies, Nelson et coll. (2011), on recommande la procédure suivante pour nettoyer la peau :
En ce qui concerne les yeux :
En ce qui concerne les risques liés au contact cutané (irritation et absorption), le SGH fournit les conseils suivants :
En ce qui concerne les yeux :
La norme ANSI relative à l'équipement de rinçage oculaire d'urgence et de douche de sécurité définit le « liquide de lavage » comme étant de l'eau potable, de l'eau conservée, une solution saline tampon conservée ou autres solutions de nature médicale acceptables. (ANSI Z358.1-2009) Houston et Hendrickson (2005) affirment ce qui suit :
L'ajout de savon lors de la décontamination offre plusieurs avantages possibles, mais loin d'être d'une efficacité établie, par rapport à l'utilisation seule de l'eau. Dans le cas de quelques agents particuliers, le savon a démontré qu'il améliore l'enlèvement de la substance de la peau. Cependant, la plupart des agents n'ont pas fait l'objet d'un essai. »
Actuellement, il existe suffisamment d'éléments de preuve pour établir la durée de rinçage/lavage recommandée. À partir de ce que l'on sait, il semble toutefois logique d'adapter la durée de rinçage/lavage aux effets connus de la substance ou du produit chimique.
Il est essentiel de commencer le rinçage/lavage immédiatement après le contact de la peau ou des yeux avec un produit chimique.
Les matières corrosives nécessitent un rinçage/lavage plus long : 60 minutes dans le cas des alcalis forts et 30 minutes dans le cas des autres matières corrosives. La norme généralement admise de 15 à 20 minutes est recommandée dans le cas d'irritants modérés à puissants. Un rinçage à l'eau de 5 minutes est suffisant pour éliminer les produits chimiques qui ne sont pas irritants ou qui sont légèrement irritants.
Il est préférable que la décontamination complète de la peau ou des yeux soit effectuée sur les lieux. (Bronstein et coll., 1994, ATSDR, 2001). Dans le cas d'une blessure grave causée par une matière corrosive, il peut être nécessaire de retarder le transport vers un établissement de soins d'urgence pour effectuer un rinçage complet et ininterrompu de 30 ou 60 minutes. Il peut toutefois être nécessaire de transporter la victime plus rapidement en fonction de son état ou l'accès à un approvisionnement en liquide de rinçage/lavage. Au besoin, le rinçage/lavage de la région touchée devrait se poursuivre pendant le transport d'urgence, en prenant les précautions nécessaires pour protéger le personnel des services d'urgence. (Edlich et coll., 2005)
Note : se reporter à « l'eau tiède » pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de la température de l'eau.
3.4 Gelures/blessures cryogéniques
Le contact direct avec un gaz comprimé liquéfié ou un gaz sous pression peut causer des dommages importants aux tissus. Un bref contact avec une petite quantité de liquide ne présente pas nécessairement un danger parce qu'un film de vapeur protecteur peut se former. Le risque de gelure se produit lorsque de grandes quantités sont déversées et que la durée d'exposition est longue. (H2 Safety Best Practices, 2011)
Dans le cas d'une blessure cryogénique, il faut obtenir une assistance médicale le plus tôt possible. Le traitement des tissus gelés exige une supervision médicale. L'administration de premiers soins non appropriés peut aggraver la blessure. La vitesse de réchauffement et la température doivent être soigneusement contrôlées. Le risque d'infection étant élevé, une supervision médicale peut être nécessaire afin de maîtriser la douleur. C'est pourquoi on ne doit pas procéder au réchauffement sur les lieux, à moins qu'il soit impossible d'obtenir une assistance médicale dans un délai raisonnable. (Abbot, 1996, Currance et coll., 2007, H2 Safety Best Practices, 2011)
Il est plus prudent de ne rien faire d'autre que de protéger la région touchée en la drapant lâchement et de transporter la victime à une installation de soins de santé. (H2 Safety Best Practices, 2011)
3.5 Provoquer le vomissement
Les mesures adéquates à adopter en cas d'ingestion accidentelle d'un produit chimique sont depuis longtemps au cur d'un vif débat. Ce qui ne fait aucun doute, c'est que l'on NE PEUT PAS recommander la provocation du vomissement sans avoir examiné soigneusement de nombreux facteurs, notamment :
- un degré de risque élevé ou des preuves de toxicité;
- le temps écoulé depuis l'ingestion (une à deux heures maximum);
- la quantité ingérée;
- le fait que des vomissements se soient déjà produits ou non;
- la présence de contre-indications à la provocation du vomissement (p. ex. ingestion d'une matière corrosive ou risque d'aspiration). (Nelson et coll., 2011)
Bien que ce sujet soit difficile à étudier, certains chercheurs ont démontré que la vidange gastrique comporte des avantages cliniques dans les cas de surdose importante, lorsque cette intervention est effectuée dans l'heure suivant l'ingestion. D'autres chercheurs n'ont pu trouver aucun avantage à une telle pratique. Les rapports détaillés de ces études correspondent aux références Nelson et coll., 2011 et AACT/EAPCCT, 2004.
Aussi, la provocation du vomissement après l'ingestion d'un produit chimique est une question de choix et n'est pas une procédure à utiliser de façon systématique; les bienfaits de cette pratique sont en bonne partie non corroborés.
Les fiches de données de sécurité NE DEVRAIENT PAS recommander que l'on provoque le vomissement, mais devrait plutôt inviter le secouriste à demander conseil auprès d'un centre antipoison ou d'un médecin.
3.6 Sirop d'ipéca
L'American Academy of Clinical Toxicology et l'Association européenne des centres antipoison et de toxicologie clinique (AACT/EAPCCT) ont publié un énoncé de position sur l'usage du sirop d'ipéca. Il s'agit de lignes directrices cliniques élaborées systématiquement et fondées sur des données de recherche de haute qualité. Ce document, qui est accepté par d'autres organisations (y compris par l'Association canadienne des centres antipoison et l'American Board of Applied Toxicology), présente les conclusions suivantes :
[Traduction]
L'American Association of Poison Control Centers a aussi mené une étude fondée sur des données probantes sur l'usage du sirop d'ipéca dans le traitement des empoisonnements en milieu non hospitalier. (Manoguerra et coll., 2005) Cette étude, étayée par une analyse documentaire approfondie, conclut ce qui suit :
[Traduction]
- il n'y a pas de contre-indications à l'usage du sirop d'ipéca;
- il existe un risque important de toxicité grave pour la victime;
- aucun autre traitement n'est accessible ou efficace pour réduire l'absorption gastro intestinale (p. ex., charbon actif);
- il s'écoulera plus d'une heure avant que le patient n'arrive dans un établissement de services d'urgence, et le sirop d'ipéca peut être administré dans les 30 à 90 minutes suivant l'ingestion;
- l'administration du sirop d'ipéca n'aura pas d'effets négatifs sur des traitements plus efficaces qui pourraient être offerts à l'hôpital.
En juin 2003, un comité consultatif a recommandé à la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis de cesser d'autoriser la vente libre du sirop d'ipéca, et de le rendre accessible uniquement sur ordonnance. L'acceptation de cette recommandation par la FDA signifiera probablement la fin de l'usage de l'ipéca en guise de traitement à la suite de l'ingestion de substances toxiques (Shannon, 2003). À ce jour, la FDA n'a pas encore pris de décision concernant le statut de l'ipéca. Toutefois, la plupart des pharmacies en ont cessé la vente. (Pfister et coll., 2010)
L'utilisation de sirop d'ipéca NE DEVRAIT PAS être recommandée sur une fiche de données de sécurité.
3.7 Dilution par voie orale avec de l'eau ou du lait
La majorité des connaissances dont on dispose sur les bienfaits de la dilution d'un produit chimique ingéré avec de l'eau, du lait ou un agent de neutralisation sont fondées sur des études in vitro (tube à essai) et ex vivo (à l'aide de prélèvements d'sophages de rat).
Après l'examen des données probantes recueillies concernant la dilution d'un poison avec du lait ou de l'eau, l'American Heart Association et la Croix-Rouge américaine recommandent ce qui suit :
[Traduction]
La dilution orale avec de l'eau ou du lait NE DEVRAIT PAS être recommandée sur une fiche de données de sécurité.
3.8 Charbon actif
Le traitement au moyen d'une dose unique de charbon actif consiste à administrer par voie orale ou à instiller à l'aide d'une sonde nasogastrique une solution aqueuse de charbon actif. Ce dernier absorbe les produits chimiques toxiques dans le tractus gastro-intestinal, en plus d'en réduire l'absorption par l'organisme et de diminuer ou de prévenir les effets toxiques sur celui-ci.
L'American Academy of Clinical Toxicology et l'Association européenne des centres antipoison et de toxicologie clinique ont publié un énoncé de position sur l'usage d'une dose unique de charbon actif (AACT/EAPCCT, 2005). L'énoncé de position est une ligne directrice clinique élaborée de façon systématique à partir de données probantes de haute qualité issues de la recherche. L'énoncé de position sur l'usage d'une dose unique de charbon actif est accepté par d'autres organisations, y compris par l'Association canadienne des centres antipoison et par l'American Board of Applied Toxicology. Le document conclut que :
[Traduction]
Il est actuellement convenu que le charbon actif NE DEVRAIT PAS être administré comme mesure de premiers soins. et ce, pour les raisons suivantes :
- Il n'existe aucune étude définitive indiquant que le charbon actif améliore effectivement les résultats dans le cas d'empoisonnement chez l'humain.
- Il est difficile d'administrer une dose complète de charbon actif, en raison du goût désagréable de ce produit.
- Il y a un risque de vomissement et d'aspiration du charbon actif, ce qui peut entraîner des complications pulmonaires potentiellement mortelles. (Isbister et coll., 2003, Seger, 2004, Olsen, 2010, Markenson et coll., 2010a)
Le charbon actif NE DEVRAIT PAS être recommandé comme mesure de premiers soins sur une fiche de données de sécurité. Les centres antipoison ou les ambulanciers paramédicaux peuvent conseiller l'administration de charbon actif selon leur évaluation d'un empoisonnement particulier.
4. Un guide par étapes pour la formulation des recommandations
Cette section présente une méthode permettant de formuler des recommandations en matière de premiers soins pour les fiches de données de sécurité qui soient appropriées, cohérentes et faciles à appliquer.
- On y présente d'abord les propriétés et les risques potentiels des produits à partir desquels on sélectionne les mesures de premiers soins à recommander.
- On présente ensuite un processus de prise de décisions sous forme de diagrammes (arbres de décisions), soit un diagramme pour chaque voie d'exposition.
- Pour finir, les arbres de décisions permettent de déterminer ou d'évaluer les recommandations de premiers soins relatives à un produit donné.
Les libellés obligatoires des étiquettes du SGH, 3e et 4e éditions révisées, ont été consultés durant la préparation de ces recommandations sur les libellés des fiches de données de sécurité. Les arbres de décisions fournis dans la présente publication contiennent des détails additionnels et/ou des traitements spécifiques qui ne sont pas inclus dans les libellés obligatoires des étiquettes du SGH. Les libellés des étiquettes du SGH ont été intégrés ou ont été conservés pour tous les risques, à l'exception de ce qui suit :
- Liquides et solides comburants. Il est recommandé d'enlever les vêtements contaminés avant de procéder au rinçage avec de l'eau.
- Gaz liquéfiés réfrigérés. Dans le cas d'une exposition mineure, il est recommandé que la zone touchée soit réchauffée avec la chaleur du corps et, dans le cas d'une exposition plus importante, qu'on communique immédiatement avec un centre antipoison ou un médecin.
4.1 Information nécessaire à la formulation des recommandations
Avant d'utiliser cette méthode, il faut recueillir certains renseignements sur la substance chimique ou le produit. Ces renseignements peuvent être tirés des sections de la fiche de données de sécurité portant sur l'identification des risques, les propriétés physiques et chimiques, la stabilité et la réactivité, et les données toxicologiques. Les renseignements précis nécessaires dans chacune de ces quatre catégories et les raisons de leur inclusion sont décrits dans la présente section. L'évaluation des propriétés d'un produit par rapport à certains critères, comme ceux établis dans la norme de l'OSHA sur la communication des risques ou dans le Règlement sur les produits contrôlés en vigueur au Canada (SIMDUT) ou le SGH peut vous aider à trouver des réponses à certaines questions.
Si certains renseignements sur le produit ne sont pas accessibles et qu'il est impossible de porter un jugement professionnel en se fondant sur les renseignements concernant des produits semblables, il est recommandé de formuler les hypothèses qui entraîneront l'application des mesures de premiers soins les plus prudentes possible. Par exemple, lorsque vous ignorez si un produit est inflammable, il vous faut présumer qu'il l'est. Lorsque vous ne savez pas si un produit est hydrosoluble, il faut supposer qu'il ne l'est pas. Chacune de ces décisions se traduira par des recommandations en matière de premiers soins assez prudentes pour réduire tout risque potentiel.
(Une feuille de travail est fournie pour vous aider à recueillir les renseignements dont vous avez besoin pour prendre des décisions concernant les premiers soins à recommander).
Le produit est-il utilisé sous une forme solide, liquide ou gazeuse?
Cette information aide à déterminer quelles sont les voies possibles d'exposition à un produit particulier et les mesures de premiers soins pertinentes. Par exemple, l'ingestion n'est pas une voie d'exposition pertinente dans le cas d'un gaz.
Le produit est-il hydrosoluble?
Le produit est hydrosoluble s'il est possible d'en dissoudre au moins un gramme dans un litre d'eau (1 g/l). Pour faciliter l'enlèvement d'un produit hydrosoluble, il faut l'éponger ou l'essuyer rapidement avant de rincer avec de l'eau. De plus, l'usage d'un savon doux et non abrasif peut faciliter l'enlèvement des produits qui ne sont pas hydrosolubles ou qui sont huileux ou adhérents. (Houston et Hendrickson, 2005)
Le produit réagit-il avec de l'eau en produisant de la chaleur ou un produit encore plus toxique?
Grâce à cette information, il est possible de recommander que le produit soit éliminé en l'épongeant ou en l'essuyant rapidement avant d'être rincé à l'eau, ce qui permet de réduire le contact du produit chimique avec de l'eau.
Le produit est-il un comburant?
Les produits comburants présentent un risque d'incendie en produisant de l'oxygène ou une autre substance comburante. Il importe de connaître cette information pour pouvoir recommander d'enlever immédiatement les vêtements contaminés et de les submerger dans l'eau afin qu'ils n'entraînent pas un risque d'incendie.
Le produit est-il inflammable?
Le produit pourrait présenter un important risque d'incendie en situation d'urgence. Dans le cadre des recommandations, il serait bon d'aviser le secouriste de prendre les précautions nécessaires, en enlevant toutes les sources d'inflammation, par exemple. Il faut également éloigner le produit de la personne exposée.
Le produit peut-il constituer une menace immédiate pour la santé du secouriste?
Un produit chimique peut constituer une menace immédiate pour le secouriste s'il s'agit d'un simple asphyxiant, d'une matière à toxicité très aiguë, peu importe la voie d'exposition, ou d'une matière corrosive. Dans de tels cas, il est essentiel que le secouriste soit protégé lorsqu'il intervient dans le cadre d'incidents mettant en cause ces produits chimiques. (Note : Il faut recommander l'utilisation d'un équipement de protection spécial, par exemple, des gants de butylcaoutchouc plutôt que des gants imperméables).
Le produit est-il peu toxique?
On peut aviser le secouriste que des mesures de précaution minimales sont suffisantes.
Le produit est-il non irritant ou s'agit-il d'un irritant léger, modéré ou puissant?
L'intensité des propriétés irritantes peut être utilisée pour déterminer la durée de rinçage recommandée à la suite d'un contact avec la peau ou les yeux. Par exemple, un produit non irritant ou un irritant léger ne nécessitera que 5 minutes de rinçage/lavage à l'eau, tandis qu'un irritant modéré à puissant nécessitera de 15 à 20 minutes de rinçage/lavage pour assurer l'enlèvement complet du produit.
Le produit est-il corrosif?
Les matières corrosives nécessitent un rinçage à l'eau plus long que les irritants pour assurer leur enlèvement complet. Les données probantes donnent à penser que les alcalis forts, comme l'hydroxyde de sodium, nécessitent un rinçage prolongé (60 minutes) avec de l'eau. Les produits corrosifs comme l'acide chlorhydrique nécessitent 30 minutes de rinçage.
Le produit peut-il causer des gelures ou geler les tissus?
On devrait demander au secouriste de suivre des procédures spéciales, par exemple réchauffer avec le corps la zone touchée dans le cas d'un bref contact avec une petite quantité de gaz liquéfié, ou appeler immédiatement un centre antipoison ou un médecin dans le cas d'un contact prolongé ou d'un contact avec une grande quantité de produit. Les produits chimiques peuvent causer des gelures ou geler les tissus si leur point d'ébullition est bas (inférieur à 0 °C ou 32 °F).
Le produit peut-il causer un dème pulmonaire (corrosif pour les voies respiratoires)?
L'dème pulmonaire est une accumulation potentiellement mortelle de liquide dans les poumons. Cela compromet la capacité de l'oxygène à traverser les poumons pour alimenter l'organisme. En guise de mesure de premiers soins, l'oxygène peut aider les victimes qui présentent des symptômes d'dème pulmonaire. Ces symptômes peuvent prendre jusqu'à 48 heures avant d'apparaître. Toute personne ayant été fortement exposée à un produit chimique pouvant causer un dème pulmonaire doit être informée de cette apparition tardive potentielle des symptômes. Le chlore et l'ammoniac sont des exemples de produits chimiques qui peuvent causer rapidement un dème pulmonaire. Le phosgène et les dioxydes d'azote peuvent causer un dème pulmonaire retardé.
Le produit peut-il compromettre la capacité de l'organisme à utiliser l'oxygène?
L'administration d'oxygène peut être une mesure de premiers soins bénéfique dans le cas des produits chimiques pouvant compromettre l'utilisation de l'oxygène par l'organisme :
- en entravant le transport de l'oxygène dans le sang (p. ex. le monoxyde de carbone);
- en nuisant à l'utilisation de l'oxygène dans les cellules (p. ex. le cyanure);
- en provoquant une grave crise d'asthme, compromettant ainsi l'échange d'oxygène et de dioxyde de carbone (p. ex. le toluène diisocyanate).
Le produit est-il mortel/toxique?
Si l'on s'attend que le produit soit mortel ou toxique quelle que soit la voie d'exposition, la fiche de données de sécurité devrait recommander aux secouristes de procéder à la respiration artificielle(RA), à la réanimation cardiorespiratoire (RCR) ou à la défibrillation externe automatisée (DEA), selon le cas. La RCR et la DEA nécessitent une formation avancée de premiers soins.
Le produit peut-il être susceptible d'être respiré?
Certains produits chimiques, par exemple, les hydrocarbures, qui ont une faible viscosité, peuvent pénétrer facilement dans les poumons (être aspirés) pendant l'ingestion ou le vomissement et ainsi s'attaquer au tissu pulmonaire. Dans ce cas, on doit appeler immédiatement un centre antipoison ou un médecin. On ne doit jamais provoquer le vomissement.
Le produit peut-il être toxique par le contact de bouche à bouche?
Les produits chimiques qui sont mortels/toxiques s'ils sont absorbés par la peau (p. ex. les composés cyanurés) pourraient avoir des effets néfastes pour le secouriste qui pratique la respiration artificielle (RA). Aussi, le contact de bouche à bouche devrait être évité, et un dispositif de protection devrait être utilisé.
4.2 Arbres de décisions
Avant d'utiliser les arbres de décisions, l'information décrite à la section 4.1 doit être recueillie et résumée sur la feuille de travail présentée ci-dessous. La feuille de travail peut ensuite être utilisée pour répondre aux questions posées dans les arbres de décisions. Ce processus permettra d'élaborer des recommandations de premiers soins appropriées et cohérentes pour la plupart des produits chimiques utilisés au travail.
Note : On a identifié plusieurs situations particulières. Ces exceptions sont énumérées à l'annexe 2 et il serait bon de les consulter avant d'utiliser les arbres de décisions.
Feuille de travail relative aux arbres de décisions | ||
---|---|---|
État physique | Gaz / Liquide / Solide | |
Hydrosoluble | Oui / Non* | |
Réagit avec l'eau pour produire de la chaleur ou un produit chimique plus toxique | Oui* / Non | |
Comburant | Oui* / Non | |
Matière inflammable | Oui* / Non | |
Présente un risque immédiat pour la santé du secouriste | Oui* / Non | |
Risque de toxicité pour le secouriste par le contact de bouche à bouche | Oui* / Non | |
Matière non toxique | Oui* / Non | |
Propriétés irritantes | Non irritant / Léger / Modéré / Puissant* | |
Matière corrosive | Oui* / Non | |
Cause des gelures ou gèle les tissus | Oui* / Non | |
Cause un dème pulmonaire (corrosif pour les voies respiratoires) | Oui* / Non | |
Compromet l'utilisation de l'oxygène par l'organisme | Oui* / Non | |
Mortel/toxique | Oui* / Non | |
Risque d'aspiration | Oui* / Non | |
* Indique l'hypothèse qui mènera aux recommandations de premiers soins les plus prudentes. |
Arbres de décision en format PDF
Les arbres de décision, qui vous aident à choisir les mesures de premiers soins appropriées à chaque voie d'exposition, sont fournis ici en format Adobe Acrobat - format PDF (on peut télécharger gratuitement le lecteur Adobe Acrobat à partir du site Web d'Adobe).
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Arbre décisionnel pour l'exposition par inhalation
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Arbre décisionnel pour l'exposition de la peau (page 1)
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Arbre décisionnel pour l'exposition de la peau (page 2)
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Arbre décisionnel pour l'exposition des yeux
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Arbre décisionnel pour l'exposition par ingestion
5. Conclusion
Le présent document fournit un cadre servant à la formulation de recommandations appropriées et cohérentes en matière de premiers soins à inclure dans les fiches de données de sécurité. Des exemples de recommandations qui résultent de l'application de cette procédure sont présentés à l'annexe 1. Lorsque l'arbre de décisions a été utilisé pour un produit donné, il faut évaluer soigneusement les recommandations qui en découlent. Cette évaluation doit reposer sur la connaissance particulière du produit et de son utilisation que possède le rédacteur ou le réviseur de la fiche de données de sécurité, ainsi que sur les principes relatifs aux premiers soins décrits à la section 2. Ce processus permettra de garantir la formulation de recommandations nuancées et appropriées.
Il peut s'avérer nécessaire d'adapter les recommandations en matière de premiers soins en fonction du contexte. La fiche de données de sécurité ne constitue qu'un point de départ pour la mise sur pied d'un programme de premiers soins complet et spécialement adapté au milieu de travail. Un médecin qui connaît bien le produit, son utilisation, sa toxicité et ses voies d'exposition potentielles, ainsi que le milieu de travail et les établissements de soins locaux devrait évaluer toutes les mesures de premiers soins. Chaque situation d'urgence est unique. Il est impératif que le secouriste apprenne à faire appel à son jugement avant d'appliquer toute mesure de premiers soins.
Toute personne qui peut être appelée à donner des premiers soins dans une situation d'urgence doit se familiariser avec les recommandations avant d'utiliser le produit. On ne saurait trop insister sur l'importance d'une bonne préparation. Les exigences concernant la formation en secourisme varient selon les différentes administrations. Cependant, tout secouriste devrait avoir reçu une formation, y compris une formation avancée, s'il y a lieu, afin d'être en mesure d'effectuer toute intervention de premiers soins appropriée après une exposition à un produit présent dans le milieu de travail. Les secouristes ne devraient jamais tenter de donner des soins pour lesquels ils n'ont pas reçu de formation adéquate. Si un doute subsiste concernant le caractère approprié d'une mesure de premiers soins dans une situation d'urgence, il faut appeler le centre antipoison le plus près et suivre ses conseils.
Références
Généralités
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Note à l'intention des médecins/instructions particulières
- American College of Medical Toxicology (ACMT). Position statement: Material Safety Data Sheets. Posted: Aug. 30, 2007
- American National Standard for hazardous workplace chemicals Hazard evaluation and Safety Data Sheet and precautionary labeling preparation. ANSI Z400.1/Z129.1-2010. American National Standards Institute, May 2010
- Daya, M. Improving the first aid advice on MSDSs. Presented at the Society for Chemical Hazard Communication Spring Meeting, Fort Lauderdale, FL, Apr. 2003
Annexe 1 Exemples d'applications
Inhalation de méthylamine | ||
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Information nécessaire à la formulation des recommandations | Formulation proposée | |
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Éliminer toutes les sources d'inflammation s'il est possible de le faire en toute sécurité. Prendre les précautions nécessaires pour assurer sa sécurité avant de porter secours (p. ex. porter un équipement de protection approprié, appliquer la méthode de surveillance mutuelle). |
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Éloigner la source d'exposition ou transporter la personne à l'air frais et la maintenir dans une position où elle peut confortablement respirer. Appeler immédiatement un centre antipoison ou un médecin. Un traitement spécifique doit être donné d'urgence. Si la respiration est difficile, le personnel formé devrait administrer de l'oxygène d'urgence si le centre antipoison ou le médecin le recommande. Si la victime ne respire plus, le personnel formé devrait commencer la respiration artificielle ou, si le cur de la victime a cessé de battre, procéder immédiatement à la réanimation cardiorespiratoire (RCR) ou à la défibrillation externe automatisée (DEA). Les symptômes d'un dème pulmonaire peuvent être retardés et apparaître jusqu'à 48 heures après l'exposition. |
Contact oculaire avec du sucre | ||
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Information nécessaire à la formulation des recommandations | Formulation proposée | |
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Essuyer délicatement le produit du visage. Ne pas frotter les yeux. Laisser les yeux s'irriguer naturellement pendant quelques minutes. Regarder à droite puis à gauche, en haut puis en bas. Si la particule ou la poussière ne se déloge pas, tenir les paupières ouvertes et rincer doucement à l'eau tiède pendant cinq minutes ou jusqu'à ce que la particule ou la poussière se soit délogée. Si l'irritation persiste, obtenir des soins médicaux. NE PAS tenter d'enlever manuellement un corps étranger logé dans l'il. |
Contact cutané avec du cyclohexane | ||
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Information nécessaire à la formulation des recommandations | Formulation proposée | |
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Retirer le plus rapidement possible les vêtements, les chaussures et les accessoires de cuir contaminés (p. ex. bracelet de montre, ceinture). Essuyer délicatement l'excédant de produit. Laver abondamment la région touchée avec un faible jet d'eau tiède et du savon pendant 15 à 20 minutes. Si une irritation cutanée se manifeste, obtenir des conseils/soins médicaux. Placer les vêtements contaminés sous l'eau et les laver avant de les utiliser de nouveau, ou les éliminer. |
Ingestion de solvant naphta aromatique léger | ||
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Information nécessaire à la formulation des recommandations | Formulation proposée | |
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Rincer la bouche. Appeler immédiatement un centre antipoison ou un médecin. Ne pas provoquer le vomissement. Si la victime vomit naturellement, la coucher sur le côté, en position de récupération. |
Annexe 2 - Situations particulières
Produit chimique | Voie d'exposition | Recommandations proposées |
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Composés cyanurés avec toxicité des ions de cyanure. |
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Consulter un médecin qui connaît bien la toxicité du cyanure et le traitement à prodiguer afin de déterminer si l'usage d'un antidote, tel que le nitrile de pentyle ou l'hydroxocobalamine, est approprié comme mesure de premiers soins sur le lieu de travail, d'élaborer des protocoles et de prendre des dispositions afin d'offrir une formation spécialisée et avancée aux secouristes qui pourraient être appelés à administrer l'antidote. (ATSDR, 2011a, Cummings et coll., 2004, Hamel, 2011, Hall et coll., 2009, Shepherd et Velez, 2008) Note : Il peut être approprié d'inclure une note à l'intention des médecins/des instructions particulières pour les composés cyanurés voir l'annexe 4. |
Elemental sodium and potassium. |
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Ces métaux peuvent s'enflammer spontanément au contact de l'humidité et réagir de façon exothermique avec l'eau pour former des hydroxydes de sodium et de potassium très corrosifs. Éviter le contact direct. Porter un vêtement de protection contre les agents chimiques, au besoin. Retirer le plus rapidement possible les vêtements contaminés, les ranger dans un contenant non combustible et les couvrir d'huile minérale. NE PAS rincer la région touchée avec de l'eau. Utiliser un extincteur de classe D ou du sable pour éteindre les flammes. Puis, couvrir les fragments de métal logés dans la peau d'huile minérale non toxique ou d'huile de cuisson et transporter la victime dans un établissement de soins d'urgence. (Edlich et coll., 2005, Krenzelok, 2001) |
Produits chimiques très volatils (p. ex. disulfure de carbone, isocyanates). |
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Ces produits chimiques forment rapidement des concentrations locales élevées de vapeurs et présentent un risque d'inhalation important. Recommandations habituelles en cas de contact cutané, en plus de l'énoncé suivant : Tout contact cutané s'accompagne d'une exposition importante par inhalation. |
Acide fluorhydrique |
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L'acide fluorhydrique se lie fortement au calcium et au magnésium entraînant une toxicité grave. Inhalation : En plus des premiers soins habituels, un personnel formé devrait administrer par nébuliseur du gluconate de calcium à 2,5 % avec oxygène. Contact cutané : Éviter le contact direct. Porter un vêtement de protection contre les agents chimiques, au besoin. Retirer le plus rapidement possible les vêtements, les chaussures et les accessoires de cuir (p. ex. bracelet de montre, ceinture). Le plus rapidement possible, rincer délicatement avec un faible jet d'eau tiède jusqu'à ce qu'une des solutions suivantes soit accessible : a. Commencer le trempage des régions touchées avec une solution glacée de chlorure de benzalkonium à 0,13 % (Zephiran®). Utiliser des cubes de glace et non de la glace en neige pour prévenir les gelures. S'il est impossible d'immerger la région touchée, il est conseillé de tremper des serviettes dans une solution glacée de chlorure de benzalkonium (Zephiran®) à 0,13 % et de les utiliser comme compresses. Les compresses doivent être remplacées toutes les deux à quatre minutes. Le trempage dans la solution ou l'application de compresses de chlorure de Benzalkonium (Zephiran®) devraient continuer jusqu'à ce que la douleur soit soulagée ou qu'un traitement médical soit accessible. b. Enfiler des gants de protection contre les agents chimiques et masser le site de la brûlure avec du gel à base de gluconate de calcium à 2,5 %. Appliquer le gel fréquemment et masser de façon continue jusqu'à ce que la douleur et/ou la rougeur disparaissent ou que des soins médicaux soient accessibles. Si l'on n'a pas accès à du chlorure de benzalkonium (Zephiran®) ou à du gel à base de gluconate de calcium, le rinçage à l'eau doit se poursuivre jusqu'à ce qu'un traitement médical soit accessible. Placer les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés dans un sac doublé, scellé et étiqueté, et laisser ce dernier sur les lieux de l'incident en vue de son élimination sécuritaire. |
Acide fluorhydrique |
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Ingestion : Aucune mesure spéciale n'est recommandée. (Heard et coll., 2003) Appeler immédiatement un centre antipoison ou un médecin et suivre leurs conseils. *Note : Les procédures précises pour l'utilisation du chlorure de benzalkonium (Zephiran®) et du gluconate de calcium sont décrites dans Honeywell, 2006, Ozcan et coll., 2012, et Segal, 2000. Consulter un médecin pour élaborer des protocoles et prendre des dispositions en vue d'offrir une formation spécialisée et avancée aux secouristes qui pourraient être appelés à intervenir à la suite d'une exposition à de l'acide fluorhydrique. Note : Il peut être approprié d'inclure une note à l'intention des médecins/des instructions particulières dans le cas de l'acide fluorhydrique voir l'annexe 4. |
Sulfure d'hydrogène |
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Les victimes qui ont été exposées à des concentrations dans l'air de 500 ppm ou plus peuvent présenter un risque pour les secouristes, car du sulfure d'hydrogène peut se dégager de leurs vêtements, de leur peau ou de l'air qu'elles respirent. (US Chemical Safety and Hazard Investigation Board, 2003) Le nitrite de pentyle a déjà été recommandé comme antidote contre la toxicité du sulfure d'hydrogène. Son usage est toutefois controversé. Consulter un médecin qui connaît bien la toxicité et le traitement à prodiguer pour déterminer si l'usage du nitrile de pentyle est approprié comme mesure de premiers soins sur votre lieu de travail, pour élaborer des protocoles et prendre des dispositions afin d'offrir une formation spécialisée et avancée aux secouristes qui pourraient être appelés à administrer du nitrile de pentyle. (ATSDR, 2011b, Guidotti, 1996, Milby et coll., 1999) Placer les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés dans un sac doublé, scellé et étiqueté, et laisser ce dernier sur les lieux de l'incident en vue de son élimination sécuritaire. |
Métaux pouvant causer la fièvre des fondeurs Polymères de plastique pouvant causer la fièvre des polymères |
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Ces produits chimiques peuvent causer un syndrome grippal réversible jusqu'à 24 heures après l'exposition. Inhalation : Obtenir des soins médicaux si des symptômes semblables à ceux de la grippe apparaissent dans les 24 heures suivant l'exposition. |
Matières fondues (p. ex. du goudron chaud) |
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Lorsque la peau entre en contact avec des matières fondues, celles-ci refroidissent rapidement, se solidifient et s'enchevêtrent dans les poils du corps. Le plus rapidement possible, rincer délicatement la région contaminée avec un faible jet d'eau tiède pendant 15 à 30 minutes ou jusqu'à ce que le produit chimique ait refroidi et se soit solidifié. NE PAS retirer la matière solidifiée. Obtenir immédiatement des soins médicaux. (Baruchin et coll., 1997, Ebbon et coll., 1997, Edlich et coll., 2005, James et coll., 1990) |
Phénol Dérivés phénolés ayant les propriétés toxiques du phénol. |
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La dilution du phénol avec de l'eau peut accroître l'absorption par la peau. Les phénols ne sont pas hydrosolubles et il est difficile de les éliminer uniquement avec de l'eau. Éviter le contact direct. Porter un vêtement de protection contre les agents chimiques, au besoin. Le plus rapidement possible, retirer les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés (p. ex. bracelet de montre, ceinture). Commencer à rincer la région touchée avec une grande quantité d'eau tiède. Dès qu'une solution aqueuse à base de PEG 300 ou de PEG 400 (polyéthylèneglycol ayant une masse moléculaire moyenne de 300 ou 400) à 50 % est accessible, essuyer immédiatement à plusieurs reprises la région touchée à l'aide de cette solution. Éviter de ne pas répandre le phénol sur une plus grande surface. Rincer ensuite la région touchée pendant au moins 30 minutes sous un fort débit d'eau tiède. Transporter rapidement la victime dans un établissement de soins d'urgence. (Brown et coll., 1975, Conning et coll., 1970, Edlich et coll., 2005, Horch et coll., 1994, Monterio-Riviere et coll., 2001, Pardoe et coll., 1976) Placer les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés dans un sac doublé, scellé et étiqueté, et laisser ce dernier sur les lieux de l'incident en vue de son élimination sécuritaire. . |
Phosphore blanc |
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Le phosphore blanc s'enflamme spontanément dans l'air lorsque la température atteint 30 °C (86 °F). Éviter le contact direct. Porter un vêtement de protection contre les agents chimiques, au besoin. Enlever immédiatement les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés, essuyer délicatement les particules de phosphore présentes sur la peau. Rincer délicatement la région touchée avec un faible jet d'eau tiède pendant au moins 30 minutes. Si l'irritation persiste, répéter le rinçage. Les particules visibles de phosphore blanc devraient être retirées et placées dans l'eau froide pour empêcher qu'elles ne s'enflamment de nouveau. Transporter rapidement la victime dans une installation de soins d'urgence. Couvrir la peau avec des serviettes mouillées durant le transport. (Barillo et coll., 2004, Davis, 2002, Eldad et coll., 1991, Eldad, et coll., 1995, Edlich et coll., 2005) Placer les vêtements, les chaussures et les accessoires en cuir contaminés dans un sac doublé, scellé et étiqueté, et laisser ce dernier sur les lieux de l'incident en vue de son élimination sécuritaire. |
Annexe 3 Explication des énoncés particuliers utilisés dans les recommandations de premiers soins
- « Défibrillation externe automatisée (DEA) » L'International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) recommande que le personnel qui pratique la réanimation soit autorisé, formé, équipé et incité à utiliser un défibrillateur s'il est appelé à intervenir en cas d'arrêt cardiaque dans le cadre de ses responsabilités personnelles. Cette recommandation s'applique aux personnes désignées pour prodiguer les premiers soins sur leur lieu de travail et qui sont formées pour utiliser un DEA. (Kloeck et coll., 1997) Pour obtenir de l'information sur l'établissement d'un programme de défibrillation externe automatisée sur le lieu de travail, consulter le guide publié par l'American College of Occupational and Environmental Medicine (ACOEM).
- « Éponger ou essuyer délicatement l'excédent de produit » On peut faciliter l'enlèvement des particules solides ou des liquides épais et non hydrosolubles présents sur la peau en les épongeant ou en les essuyant avant de rincer la région contaminée à l'eau.
- « Empêcher la victime de se frotter les yeux « Il est naturel de réagir de cette façon lorsqu'un irritant pénètre dans les yeux, mais cela peut aggraver l'effet abrasif du produit.
- « Ne pas tenter de retirer manuellement un corps étranger logé dans l'il » Les efforts déployés pour retirer un corps étranger logé dans l'il peuvent le faire pénétrer plus profondément ou causer une abrasion.
- « Rincer doucement » (avec un faible jet d'eau tiède) Un jet d'eau puissant pourrait faire éclabousser le produit et causer du tort au secouriste, en plus d'endommager mécaniquement la peau ou l'il atteint.
- « Maintenir les paupières ouvertes » La douleur provoque la fermeture des paupières. Il faut dont aider la victime à garder les paupières ouvertes afin d'assurer un rinçage en profondeur de l'il et de la paupière.
- « Retirer les lentilles cornéennes, s'il est possible de le faire facilement » Le rinçage ne doit pas être retardé sous aucun prétexte. Les lentilles cornéennes seront probablement emportées par le jet d'eau. Dans le cas contraire, elles peuvent être retirées manuellement par la victime ou le personnel médical s'il est possible de le faire facilement. (ACOEM, 2008, Clark, 2002, Cullen, 1995, NIOSH, 2009). Sinon, continuer le rinçage jusqu'à ce qu'on obtienne des conseils/des soins médicaux.
- « Immédiatement ». On ne saurait trop insister sur la rapidité à laquelle il faut entreprendre les premiers soins. Par exemple, un rinçage à l'eau effectué dans la minute suivant l'incident réduit davantage les lésions qu'un rinçage effectué dans les trois minutes. (Yano et coll., 1993, Yano et coll., 1994, Yano et coll., 1995)
- « Eau tiède » La température de l'eau devrait être inférieure à 38 °C (100 °F) et supérieure à 16 °C (60 °F). Les températures de plus de 38 °C (100 °F) sont nocives pour les yeux et peuvent accroître l'interaction chimique avec la peau et les yeux. Un rinçage prolongé avec de l'eau froide (moins de 16 °C ou 60 °F) peut causer l'hypothermie et entraîner l'arrêt prématuré du rinçage. (ANSI, 2009) Dans le cas des brûlures thermiques, les éléments de preuve montrent que le refroidissement des brûlures avec de l'eau à la température ambiante (15 à 25 °C (59-77 °F) dans les 30 minutes de l'incident réduit la douleur, la profondeur de la blessure et le recours à une greffe. (Markenson et coll., 2010a, Markenson et coll., 2010b)
- « Conseils/soins médicaux » Selon la gravité de l'incident, un professionnel de la santé devrait être consulté verbalement (conseils médicaux) ou devrait examiner la victime (soins médicaux) afin de déterminer si un traitement médical est nécessaire.
- « Savon doux » Un savon doux peut faciliter l'élimination de produits chimiques non hydrosolubles, adhérents ou huileux sans irriter la peau.
- « Retirer les vêtements contaminés » Selon certains experts, le fait de retirer les vêtements contaminés peut permettre de réduire l'exposition d'environ 75 à 90 %. (Houston et Hendrickson, 2005) Bien sûr, ces chiffres dépendent du degré de contact et de la saturation des vêtements, mais le bon sens porte à croire que le retrait rapide des vêtements contaminés réduira rapidement l'exposition.
- « Personnel formé » Une formation plus avancée que la formation de base en premiers soins peut être nécessaire pour effectuer la procédure efficacement en toute sécurité. Les exigences concernant la formation avancée peuvent varier d'une administration à l'autre.
- « Eau » En tant qu'agent de rinçage, l'eau est facilement accessible et est présumée remplir les fonctions suivantes :
- diluer le produit chimique;
- éliminer le produit chimique;
- réduire la vitesse de réaction du produit chimique avec les tissus;
- réduire la chaleur générée par la réaction du produit chimique avec l'eau ou les tissus;
- réduire le métabolisme des tissus et diminuer ainsi l'inflammation;
- réduire au minimum l'activité hygroscopique des produits chimiques hygroscopiques;
- ramener le pH à la normale. (Bromberg et coll., 1965, Yano et coll., 1995
- Un agent de rechange peut être recommandé dans les cas exceptionnels si l'eau est nettement inappropriée. (SGH, 2011)
Annexe 4 Note à l'intention des médecins/instructions particulières
Dans son énoncé de position sur les fiches signalétiques, l'American College of Medical Toxicology (ACMT) affirme ce qui suit :
Essentiellement, cet énoncé de position recommande que le médecin traitant communique avec un centre antipoison pour obtenir les conseils d'un expert en traitement des expositions aux produits chimiques, plutôt que de consulter une fiche de données de sécurité. Il est toutefois important de mentionner que ce n'est pas dans tous les pays ou États que l'on trouve des centres antipoison et que l'on peut avoir accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre à des toxicologues ou à des spécialistes des poisons formés par l'ACMT.
La norme American National Standard for Hazardous Workplace Chemicals Hazard Evaluation and Safety Data Sheet and Precautionary Labeling Preparation indique que la sous-section Note à l'intention des médecins/instructions particulières d'une fiche de données de sécurité devrait présenter des « renseignements additionnels sur les contrepoisons, les traitements spécifiques et les méthodes de diagnostic qui diffèrent des interventions normales et habituelles effectuées par les professionnels de la santé ». (ANSI, 2010)
Selon la norme de l'ANSI, les renseignements offerts peuvent porter tant sur les effets immédiats que sur les effets retardés et peuvent aborder à la fois les traitements/thérapies et les méthodes de diagnostic. Voici certains points à prendre en considération :
- Renseignements sur les signes et symptômes à la suite de l'exposition à des produits chimiques particuliers;
- Essais cliniques et surveillance médicale des effets retardés;
- Procédures de traitement particulières (y compris des détails sur l'utilisation du charbon actif ou le lavage);
- Traitement de soutien particulier (prise en charge médicale);
- Traitement/thérapies et méthodes de diagnostic pouvant être influencés par des problèmes médicaux préexistants et nécessitant des compétences médicales;
- Procédures habituelles et coutumières qui ne peuvent pas être effectuées en raison de contre indications. (ANSI, 2010)
L'ANSI conseille aux auteurs de fiches de données de sécurité de « communiquer avec un professionnel de la santé de la nécessité ou du caractère approprié d'une sous-section Note à l'intention des médecins ». Un médecin devrait approuver toutes les « Notes à l'intention des médecins ». Voici quelques exemples de types de renseignements qui seraient appropriés d'inclure dans la sous-section « Note à l'intention des médecins/instructions particulières » de la fiche de données de sécurité.
La fiche de données de sécurité est la suivante :
- Un dichlorométhane est métabolisé en monoxyde de carbone et peut causer un empoisonnement au monoxyde de carbone.
- Le phosgène peut causer un dème pulmonaire retardé.
- Les fonctions hépatique et rénale devraient faire l'objet d'une surveillance à la suite de l'exposition au tétrachlorure de carbone.
- Le 4-méthylpyrazole est un antidote contre l'éthylèneglycol (la fiche de données de sécurité ne devrait pas indiquer des doses précises en ce qui concerne les antidotes. (Daya, 2003) Les renseignements détaillés de la sous-section « Note à l'intention des médecins/instructions particulières » figurant sur une fiche de données de sécurité dépassent la portée de la présente publication.
Les renseignements détaillés de la sous-section « Note à l'intention des médecins/instructions particulières » figurant sur une fiche de données de sécurité dépassent la portée de la présente publication.