Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 23, No. 06

Sujet d'actualité

Une récente enquête porte sur les défis émergents en matière de santé et de sécurité en Europe print this article

Le monde du travail évolue, et les risques aussi. Une enquête actualisée et menée en 2024 au sein de plus de 41 000 milieux de travail dans 30 pays d’Europe révèle comment les employeurs s’adaptent à l’évolution des défis en matière de santé et de sécurité. En plus de donner un aperçu de la main-d’œuvre européenne, l’Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents explore différents aspects de la gestion de la santé et de la sécurité au travail, y compris la participation des travailleurs, les approches générales de l’évaluation des risques et les sujets émergents, tels que les risques psychosociaux et la numérisation. Depuis 2009, cette enquête est menée tous les cinq ans par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA). 

Compte tenu de l’augmentation du travail en mode hybride en Europe et de l’accélération des changements au travail provoquée par la technologie, les employeurs doivent s’attaquer non seulement aux risques ergonomiques, tels que les mouvements répétitifs et la position assise prolongée, mais aussi aux risques psychologiques, tels que les contraintes de temps, le manque de communication et les longues et irrégulières heures de travail. 

Pour les milieux de travail au Canada, les résultats de l’Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents présentent des idées pratiques que les employeurs peuvent utiliser pour faire face aux dangers et renforcer leurs propres programmes de santé et de sécurité, comme l’intégration d’outils numériques aux évaluations des risques, l’offre d’un soutien en matière de santé mentale ou la participation des travailleurs à la planification de la sécurité. 

Variation de la gestion des risques 

Selon l’Enquête, des évaluations des risques sont régulièrement faites dans 76 % des milieux de travail de l’Union européenne, mais ce pourcentage varie considérablement selon le pays et la taille de l’organisation. Les grandes organisations sont plus susceptibles d’effectuer des évaluations, tandis que les petites entreprises, en particulier celles qui comptent moins de 10 travailleurs, ont tendance à ne pas le faire.  Parmi les raisons couramment évoquées pour ne pas procéder à une évaluation des risques, on peut citer l’absence de problèmes importants, la conviction que les dangers et les risques sont déjà connus, le manque d’expertise et, moins fréquemment, le fait de penser que le processus est trop lourd. Dans plus de la moitié des plus petits milieux de travail (de 5 à 9 travailleurs), la sécurité est gérée directement par le propriétaire ou le responsable du site, et non par un spécialiste de la santé et de la sécurité.  

Les organisations citent souvent les obligations légales, la nécessité de satisfaire aux attentes des travailleurs, la nécessité d’éviter les amendes, la protection de leur réputation et l’augmentation de la productivité comme principaux facteurs les incitant à mener des évaluations relatives aux risques. Les responsables des milieux de travail au Canada peuvent utiliser ces informations pour réfléchir à leurs propres pratiques et trouver des moyens de surmonter les obstacles et de mettre l’accent sur les avantages globaux de la gestion des risques.  

Facteurs de risques psychosociaux  

Autre thème de cette étude : la façon dont les facteurs de risque psychosociaux, c’est-à-dire les dangers qui affectent le bien-être mental des travailleurs, sont abordés dans les milieux de travail. La pression au travail, les longues heures de travail, les mauvaises communications et la nécessité de traiter avec des clients difficiles sont quelques-unes des préoccupations les plus fréquemment citées et avec lesquelles les responsables de nombreux milieux de travail ont encore du mal à composer. Les responsables des milieux de travail ont aussi signalé que les risques psychosociaux sont plus difficiles à gérer que les autres risques pour la santé et la sécurité. Le manque de sensibilisation, d’expertise ou de soutien est fréquemment mentionné comme justification.  

Les efforts pour prévenir la tension mentale varient. La probabilité qu’une formation sur la résolution des conflits soit offerte, que des conseils confidentiels soient donnés ou que des conditions de travail plus souples soient autorisées est plus grande dans les grands milieux de travail. Cependant, dans de nombreux milieux de travail plus petits, on permet aux travailleurs de prendre plus de décisions sur la manière de faire leur travail comme mesure de contrôle primaire.  

Risques et avantages associés à la numérisation 

L’utilisation de la technologie numérique continue de croître dans les milieux de travail européens. Presque toutes les organisations utilisent des ordinateurs ou des appareils mobiles. Des outils avancés, tels que l’intelligence artificielle (IA), les systèmes de suivi du rendement et les logiciels de planification des tâches, sont utilisés, en moyenne, dans sept pour cent des milieux de travail de l’Union européenne. Seuls quatre pour cent des milieux de travail où a eu lieu l’enquête ont déclaré n’utiliser aucune des technologies numériques incluses dans le questionnaire.  

Ces technologies offrent un potentiel d’amélioration de l’efficacité et de la souplesse, mais elles présentent également des risques. L’intensité accrue du travail, les frontières floues entre vie professionnelle et vie privée et la surcharge d’informations ne sont que quelques-unes des conséquences signalées. Par exemple, 54 pour cent des entreprises allemandes utilisant des outils numériques font état d’une augmentation de la charge de travail. De plus, dans 43 pour cent des milieux de travail finlandais, on déclare travailler en solo ou isolé des collègues. 

Participation des travailleurs à la santé et à la sécurité 

La participation des travailleurs est un aspect important de l’évaluation des risques et de la gestion de la santé et de la sécurité. Les travailleurs fournissent des informations utiles pour identifier et suggérer des mesures de contrôle des risques en milieu de travail. Dans un peu plus de la moitié des milieux de travail où l’enquête a eu lieu, on fait participer les travailleurs à la conception de mesures visant à traiter les facteurs de risque psychosociaux, ce qui représente une baisse par rapport à l’enquête de 2019. En raison de la nature des facteurs de risque psychosociaux, on s’attendait à ce que la participation directe des travailleurs et leur collaboration soient nécessaires. Cependant, les résultats ne correspondent pas à cette hypothèse.  

La participation varie d’un pays à l’autre, certains pays s’impliquant davantage. La plupart des travailleurs sont représentés par des conseils d’entreprise, des comités, des représentants de la santé et de la sécurité et des représentants syndicaux.  

Prochaines étapes 

L’évolution du travail doit être accompagnée de l’évolution des systèmes mis en place pour protéger les travailleurs. Les employeurs doivent continuer de se concentrer sur la santé et la sécurité psychologiques ainsi que sur les conséquences potentielles de la numérisation, en consultation avec le personnel. La participation des travailleurs à l’établissement des dangers et à la gestion des risques peut contribuer à la création de milieux de travail plus sûrs pour tous.  

L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail prévoit de nouvelles études de suivi, y compris des entretiens approfondis avec les employeurs et les travailleurs, et ce, afin de mieux comprendre les défis à relever et de contribuer à l’élaboration de futures orientations. Une campagne sur la santé mentale au travail est également prévue pour 2026. 

Ressources  

Conseils et outils

Réduire les risques et les dangers pour les couvreursprint this article

Pour les couvreurs de bâtiments résidentiels et commerciaux, le travail en hauteur sur des surfaces inclinées, l’exposition au soleil et à la chaleur ainsi que les tâches physiquement exigeantes nécessitant des outils lourds font partie du travail. Ces dangers peuvent entraîner des glissades, des trébuchements, des chutes, des coups de chaleur et d’autres blessures ou maladies, voire la mort.

Pour aider à réduire les risques de blessures, inspectez et évaluez chaque chantier avant de commencer des travaux de couverture. En procédant à une évaluation approfondie des dangers et des risques et en appliquant les conseils qui suivent, vous pouvez protéger votre équipe.

  • Inspectez le toit avant le début des travaux. Assurez-vous que votre chantier est inspecté par un professionnel qualifié, surtout pour les bâtiments qui pourraient avoir des problèmes structurels. De plus, faites attention aux substances dangereuses, comme l’amiante, qui peuvent être présentes dans la structure et qui doivent être enlevées au moyen de méthodes précises.
  • Utilisez des mesures de protection contre les chutes. Formez vos travailleurs sur la façon de travailler en hauteur en toute sécurité et mettez en place des systèmes de protection contre les chutes propres à vos activités. Assurez-vous de disposer d’un plan de sauvetage d’urgence. Dans la mesure du possible, utilisez des garde-corps. Sinon, portez un harnais complet rattaché à un cordage de sécurité ou à un cordon d’assujettissement et utilisez des points d’ancrage ou des points d’attache pour soutenir l’équipement de protection contre les chutes. Inspectez toujours votre équipement de protection contre les chutes et vos points d’ancrage pour vous assurer qu’ils sont en bon état, et respectez les mesures législatives qui s’appliquent à votre projet et à votre administration.
  • Assurez une bonne tenue des lieux. Assurez-vous que les membres de l’équipe savent comment attacher leurs outils et leur équipement. Cette pratique aidera à réduire le risque de chute d’objets, qui pourraient frapper une personne se trouvant en dessous, et le danger de trébuchement sur le chantier.
  • Surveillez la météo. Vous devez être prêts à activer les protocoles de stress thermique ou de stress dû au froid au besoin et avoir des plans en place pour protéger les travailleurs contre les conditions extrêmes et l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil. Les vents violents peuvent projeter des matériaux dans l’air. Empilez les matériaux de façon sécuritaire.
  • Soyez prêts à faire face à des situations d’urgence. Ayez un plan expliquant comment les travailleurs peuvent sortir du chantier et y entrer en toute sécurité à l’aide d’échelles correctement fixées. Assurez-vous que l’équipe comporte des intervenants en premiers soins formés et qu’il y a des trousses d’intervention en cas de déversement et des extincteurs sur place. Formez les travailleurs sur la façon de les utiliser.
  • Sensibilisez les travailleurs à la sécurité en milieu de travail. Fournissez de la formation sur la sécurité en électricité, notamment sur l’utilisation des cordons et des outils électriques. Formez les travailleurs sur l’utilisation appropriée d’autres outils, comme les cloueuses, et assurez-vous qu’ils suivent les instructions du fabricant. Fournissez et examinez la formation sur le SIMDUT au besoin, et passez en revue les fiches de données de sécurité des produits utilisés sur place. Cernez les produits dangereux faisant l’objet de limites d’exposition en milieu de travail et assurez-vous de rester dans les limites acceptables.
  • Prévenez les blessures ergonomiques. Les travaux de couverture sollicitent le dos, les épaules et les genoux des travailleurs, ce qui peut causer des blessures et des troubles musculo-squelettiques. Dans la mesure du possible, utilisez des aides mécaniques comme des appareils de levage et des treuils pour déplacer les matériaux. Formez les travailleurs sur la manutention manuelle des matériaux et sur les bonnes techniques de levage. Encouragez les travailleurs à soulever des objets en groupe de deux ou en équipe.
  • Créez un plan de travail à chaud et un plan de sécurité en cas d’incendie. Déterminez les travaux qui peuvent présenter un risque d’incendie, comme le soudage et l’utilisation d’un chalumeau. Inspectez la zone pour vérifier qu’il n’y a pas de matériaux inflammables, gardez des extincteurs à portée de main et faites appel à du personnel de surveillance des incendies.
  • Choisissez un équipement de protection individuelle approprié. Assurez-vous que les travailleurs ont un équipement de protection approprié et bien ajusté afin d’effectuer leur travail en toute sécurité. Il peut s’agir d’équipement de protection contre les chutes, de casques de sécurité, de gants, de chaussures antidérapantes et de dispositifs de protection du visage, des yeux, des oreilles et des voies respiratoires.

Lorsque vous abordez les différents risques auxquels les couvreurs font face, tenez compte de la hiérarchie des mesures de contrôle. Cette approche étape par étape peut vous aider à éliminer et à réduire les dangers en milieu de travail.

Ressources

Nouvelles de nos partenariats

Une nouvelle ressource pour aider à assurer la santé et la sécurité des jeunes travailleursprint this article

Chaque année, plus de 30 000 jeunes travailleurs au Canada sont blessés au travail.

La ressource La sécurité commence à la maison donne aux parents et aux tuteurs des conseils utiles et des sujets à aborder pour préparer les jeunes à travailler et continuer de les guider, afin de veiller à ce que chacune de leurs journées de travail se déroule en toute sécurité.

Cette nouvelle ressource gratuite a été élaborée en partenariat avec les ministères provinciaux et territoriaux du Travail et des organismes de santé et de sécurité au travail.

Pour en savoir plus, consultez la Zone des jeunes travailleurs du CCHST et téléchargez le document infographique.

Balados

L’été à l’extérieur, prenez garde à la chaleur : Conseils pour travailler en toute sécurité dehors print this article

Les épisodes de notre balado vous permettent de demeurer au courant des questions touchant la santé, la sécurité et le bien-être au Canada.  

Balado en vedette : L’été à l’extérieur, prenez garde à la chaleur : Conseils pour travailler en toute sécurité dehors  

À mesure que les journées s’allongent et que les températures grimpent, il est agréable de passer plus de temps dehors. Cependant, le travail à l’extérieur durant l’été comporte des risques particuliers. Dans cet épisode, nous examinons ces dangers et proposons des conseils pour que les employeurs et les travailleurs puissent y faire face. 

Écoutez le balado dès maintenant. 

Balado en rappel : Protection contre les insectes nuisibles de l’été 

Les rencontres désagréables avec les tiques et les moustiques peuvent entraîner des maladies comme la maladie de Lyme et le virus du Nil occidental. Dans cet épisode de baladodiffusion, le CCHST présente des renseignements utiles que les personnes qui travaillent à l’extérieur peuvent utiliser pour se protéger contre les insectes nuisibles de l’été. 

Écoutez le balado dès maintenant. 

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode.  

 

Nouvelles du CCHST

Prévenir les risques liés à la chaleur pour protéger les travailleurs print this article

Qu’ils travaillent dehors au soleil ou à l’extérieur à des températures élevées, les travailleurs sont exposés à des risques sérieux liés à la chaleur. Notre guide de poche mis à jour peut vous aider à agir pour assurer la sécurité au travail par temps chaud, en élaborant des pratiques sécuritaires et en mettant en place des mesures préventives. 

Travailler dans un environnement chaud 

Utilisez ce guide de poche de 120 pages comme ressource pour élaborer des pratiques de travail sécuritaires visant à protéger les travailleurs contre la chaleur extrême. Les sujets abordés comprennent l’évaluation des risques liés à l’exposition à la chaleur, l’identification des facteurs de risque, ainsi que l’élaboration de mesures de contrôle des dangers, de programmes de prévention et de pratiques visant à réduire les blessures et les maladies. Ce guide est disponible en format PDF et en version imprimée. 

Bourses d'études

Étudiantes, l’appel de candidatures pour la bourse Chad-Bradley est lancé print this article

Êtes-vous, ou connaissez-vous une femme qui poursuit des études en santé et sécurité au travail ? L’appel de candidatures est lancé pour la bourse Chad-Bradley de 3 000 $. 

Cette bourse est offerte à des femmes inscrites à temps plein ou à temps partiel à un programme d’études en lien avec la santé et la sécurité au travail menant à l’obtention d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade en santé et sécurité au travail décerné par une université ou un collège reconnu au Canada.  

La date limite pour poser votre candidature est le 31août2025. Cliquez sur: www.cchst.ca/scholarships/cbradley pour en savoir plus sur la bourse et sur comment poser votre candidature.  

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